Danse Enivrante

["Les immeubles" --> "Une nuit froide, un café."]

"... Un jour j'ai fait un songe étrange. Une femme enfermée dans un bloc de glace, toute de flammes concue, de flammes noires et bleues. Elle dansait. Sans cesse. Teintant les parois scintillante de ses ténébreuse cendres.
Depuis je ne peux m'empecher de penser à elle dés lors que je contemple un morveau de glace ..."

"Journal d'un ..."
Galineas

La fraicheur de la nuit avait fait place à un froid plus mordant, glaçant les chairs et les os de tout promeneur nocturne, aussi n'étaient ils pas plus d'une poignée à cette heure tardive. La pluie de la journée avait laissée quelques flaques désormée gelées en quelques plaques de vergla éparse. Un temps néfaste pour les carnassiers, leurs victimes n'aimant pas sortir par de pareilles gelées.

Et le silence encadrait désormais toute la ville sous une chappe de plomb lourde et glaciale. Seule le crissement des gravier gelé sous les pas des quelques ames encore debout à cette heure troublait le calme ambiant. Et les deux être avançaient dans ce paysage mort, tout deux vétu chaudement pour les circonstances.

Mais malgrès la fraicheur, le jeune Galineas ne ressentait le froid que parceque toute sensation avait quitté son front et ses joues. La demoiselle à son bras lui chauffé bien trop les sang et les sens pour qu'il se préocupe du monde alentour. Ses narines s'emplissaient à chaque inspiration de son parfum enivrant, quelques mèches de cheveux lui chatouillaient les lèvres, et le contact du bras de sa compagne, même à travers les multiples couches de tissus, lui enflamé les idées. Le fait que le manteau de la demoiselle, bien que chaud et ample, ne parvint pas à dissimuler totalement la plastique de Gaia n'aidait pas le pauvre vampire à empecher ses idées de s'embraser.

Au départ il n'avais pas bien su où emmener Gaia parmis le dédale de Leidenstal, mais ses pas avaient finalement décidé pour lui. Ils se trouvaient face au Le Creek's Mansion. Il ne savait pas si ce lieu plairait à Gaïa mais au moins y pullulait il nombre de proie potentielle. Et puis il avait envie de la voir danser, qui sais, peut être accederait elle à cette envie ...

Lorsqu'ils arrivèrent en vue de la boite de nuit, Camille se tourna vers Gaïa en lui envoyant un clin d'oeil mutin. Il aprocha ses lèvres de l'oreille de la hll et lui murmura doucement ...

" ... pour pouvoir nous réchauffer ..." sussura t'il en laissant volontairement sa langue effleurer la chaire tendre du cou de Gaïa avant de l'entrainer jusqu'à l'interieur de la boite, et plus particulièrement le vestiaire. A cette heure de la nuit, et surtout à cause du froid exterieur, fort peu de personnes attendaient encore pour entrer dans la boite. Après un rapide passage au vestiaire ils pénétrèrent dans la salle où la musique et les rayons lumineux emplissaient l'air ...

Une odeur étrange, mélange de chaleur mouvante et de parfums confondu, agressait les narrines en enivrant les personnes presentes, les vapeurs de l'alcool aidant, et peut être aussi d'autres produits moins licites, beaucoup de danseurs et danseuses avaient déjà entamé une dance plus explicite que les ordinaires dehanchements des bals et autres fêtes, une certaine fièvre sensuelle avait déjà contaminé une bonne partie de la salle ...

Camille se pencha à nouveaux à l'oreille de Gaïa ...
" ... je brule de vous voir danser ..."

Délurée, au fin bord de la folie, la jeune femme n'avait même pas jeté un oeil sur le videur. A l'approche de la musique sauvage et si envoûtante elle commença déjà à suivre la cadence en laissant son talon martelé le sol en parfaite synchronisation avec le mouvement de ses épaules et de ses hanches.

L'idée ne lui avait absolument pas déplu, après tout pour pallier à l'ennui rien ne valait une bonne expulsion d'adrénaline.
Lorsqu'il l'entraîna d'une main ferme et sans appel elle se laissa doucereusement emporter, exhalant un long soupir de satisfaction sans savoir vraiment où la menerait une attitude si offerte et insouciante.
Lorsqu'elle sentit sa langue chaude glisser sur son cou attirant, elle se surprit à pousser un grognement quelque peu inattendu, plus de plaisir que de réelle hostilité. irrésistiblement, elle sentit à travers le tissu, le torse glacé du vampire et ne put s'empêcher de rétorquer d'une voix rauque :

"M'est idée que vous en avez bien plus besoin que moi très cher..."

