La lune voilée par des nuages sombres éclairait à peine le parc déserté à cette heure tardive. Sur le sol, s'étandant lugubrement, les ombres des attractions si vivantes la nuit donnaient à l'ensemble architectural des formes monstrueusement difformes et menaçantes. A peine un souffle, seule chose vivante, agitait par-ci par-là les détritus qui avaient échappés au nettoyages, ou balançaient dans un grincement peu agréable à l'oreille un câble métallique d'une quelconque mécanique.
Seule chose en vie? Pas tout à fait. Parmi les ombres, se mouvant dans un silence qui lui était propre, une silhouette encapée contemplait les installations. Du lugubre ou du morbide rien de tout ceci n'était perçu par la créature. Seul une contemplation discrète et fascinée était reflétée dans les yeux de Gangrel.
Elle s'aventurait, seule dans cet endroit qu'elle n'osait fréquenter en plein jour, cet endroit qu'elle n'avait jusqu'alors que contempler. Adorable endroit qui prenait devant elle des teintes colorées et vivantes, bien loin de la réalité effective. Elle s'arrêtait ici devant un stand aux stores métalliques fermés, là devant ce qui devait être une auto-temponneuse recouverte d'un tissu de protection pour la protéger du froid de la nuit.
Elle ne touchait à rien, goutant des yeux les images, les reliefs, tant de choses qui lui était interdites, tant de chose qu'elle ne pouvait approcher ou utiliser de peur d'être à nouveau traquée ou menacée. Monde affreux dans lequel elle vivait depuis trop longtemps, qui l'avait arrachée à cet autre monde qu'elle avait pourtant aimé. Pourquoi lui ont-ils fait sibir ça? Pourquoi l'ont-ils emportée dans leur envol?
Sa main à la peau de nâcre glissa hors du tissu sombre de cette cape qui cachait son apparence pour saisir ce capuchon et le tirer un peu plus en avant, plongeant dans l'ombre ses yeux voilés de sombre, à l'instar de l'astre lunaire.