don't cry tonight...

Un vent glacial avait dispersé les nuages, la nuit était claire et les étoiles brillaient haut sur la voûte céleste d'Adhénor, disposées selon un schéma complètement différent de celui du ciel terrestre. Le spectacle aurait presque pu être appréciable, si seulement l'air qui sifflait dans les ruelles sombres de Leidenstal n'avait pas été aussi gelé. Un air qui portait bien les cris, à défaut d'aider celui qui les poussait.

"Sérénité!"

Ezel ne savait pas pourquoi il continuait à appeler de sa voix brisée par la température hivernale. Personne ne lui avait répondu, en nul endroit du chemin. Alors qu'il claquait des dents et que ses mains rougies par le froid étaient de plus en plus insensibles, il continuait à courir, ses jambes fines martelant inlassablement les pavés avec une rigueur qui n'était pas celle d'un humain.

*Et dire qu'elle n'a rien enfilé par-dessus son yukata avant de partir...*

Il devait faire vite, le trottoir était en train de sécher et les marques ténues laissées par le passage de la jeune hybride sur le revêtement humide disparaissaient. En fait, elles avaient déjà disparu. Le souffle court, Ezel s'arrêta devant l'entrée du vieux parc d'attraction, désert à une heure pareille. Un regard panoramique autour de lui ne lui apporta aucune nouvelle indication sur la direction qu'avait prise la jeune hybride. Il porta ses mains engourdies à sa bouche pour les utiliser comme porte-voix.

"Sérénité! SERENITE! Réponds-moi je t'en prie!"

Mais les rues étaient aussi silencieuses que désertes. Alors, vaincu, le jeune conservateur se laissa tomber sur un banc devant les grilles du parc et enfouit son visage dans ses doigts glacés. Il ne comprenait pas. Qu'avait-il bien pu avoir le malheur de dire à l'Ookami pour faire tant de mal à la jeune fille? Après tout, c'était elle qui s'était montrée méchante avec lui, non? Non, décidément il ne comprenait pas, et c'était bien cela qui le mettait en colère: il ne comprenait jamais, il avait toujours une longueur de retard sur tout le monde et cela le conduisait à dire des choses stupides qui blessaient les gens sans même qu'il s'en rendît compte. Même ceux à qui il tenait.

"Tu n'es qu'un crétin Ezel, un monstrueux crétin."

Perdue dans ses pensées, noyée par la haine et les regrets, Sérénité crut cependant entendre son nom plusieurs fois. Elle leva les yeux et balaya le parc du regard mais à part les ballets mélancoliques de plusieurs sacs en plasitques et les façades sinistres des manèges, elle ne vit rien. Pour plus de sécurité, elle appela dans le vide:

"Il y a quelqu'un? Hého, répondez, s'il y a quelqu'un..."

Elle se tut rapidement pour laisser place à un rire faible

*Même le vent se moque de moi...*

En parlant de vent, elle tremblait...Elle était sortit si rapidement du Ookami qu'elle n'avait pas pensé à prendre de quoi se couvrir. Grelotant, elle se résolut à rentrer chez elle, priant pour qu'Ezel et sa mère ne l'attendent pas...

Elle se retourna, et les jambes chancelantes sous la force d'Eole traversa en sens inverse le parc d'attraction. Et c'est là, assis sur un banc qu'elle le vit...Ezel se trouvait là, sur ce banc, comme si c'était dans ses habitudes de se promener à une heure avancée de la nuit dans des parcs d'attraction hantés...

Elle ne dit pas un mot, observant le jeune homme. Que faisait-il là. Elle n'osa pas avancer et resta planté sur ses pieds, prête à geler.