Arrivée à l'intérieur la jeune femme sut très rapidemment quel degré de retenue elle allait afficher cette soirée là. Ca allait être intéressant...Très interessant mais aucun remord ne vint entacher son humeur festive. Après tout elle ne faisait rien de mal..Pour le moment...Le flirt n'était pas un blâme suffisamment valable pour éreinter l'euphorie qui la gagnait à grands pas.

Prenant avec un culot inégalé des mains d'un homme massif un verre d'Apple qu'elle vida aussitôt en ignorant les protestations vite arrêtées de la victime elle répondit d'un simple clin d'oeil discret et prometteur à Camille en s'avançant sur la piste d'un pas impérieux, bousculant avec une élégante brutalité les danseurs potentiels de mouvements éclairés de la hanche en se frayant un passage jusqu'au milieu de la cohue où se tenait un cercle mu d'une frénésie grandissante dont le centre était occupé des plus impudiques, arrogants, frimeurs...Tous ces specimens particuliers furent soudainement balayés par cette grande dame en costume dont le long chapeau dissimulait une trop grande partie du visage au moment où elle s'imobilisa mains gracieusement levées pour entamer une danse du ventre des plus provocatrices.
L'unique bouton qui dissimulait à la vue l'opulente poitrine de la néréïde.

Les mouvements ondulants furent par instants interrompus par quelques cassures sacadées sans que l'expression du visage de la néophyte varie d'un pouce.
Se mouvant tantôt avec la grâce féline d'un fauve, tantôt avec la souplesse ensorcelante d'un reptile débordant d'assurance, elle gratifia d'un regard de défi les membres déchaînés du avant qu'une main malaisée n'ait l'idée d'agriper son cher Haut de Forme.
Instinctivement, ladite main fut saisie au poignet par l'Artiste, qui après un regard perçant laissa l'audacieux s'emparer de l'arme de style.
Secouant sa longue chevelure d'argent, le changement du type de musique sembla réveiller un peu plus ses mauvais démons.
On pouvait assurément la qualifier de furie déchaînée sans qu'une parcelle de son charme bestial soit laissé au vestiaire.
Fondant de nouveau la foule hystérique, elle vint se planter devant Camille en passant ses bras graciles à son cou de vampire avant de planter son regard dans ces prunelles hypnotiques :

"Ai je réussi à calmer un tant soi peu ces flammes qui vous rongeaient mon ami ?"

Comme loin d'être apaisée, elle ne s'était pas figée comme pouvait en témoigner le mouvement incessant et ondulant de sa tailler contre le corps de son interlocuteur.

Déhanchements suaves qui entêtent, mouvements audacieux qui attirent, le vampire n'avait d'yeux que pour cette créature troublante ondulant sur la piste, faisant à ce point corps avec la musique qu'il semblait à Camille percevoir les battements du coeur de sa comparse éphémère, rythmant les impulsions des danseurs alentour. Loin de masquer ses mouvements si proche de l'indécence, l'obscurité scintillante exacerbait d'avantage encore la sensualité du corps glissant entre les sons et les chairs, soulignant courbes et creux en un ballet de formes chaudes et tentatrices. Ses muscles tendu sous la peau luisante et délicate appelaient caresses et plaisirs, son dos arqué en une douce posture cambrée embrasait les fantasmes au plus secret de ses reins, ses longs vêtements soulignant plus qu'autre chose les quelques parcelles de peau dénudées, enflammant les désirs les plus intimes des êtres alentour. Des mains et des regards s'égaraient sans cesse autour de ces zones sensibles et fragiles du corps de la docile jeune femme qui ne s'en apercevait qu'à peine, gagnée par l'euphorie de la nuit et de l'ivresse ...

Enlacée contre lui, ondulant du bassin, son corps comme possédé des rythmes vibrant des baffles de la salle, les yeux de Gaïa vinrent se planter dans ceux de Camille, leur regard s'égarant dans les affres du désir de l'autre, le brasier de leur être s'attisant d'avantage encore sous la véhémence de leur chairs endiablées. Lors que Gaïa s'agrippa au cou du vampire, Camille laissa ses mains saisir la taille de celle qui faisait naître en lui cette chaleur dévorante, la maintenant contre son corps, accompagnant ses gestes, glissant au son des rythmes obsédants. Elle semblait en état de transe, partageant ses sensations à la créature ondulant avec elle, et Camille sentait l'envie de goûter ses chairs grandir encore d'avantage à chaque seconde s'écoulant auprès de cette proie si charnelle...

