Lloyd Madokuso marchait d'un pas tranquille dans la pénombre de la ruelle menant au Dragon Rouge. Une ruelle salle, où flottait par endroits une odeur d'urine. Il s'arrêta , fit délicatement un ourlet supplémentaire au bas de son pantalon et ajusta machinalement ses lunettes. Puis il reprit sa route, sa canne d'ébène frappant à intervalles régulier le pavé humide.
Il arriva enfin devant une facade banale, ornée d'une enseigne lumineuse, qui clignotait par moments tellement elle fonctionnait mal.
* quel endroit sordide, j'ai peine à croire que l'ADH puisse avoir ses quartiers par ici. *
Lloyd s'était pourtant promis de ne plus frayer avec les puoilleux des quartiers mal famés. Ils lui rappelaient sa propre condition, avant sa morsure. Mais sa haine des humains avait grandi parallèlement à son ambition, et il était devenu primordial de se rapprocher de l'ADH pour se débarasser une fois pour toute de cette engeance qui rejetait les êtres différents.
Il poussa la porte.
Le Dragon Rouge était pire que ce qu'il craignait. Un bouge crasseux, ni plus ni moins.
*Au moins, il n'ya pas d'humains*, se dit il pour se consoler .
Des regards avinés suivirent son passage. On le prenait pour un humain. Il faut dire qu'avec ses lunettes noires et ses ongles presque courts, seules sa pâleur et sa maigreur pouvaient le trahir. Il eut un sourire qui révéla ses canines . aussitôt les regards curieux cessèrent, il n'était plus un riche humain suicidaire mais un Vampire très élégant.
Lloyd se dirigea vers le bar, posa son haut-de-forme sur le comptoir et commanda une pinte de sang frais. Il sortit un étui à cigarette, en sortit une et l'inséra dans un long fume-cigarette. Il tira une bouffée, but une gorgée de sang
* Et maintenant, se renseigner sur l'ADH. *
Il balaya les environs du regard. Plus loin sur sa droite, une ravissante HLL vêtue d'une robe de soie noire était en pleine discussion avec son voisin. Lloyd tendit l'oreille, bien résolu à glaner le maximum d'informations sur l'ADH. Et si d'aventure il s'avérait nécéssaire d'engager lui même la conversation, il le ferait.