Pour un peu, il aurait pu en pleurer. Depuis combien d'années ne faisait-on pas attention à lui, depuis combien d'années vivait-il seul? Ezel se rendit compte seulement à cet instant qu'il n'avait jamais raconté à qui que ce fût ce qui était arrivé à ses parents. Il avait dit qu'ils étaient morts, mais jamais dans quelles circonstances. L'appartement dévasté, le sigle des Tueurs tracé avec du sang sur le mur... Autant de détails qu'il n'avait jamais trouvé utile de révéler. Peut-être était-ce en partie pour cela qu'il avait cru que Sérénité pourrait s'entendre avec lui, peut-être qu'il avait naïvement pensé que parce qu'elle était hybride elle avait aussi dû connaître le poids de la souffrance non partagée. Mais il s'était trompé, apparemment. Il n'avait pas l'air d'avoir tant de choses en commun avec la jeune fille, sinon comment aurait-il pu l'attrister si facilement, sans même s'en rendre compte?

Les rafales de vent redoublaient et Ezel se redressa avec un frisson. Cela ne servait à rien de rester ici, il valait mieux qu'il rentrât chez lui. Jusqu'à ce que Constance vengât le mal que le jeune conservateur avait fait à sa fille... C'est à cet instant que le regard d'Ezel accrocha un mouvement sur sa gauche, un mouvement coloré qui tranchait avec les tons gris et noirs du parc fermé. Il tourna la tête et reconnut Sérénité. Pendant une longue seconde, ses muscles refusèrent de réagir. Puis Ezel bondit sur ses pieds, comme si la jeune hybride allait à nouveau s'enfuir à toutes jambes.

"Attends, je... ne t'en va pas, s'il te plaît. Je ne sais pas ce que j'ai pu dire ou faire qui t'ait blessée, mais... je m'en excuse, d'accord? Je suis désolé, je ne voulais pas te faire du mal."

Il hésita longuement, debout dans le vent glacial. La température devait être descendue largement en-dessous de zéro à présent... Ezel se décida enfin et franchit en quelques pas la distance qui le séparait de Sérénité. Sans laisser le temps à l'hybride d'avoir un geste de recul ou de protester, il ôta son manteau et le déposa sur les épaules gelées de la jeune fille. Même s'il ne la regardait pas en face en parlant, sa voix était douce:

"Tu vas mourir de froid, habillée comme ça par un temps pareil..."

Il en oublait presque la buée qui s'échappait des ses propres lèvres.

Pétrifiée par le froid comme par l'étonnement, Sérénité ne dit pas un mot. Mais les excuses et le geste d'Ezel l'ébranlèrent au plus au point...

Il était tout aussi frigorifié qu'elle et il lui donnait son manteau. Elle l'avait elle-même bléssée par une phrase sans aucun sens et c'est lui qui venait s'excuser...Elle se sentait honteuse, atrocement honteuse...

"Ezel...je..c'est moi qui devrais m'excuser...Je n'aurais jamais du dire une chose pareille, au restaurant, tout à l'heure...Je n'aurais jamais du car, d'une part, c'est un mensonge, mais d'autre part, je n'aurais jamais du dire ce genre de choses à une personne qui se déprécie soi-même...Car c'est bien ce que tu fais constamment...Tu te crois plus faible, plus inutile que quiconque. Tu crois toujours être de trop, comme si tu n'avais de place nulle part...Si je sais tout ça, c'est parce que moi, je suis pareille. Sauf que je ne le montre pas...Mais tu vois, ce qui me chagrine le plus dans tout cette histoire, c'esque tu as pu pensé que j'avais cette opinion de toi...Parce que s'il y a bien une personne qui ne te méprisera jamais c'est bien moi...."

La jeune fille s'approcha alors d'Ezel et lui prit les mains en douceur, pour les réchauffer.

"Pour une raison que j'ignore...je te fais entièrement confiance"

Malgré l'intensité du moment, une ombre obscurcit le sourire de Sérénité...

"Mais, je comprendrais que tu m'en veuilles...J'ai vraiment été excecrable."

Une larme coula de l'oeil vert de la jeune fille et vint mourir à la commissure des lèvres. Si elle restait là suffisamment longtemps, elle finirait pas se transformer en glace...

Les mains d'Ezel se relâchèrent entre les paumes de Sérénité tandis qu'un demi-sourire se dessinait sur ses lèvres, comme s'il ne parvenait pas vraiment à comprendre ce qui lui arrivait. Ce qui était effectivement le cas. Il lui semblait avoir moins froid au fur et à mesure que la jeune fille lui parlait, et ses doigts se refermèrent doucement autour des mains de Sérénité.