" Ais je réussi à calmer un tant soi peu ces flammes qui vous rongeaient mon ami ?"

Ces paroles lui vinrent comme au détour d'un songe, lointaine, seule le corps de Gaïa lui semblait proche ...

"Vous semblez léchée par les mêmes flammes dévorantes que moi, sulfureuse créature, me laisserez vous les étreindre comme il se doit ..."

Un rythme plus rapide encore, plus sensuel encore, et la piste de danse se mua un peu plus en un show indécent aux reflets érotiques. Hommes et femmes se trémoussant sans gène aucune, collés les uns aux autres, échangeant étreintes à deux doigts de la perversions et caresses à peine teintées d'équivoque. Camille contourna sa partenaire d'un geste habile, se réfugiant au creux de son dos, enserrant toujours la taille de Gaïa entre ses mains, hanche contre hanche, sa poitrine contre le dos de la belle, la sentant toujours onduler en rythmes suaves et excitants, le souffle chaud de prédateur du vampire s'égarant dans la nuque de Gaïa. Enivré par l'odeur si femme de son parfum, le contact de ses doigts contre la peau chaude et douce des mains de la belle, effleurant parfois quelques centimètres de peau tendue et vibrant à force de mouvements et de désirs refoulés, le vampire laissa ses mains s'aventurer de plus en plus librement sur le corps de Gaïa, montant audacieusement le long de son ventre, frôlant les limites de sa poitrine, se rapprochant dangereusement du dernier bouton encore vaillant, dernier rempart de sa nudité, finissant par devenir jouet entre les mains agiles du vampire, lequel alternait caresses du bout des doigts sur la peau sensible du ventre de la nymphe, et légères griffures voluptueuse, laissant courir ses doigts et ses ongles le long de la peau satinée, flattant la chaire tendre du cou du bout des lèvres, se risquant parfois jusqu'à la mordiller légèrement, craignant chaque fois de succomber au désir charnel faisant palpiter ses veines ...

Il lui susurra doucement à l'oreille, leur danse luxurieuse faisant onduler leur corps à l'unisson en un déhanchement commun flatté du regard par nombres d'observateurs curieux de ce couple ne faisant qu'un sur la piste de danse ...

" Laissez s'accroître les braises de votre désir et nous brûlerons ensemble jusqu'à nous en consumer, mes fantasmes les plus fous n'ont rien à vous envier que vous n'ayez déjà, vous embrasez mon âme, vous enflammez mes chairs, laissez moi attiser le brasier de vos sens ..."

De note en harmonique elle sentait le tourbillon d'extase prendre un peu plus à chaque seconde son corps enfievré serré contre celui du vampire.
Plus assez de place pour la raison, demeurait seule la folie et l'embrasement des corps, le bruit assourdissant et la mélodie, la chaleur répandue sur sa peau comme une traînée de poudre sous la forme des sillons brûlants laissés par la langue de Camille sur son gou ou encore ses doigts glacés caressant ou mordillant la ligne allant de son ventre à sa poitrine.
Elle sentit l'index sinueux et le pouce perfide jouer l'espace d'un instant avec le seul bouton qui retenait ses atouts, ce, avec un certain plaisir malsain il fallait bien l'avouer.
Une lueur brûlante de défi dans le regard elle le laissa faire jusqu'à ce qu'il se lasse de ce petit jeu pour reprendre l'envolée de leurs être au rythme endiablée de cette danse sensuelle légèrement teintée d'une once de danger irrésistible.

Plus les mouvements se succédaient et plus l’alcool, semblait s’allier à la folie pour enflammer chacune de ses veines bouillonnantes. C’était à la fois si entraînant et si imprudent… Mais elle avait de rares instants d’abandons total comme celui là, instant où elle frôlait la damnation, la luxure où même la crainte de se perdre s’évaporait comme une pluie contraignante au soleil de la libération.
Malgré ces instants incontrôlés d’euphorie elle eut tout de même la présence d’esprit de sonder les paroles et l’attitude de son compagnon.
Il semblait vraiment s’amuser de toute cette scène, ce qu’on ne pouvait lui reprocher décemment :

" Laissez s'accroître les braises de votre désir et nous brûlerons ensemble jusqu'à nous en consumer, mes fantasmes les plus fous n'ont rien à vous envier que vous n'ayez déjà, vous embrasez mon âme, vous enflammez mes chairs, laissez moi attiser le brasier de vos sens ..."

