Gabriel sortit d’une rue obscure, boyau terrifiant ne voyant jamais la lumière. D’un revers nonchalant de sa manche, il essuya les gouttes du précieux liquide carmin qui coulait de sa bouche entrouverte par un sourire de satisfaction, son repas du jour traînant à quelques pas de là dans les détritus que les gens des bidonvilles appelle plus communément « leur maison ». Une lueur de folie luisait dans son regard, malédiction de la race à laquelle il appartient ou traits distinctif, qui sait. Il cacha son regard aux yeux de ses pathétiques créatures par des lunettes noires aux branches fines prises plus tôt sur un des membres du cercle du Graal. Cela faisait maintenant plus d’une journée qu’il vagabondait dans ce lieu infecte à la recherche de Ethan, laissant dans son sillage des monceaux de cadavres dans l’espoir d’attirer son intention.
Il s’arrêta un moment, la tête levée vers le ciel, le regard perdu égaré dans cette immensité où le globe lumineux du soleil se détachait tant bien que mal à travers l’épaisse couche nuageuse noirâtre de la pollution et des nuages chargés de pluie. Il se souvenait, il y a presque deux jours de sa conversation avec un autre vampire, il s’était « allié », bien grands mots dans le vocabulaire d’un vampire, disons plutôt qu’il se servirait tous les deux de l’autre pour arriver à leur fin. Gabriel n’aspirait depuis sa défaite qu’à une unique chose, se venger de cet humain qui l’avait humilié en le battant, et ce Néphalis pourrait se révéler très utile dans son plan. Néphalis semblait lui vouloir détruire toute l’organisation des Tueurs.
*Quel grand rêveur, mais dans ce monde rêvé reviens à mourir.*
Sur cette pensée, il recouvrit son visage au teint cadavéreux et s’insinua encore plus au cœur des bidonvilles, vers la planque des tueurs. Son dernier déjeuner dans une tentative désespérée de sauver sa vie lui avait indiqué l’endroit de l’entrée, mais il était quand même passé dans l’autre monde
Au mesure de sa descente dans cet enfer, le paysage changeait radicalement, les rues pavées et bien organisées laissaient place à un dédale de ruelle boueuse et remplis d’immondices et d’excréments gisant jusque sur le pas des maisons.Les mendiant s’agrippant de toutes parts, les plus faibles gisants à même le sol à moitié mort. Même Gabriel se sentit écoeuré par tant de pauvreté et de misère. Mais il avançait inlassablement, gardant en tête son objectif, le guidant à travers ce dédale. Il allait toucher au but bientôt, les mendiants les plus tenaces étant repoussés sans égard.
Il arrivait enfin au lieu dit, il semblait d’allure ordinaire, mais une place ronde avait été libérée des gravats et autres choses gênantes et une bâtisse de taille impressionnante s’élevait. La place état déserte, chose des plus inhabituelles dans cette fourmilière humaine, c’ était là il en était sûr. Il ne restait plus qu’à attendre, la rumeur d’une trentaine de morts par morsure au plein cœur du ghetto ne tarderait pas à le faire sortir de son trou. Il se tapit donc tel le félin en chasse, les muscles bandé prêts à fondre sur son infortunée proie. Le temps se gattait, une fine pluie commençait à tomber, glaçant les os et rendant les sols boueux, un brouillard commençait aussi à ce levé, le silence l’accompagna, rendant l’atmosphère irréelle. Après de longues heures d’attente, un homme sortit, sa stature imposante interpella l’attention de l’ange déchu, cette immense masse obscure peinait à traverser le brouillard s’épaississant de plus en plus. Calmement, le vampire se rapprocha de sa proie, seul le doux bruissement de ses pas se faisait entendre.Une fois arriver à quelques mètres de l’homme, il le reconnut c’était lui, son ennemi juré, sa raison d’être. Il lui aurait volontiers sauté dessus, mais cela n’aurait été guère intelligent. Il se rapprocha donc encore un peu et sortit da sa planque.
Il n’était pas visible, enfin très peu rien de plus qu’une ombre, un spectre. Il courut de toutes parts attirant l’attention de tous, sa vitesse surhumaine faisait les gardes ne paraissaient guère rassurés. Mais Ethan lui semblait garder son air serein, il continuait sa course effrénée et soudain il s’arrêta net.Les gardes ne réagirent pas devant cette apparition, il se retourna et au travers de cette nappe brumeuse il fit luire ses deux yeux rouge, avant de s’exclamer sur un ton neutre, comme sortit d’outre-tombe, sur une voix grave et claire :
« -Gabriel »
Il répétait ce nom inlassablement tentant de réveiller les souvenirs d’Ethan. Il continua ainsi s’éloignant vers une ruelle déserte. En ce lieu, il l’attendrait.
//HRp : Sorry j’ai pas eu trop de temps pour l’écrire//