"Pourquoi t'en voudrais-je? J'entends tout le temps ce genre de choses."

Il se mordit la lèvre en se rendant compte que sa phrase n'avait pas du tout la signification qu'il voulait lui donner.

"Excuse-moi, je... je m'explique toujours très mal. Je voulais dire que même si ça m'a surpris... désagréablement surpris que tu dises ça, je ne t'en ai pas voulu. Si tu l'as fait, c'est qu'il y avait une bonne raison. Et je..."

Il déglutit et baissa les yeux.

"Ca me fait vraiment très plaisir que tu ne me considères pas comme un incapable. Vraiment. Mais tu sais, je ne me déprécie pas tant que ça: dans Adhénor, il faut savoir se battre pour pouvoir être utile. Toi tu y arrives, ta mère y arrive... Moi pas. A part courir vite, je ne sais rien faire, n'essaie pas de prétendre le contraire tu sais que c'est vrai. Ce n'est pas si grave, je m'y suis fait. Ne me dis juste pas que tu es comme ça, toi. Tu es peut-être un peu perdue en ce moment, mais on le serait à moins: tu es une hybride, et pourtant c'est Constance qui est ta mère... Ma situation est plutôt simple, comparée à la tienne."

Il rit pour ponctuer sa phrase, mais d'un rire bien forcé. Cela ne lui venait même pas à l'esprit qu'il parlait tout le temps de lui-même comme d'un être secondaire, pas encore le décor de la scène mais pas beaucoup plus. Pour Ezel, les choses étaient ainsi, et il aurait été stupide d'essayer de les changer. Sauf peut-être pour se faire voir d'un personnage principal comme Sérénité...

Sérénité se sentit rassénerée d'entendre qu'il ne lui en voulait pas. Elle radoucit l'étreinte de ses mains et caressa du pouce celles d'Ezel. Enfin, elle se sentait sereine...ça ne lui était pas arrivé depuis plusieurs semaines...Elle plongea dans le regard vert du jeune homme et pria de toute son âme pour ne jamais en sortir...Mais les propos d'Ezel la firent sortir de son bien-être.

"Tu ne sais peut-être pas faire certaines choses, mais tu en es sans aucun doute capable! Et si ça te gêne tant que ça de ne pas savoir te battre, eh bien apprends! Et si tu n'en n'as pas envie alors assumes tes faiblesses! Qui, entre nous, n'en sont peut-être pas...est-ce que c'est vraiment une force d'avoir le pouvoir de tuer..."

Sérénité baissa les yeux. La larme sur sa joue la chatouillait mais pour rien au monde elle n'aurait lâché les mains du jeune homme. Et soudain elle se sentit plus puissante que jamais, habitée par une force surnaturelle, une force bienfaisante, qui ne pouvait que lui promettre le bonheur. Comme droguée, elle ne contrôlait plus ses faits et gestes, mais elle prononça alors avec conviction:


"Je sais qu'on ne se connaît pas depuis longtemps, mais...depuis que tu es entré dans ma vie, aussi brutal que ça ait été, tu es devenu la personne la plus importante à mes yeux...je ne sais pas comment l'expliquer et je ne m'attends pas à ce que ce soit réciproque. Je suis habituée au malheur et il me va plutôt bien au teint...Quoique tu fasses, jamais tu ne me décevras...j'en suis convaincue, comme si quelqu'un me l'avait soufflé..."

Puis elle s'approcha du jeune homme, rapprochant son corps du sien, et dans une étreinte elle dit encore:

"Tu vas attraper froid..."

Le jeune conservateur réagit avec scepticité aux paroles de Sérénité:

"Ce n'est pas une force d'avoir le pouvoir de tuer? Ce n'est pas une bonne chose, je te l'accorde, mais c'est décisif dans cette ville. Est-ce que tu crois que je vis sereinement alors que je ne suis même pas capable de défendre ma v..."