Passant derechef ses longs bras autour du cou du vampire, elle se pencha de même pour murmurer à son oreille après avoir laissé ses lèvres longer de même le sentier salé de son cou mince, laissant d’abord planer un silence qui eut le don d’alourdir un peu plus cette ambiance pesante de désir et d’excitation :

« Vos dires m’affoleraient presque monsieur. Je ne sais si je me dois d’accepter. Succomber à la tentation que vous m’offrez m’apporterait félicité ou simple perdition ? Voyez vous malgré les apparences il m’arrive de réfléchir. Et même si je succombais je ne désire en aucun cas que vos sens se repaissent de mon essence cuivrée ».

Ceci lâché, sur un ton des plus charmants laissait clairement entendre au vampire que la partie n’était pas gagné sans parler de la lueur intrigante qui se baladait au fin fond des prunelles de l’Artiste. Elle ne se laissait guère ralentir par des considérations ayant trait à l’éthique ou à un quelconque principe superflu. Rien de superficiel qui pouvait l’empêcher de faire ce qu’elle avait envie de faire mais quelque chose lui donnait tout de même envie de prendre son temps, de tourner autour de cet être nouveau, si tentateur, si séduisant…
Elle se détacha d’un ample mouvement gracile sans s’arrêter dans l’ondulation de son corps envoûté, se laissant porter en quelques pas au comptoir.
D’un mouvement sec et incroyablement rapide, un verre d’apple, passa de la patte de son premier propriétaire à la quenotte fine et pâle de cette femme à l’air si libéré.
Le vidant d’un trait elle n’eut aucune réaction notable si ce n’était un petit sourire perfide lorsque la victime du larcin, sans doute trop éméchée l’apostropha un peu trop brusquement à son goût.
L’haleine alcoolisé du sieur déplut sérieusement à la jeune femme dont un mouvement infime laissait déjà entendre quant à la rapide dégringolade d’un évènement si négligeable.
A défaut de faire preuve de sagesse continue, la violence ne tardait guère à se faire voir semblait t’il.

Chuchotement et murmure dans l'ambiance vibrante et brûlante de la piste de danse. Le monde alentour s'effacé de la conscience du vampire, tout ces moutons semblaient bien fade à coté de a demoiselle vive et féline. Pour un peu, elle lui ronronnerait dans la main, même si pour l'heure elle préférait laisser transparaître griffes et crocs, tout son être appelant pourtant ses douces caresses ...
Elle ne lui était pas acquise, et ne le serait jamais. Bien trop avide de sa propre liberté, la sauvage provocation de son corps s’en faisant plus encore sentir. Panthère sauvage, tachetée de la lumière traîtresse des faisceaux lumineux de la salle, splendide et surprenante créature …

« Vos dires m’affoleraient presque monsieur. Je ne sais si je me dois d’accepter. Succomber à la tentation que vous m’offrez m’apporterait félicité ou simple perdition ? Voyez vous malgré les apparences il m’arrive de réfléchir. Et même si je succombais je ne désire en aucun cas que vos sens se repaissent de mon essence cuivrée » lui glissa t’elle à l’oreille.

*Toute griffe dehors …* ne pu s’empêcher de penser Camille.

Et comme de coutume, la demoiselle alla vider un nouveau verre … le quatrième ou le cinquième depuis qu’elle était en compagnie du vampire, un contraste amusant entre la prévention de ses paroles et l’inconscience de ses agissements.
Cette fois le client n’eut pas l’air aussi ravis qu’il l’aurait du. Il allait réagir, ou plutôt tenter de réagir avant de se retrouver au sol sous l’effet de l’alcool.
Camille se glissa rapidement à coté du poivrot, et lui murmura à l’oreille quelques mots. Quelques secondes à peine suffirent pour que le visage de l’homme se fige, une goutte de sueur sur le front. Camille éloigna son visage de celui de l’ivrogne, lui adressant un sourire chaleureux en plissant légèrement les yeux. L’homme s’inclina légèrement plusieurs fois, un sourire crispé sur le visage, avant de ramasser sa veste sur le comptoir et de se diriger prestement vers la sortie.

