Constance entendit la clochette de la porte retentir dans le silence qui s'étendait dans le batiment, unique note qui sonnait comme un glas pour elle, sinistre et glacé.
Elle s'adossa au mur tiède de la salle de bain où elle se trouvait et se laissa lentement au sol à mesure que l'amertume l'envahissait. Une fois assise, le dos au mur, elle soupira. Elle se sentait comme une coquille vide, sans but, sans espoir.
Son état d'esprit lui fit horreur et elle se méprisa pour faire preuve d'une telle faiblesse. Elle avait voulu une telle réaction de la part de la jeune fille. Elle avait tout fait pour obtenir une réaction, pour que Sérénité trouve ses réponses... Plus important, pour qu'elle les cherche elle-même sans laisser à personne le soin de les lui souffler.
Pourtant c'était tellement dur... Constance aurait tant voulu que les choses se passent autrement, de façon plus douce.
Elle tenta de se reprendre, essuyant d'un geste rageur les larmes qui menaçaient de perler aux coins de ses yeux. La vie était dure pour tout le monde, il n'y avait qu'une seule chose à faire : prendre ce qu'on voulait et en payer le prix. Rien de gratuit, pas de remise, ni repris ni échangé, ajouta-t-elle pour elle même avec cynisme.
Elle voulait que Sérénité s'en sorte et s'était donnée les moyens pour atteindre ce but : Seul le résultat comptait, comme toujours. Pas d'exception, même pour elle.
La peine s'accentua et elle ne put retenir un sanglot soudain. Ce sanglot fut comme une porte ouverte à toute la frustration accumulée en elle. Constance se laissa aller à un long hurlement de detresse, le visage tourné vers les cieux au delà des murs de béton armé qui déversaient impassiblement leur flocons glacés. Suite à ce cri, elle pleura de longues minutes en silence, la tête enfouie dans ses genoux jusqu'à perdre la notion du temps.
Plus tard, peut être quelques minutes seulement s'étaient-elles écoulées, ou bien des heures, Constance sortit de son état second. Se levant brusquement, elle avait pris une décision ; il lui restait plusieurs choses à accomplir. Et aucune ne se ferait sans elle.
Elle se dévétit, laissant tomber au sol la ceinture de son kimono, que rejoignit bientôt le reste de ses vètements. Il était temps que la chasse reprenne. C'est dans cet état d'esprit que celle qui hantait les ténèbres de ce monde, la femme que la rue connaissait sous le nom de "Hound of Darkness", revétit la tenue qui inspirait la crainte au sein des plus terribles Créatures aussi bien qu'aux pires hérétiques et s'enfonça dans la nuit en quète d'un Impie méritant l'absolution.