Quelque chose se modifia dans la pression que Sérénité exerçait sur ses mains et Ezel s'interrompit. Alors les mots commencèrent à couler des lèvres de la jeune hybride, s'enchaînant avec un naturel troublant. Le jeune homme ne réagit pas, il ne détourna même pas le regard. Sérénité pensait ce qu'elle disait, elle le pensait vraiment. Elle ne le connaissait que depuis une poignée d'heures, et pourtant elle pensait vraiment ce qu'elle disait.

Comme sonné, Ezel ne sursauta pas lorsqu'elle s'approcha de lui jusqu'à pouvoir l'enlacer. Les bras de la jeune hybride refermés autour de son corps gelé, ses mains posées bien à plat sur ses omoplates... et surtout son souffle, si chaud au creux du cou d'Ezel... Lentement, ses propres bras se levèrent et entourèrent le corps de Sérénité, avec la douceur effrayée de quelqu'un qui manipule quelque chose d'aussi fragile que précieux.

Il aurait pu l'embrasser, s'il l'avait voulu. Quelque chose lui soufflait qu'elle ne se serait pas écartée. Mais cette idée si simple, si évidente, paralysa Ezel comme aucune autre n'aurait pu le faire. Il était incapable de faire cela, totalement incapable. Il avait l'impression confuse que s'il essayait de déposer un baiser sur les lèvres de Sérénité, quelque chose changerait irrémédiablement entre eux, et ce changement lui paraissait trop affolant, trop abyssal. Il en avait peur. Alors au lieu d'approcher son visage de celui de la jeune fille, il l'attira plus près de lui, joue contre joue. Les cheveux récemment lavés de Sérénité avait une douce odeur de raisin. Ignorant l'infime regret qui se dessinait sous son soulagement de voir la rupture s'éloigner, Ezel murmura:

"On ferait peut-être bien de rentrer..."

Le visage lové dans le cou d'Ezel, Sérénité n'osait pas bouger. L'intensité du moment le lui interdisait. Il existe si peu d'instants, où l'espace d'une seconde, on se sent intouchable, au-dessus de la réalité, qu'il ne faut pas les gâcher en précipitation...Rien ne pouvait être plus agréable que d'être là, immobile, dans ses bras réconfortants. Le jeune homme se sentait inutile? Et pourtant, il lui apportait tant...Ce simple geste qu'il venait d'amorcer...Il avait posé sa joue contre celle de Sérénité. Se rendait-il seulement compte que ce pouvoir-là était 1000 fois plus puissant que celui de tuer...Mais Sérénité ne le lui dira pas...Elle aurait bien trop peur de l'effrayer et elle aimerait tellement qu'il s'en rende compte tout seul...

Pendant quelques secondes, elle crut déceler de l'hésitation chez le jeune hybride. Elle le comprenait. Elle-même ne réalisait toujours pas avec quelle audace elle s'était jetée dans ses bras. Alors plus...

*Plus, ça aurait été.....incroyablement doux!*

Non! elle ne voulait pas penser cela! Plus ça aurait été plein de choses. Pleins de merveilleuses choses sans doute, mais plein de complication aussi...Mais elle s'était si souvent dit que la vie était trop courte pour tergiverser, elle avait si souvent pensé qu'on ne vivait qu'une fois. Elle avait survécu dans l'espoir de vivre ce genre de moments et maintenant il se présentait à elle...

"On ferait peut-être bien de rentrer..."

Mais personne ne bougea. Le moment parfait allait se terminer. Alors Sérénité choisit. Elle choisit le désir....avec modération. Elle se libéra légèrement de l'etreinte d'Ezel, avec regrets. Elle planta son regard dans le sien. Puis elle se repencha vers le jeune homme et elle déposa un baiser d'une douceur inouïe dans son cou.

Elle se redressa, rougissante, mais qui saurait dire si c'était à cause du froid ou de ce baiser impromptu. Puis sans un sourire, mais avec une infinie tendresse elle dit:

"Oui, rentrons ensemble."

Sérénité s'écarta légèrement de lui, et Ezel lut dans ses yeux vairons un désir qui lui parut délicieusement - dangereusement semblable au sien. C'est pourquoi il ne bougea pas lorsque la respiration de la jeune fille revint glisser sur la peau de son cou, ni quand ce souffle devint baiser. Ezel se contenta de fermer les yeux, sans même chercher à resserrer ses bras autour de Sérénité. C'était doux, si doux... Une sensation de gentillesse pure comme il avait oublié qu'il en existait.

Le vent froid qui ébouriffait ses cheveux et frigorifiait ses membres était toujours aussi présent, et la température du corps d'Ezel continuait de baisser. Mais dans son esprit, c'était l'été, un grand soleil étincelant qui répandait sa chaleur d'or dans les pensées du jeune homme. La tendresse d'une autre personne était la seule chose qui lui manquait vraiment durant toutes ces années passées seul, et pourtant ce manque était si cruel, omniprésent, toujours en embuscade, prêt à planter ses crocs dans les moments heureux et à les déchiqueter sans pitié. Souffrance bien relative quand on pensait qu'un simple baiser avait suffit à chasser cette sale bête.

Ezel sentit les lèvres de Sérénité quitter sa gorge et ses paupières se soulevèrent lentement pour laisser ses iris verts se poser sur le visage rougissant de la jeune hybride. Elle ne sourit pas, mais lui si. Dans un nuage de buée, ses lèvres laissèrent échapper le seul mot qu'il était capable de prononcer, le seul qui lui semblait avoir de la valeur en cet instant.

"Merci."

Puis ses doigts rendus rigides et douloureux par le froid vinrent entourer la main gauche de Sérénité et il fit un pas en arrière, toujours le sourire au lèvre.

"Allez, viens. Ta mère doit nous attendre."

Il l'avait dit avec toute la gentillesse imaginable, bien conscient que cette phrase risquait de ne pas faire plaisir à Sérénité, alors qu'il aurait justement voulu que ce fût le cas. Il ne voulait pas mettre l'accent sur la désapprobation de Constance, mais sur l'inquiétude et l'amour qu'elle avait pour sa fille. Il ne voulait pas que la jeune hybride décidât au dernier moment de mal prendre l'affection de sa mère... Et puis, tous ces sentiments mis à part, il restait encore une chose de sûr: Ezel commençait à avoir vraiment très froid.

"Tu viens?"

Le coeur de Sérénité battait la chamade. Jamais un regard n'aurait pu être plus beau que celui qu'Ezel lui avait accordé après son baiser. Sérénité se sentait enfin vivre pour la première fois de sa vie. Elle avait désormais une raison plus forte que toutes les autres de se battre pour atteindre le bonheur. Et cette raison répondait au prénom d'Ezel. Pour lui, elle ferait tout, elle irait partout. Elle ne comprenait pas bien pourquoi, mais c'était ce que son coeur lui disait de faire. Et elle le ferai. Mais pour l'instant, il était l'heure de rentrer. Avec un regret incommenssurable, elle relacha son étreinte, pour ne plus tenir que la main d'Ezel. Mais elle ne détacha pas ses yeux du visage du jeune homme.

Pour la toute première fois, elle le détailla longuement. Ezel était beau. Incroyablement beau. Et un charme sensuel se dégageait de lui. Elle ne l'avait jamais vraiment remarqué. Comment se faisait-il qu'elle y soit si sensible? Mais elle se souvint de se profond désir qu'elle avait ressenti dans les bras d'Ezel, et elle rougit encore plus. Malgré tous ses sentiments, elle réussit à dire d'une voix claire et enjouée:

"Oui, tu as sans doute raison, mieux vaut ne pas inquiéter Constance..."

Alors ils se mirent en marche. Sérénité remarquant le froid qui pétrifiait Ezel, enleva le manteau de ce dernier et le posa sur leurs épaules, les rapprochant du même coup.

"Au fait...C'est moi qui te remercie."

Et elle lui sourit de la plus belle façon qu'un être puisse sourire. Avec amour