L’incident avait à peine duré quelques secondes, et Camille s’approcha à nouveau de Gaia, lui souriant et reprenant la discussion sans se soucier de ce qui venait de se passer …

« … simple perdition bien sûr. Vous n’avez rien à craindre de moi, demoiselle. »
Alors que ses lèvres remuaient sur cette simple phrase rassurante, presque hypnotique, son visage s’approcha de celui de Gaia, ses mains caressant la peau de ses hanches sans réellement la toucher, ses lèvres frôlant celles de Gaia …

« Votre parfum suave et sucré enivre mes pensées de bien étranges convoitises … qu’adviendra t’il après …. Jusqu’où désirez vous … aller ... »
Sa langue glissait entre ses lèvres en un sifflement reptilien, effleurant les lèvres vermeilles de la belle en une sensuelle caresse, son regard plongé dans le sien … Il sentait la tension du corps de la demoiselle, sentant le sang battre dans ses veines, dans son cou, dans ses bras … délice de sensations, extase du moment ….

« Jusqu’où irons nous … »

Indifférente à l'incident dont elle s'était trouvée être l'instigatrice, Gaïa reposa son verre avec une brusquerie quelque peu cavalière.
Contemplant d'un oeil félin le vampire qui se rapprochait dangereusement d'elle en violant son espace personnel. les mots coulaient avec fluidité autant que l'alchimie qui s'instaurait alors que la créature jouait avec sa compagne faisant preuve d'une certaine prudence peut être teintée de perfidie.
Un petit sourire en coin, elle se contenta d'abord tout simplement de le voir poser ses marques :

"Je ne me pose habituellement pas ce genre de questions, je marche plutôt à l'instinct, auréolé d'une petite touche de raison inattendue voyez-vous ?"

Puis, sans prévenir, elle gratifia son compagnon d'un langoureux baiser visiblement provocateur qui s'acheva sur un petit bruit : de furtives gouttes de sang coulaient du coin des lèvres du vampire tandis que la Hll observait la chose d'un oeil évasif signe que l'alcool était bien plus présent qu'elle ne le laissait paraître.
Avec une douceur incertaine elle essuya à l'aide d'un mouchoir sorti d'on ne sait où le fin sillon qui commençait à étendre sa course.
Comme pour se faire pardonner, elle enroula de nouveau autour du cou de son compagnon ses longs bras graciles ce qui les raprrocha encore un peu plus pour ne pas admettre qu'ils étaient littéralement collés l'un à l'autre.
Etrange scène à la vérité que ce couple inattendu aux fous airs d'évadés d'asile.
Saisissant un nouveau verre d'aple qui trainait miraculeusement par là, elle y jeta un oeil contemplatif en faisant miroiter les reflets de la lumière noire à travers l'ethanol tout en continuant d'une voix quasimment absente :

"Savez vous mon cher Galineas que je ne suis pas seule ? Je n'aimerais pas vous entraîner dans le trouble inconsidéré de mes actes irréfléchis sans que vous n'en connaissiez les paramètres. Dîtes moi ...Que savez vous exactement de moi ?"

Eclair de lucidité inattendu ? En tout cas les cartes étaient dès lors posées.Dans le regard qui s'attardaient sur les prunelles ocres du vampire interpellé luisait une intelligence sombre, toujours présente même si elle pouvait être embrumé selon les états d'âme du proprio. Etait-ce un jeu ? Gaïa elle même n'aurait su le dire avec une parfaite exactitude, mais si elle aimait agir à l'instinct il ne fallait pas être assez inconscient pour ne pas visualiser les conséquences d'actes irréfléchis. Rien n'est aussi prolifique que la passion mais y céder sans arrière est signe de perdition complète et absolue. Et le dirigeant de l'Eden était trop éreinté aux exercices de prudence pour s'y laisser tomber.

Sourire charmeur, caresses emplies de désir, le vampire commençait à maîtriser la situation, sa proie ne manquerait plus de se laisser croquer. Et Camille sentit quelques gouttes de sangs couler dans son palais. Son corps se tendis sous la surprise, ses pupilles se fendirent, observant le monde avec plus de vélocités, son envie de sang se fit impérieuse. Toute son attention se focalisa sur Gaia, et sur le flot de vie qu'elle représentait.

Le jeu était loin d'être fini ...

"Mais vous êtes seule ici. Seule à jouer avec un prédateur, à enfreindre ses désirs, à exacerber sa soif. Et nous sommes entraîné, l'un comme l'autre. Vous dansez dans l'empreinte de la mort. Et je suis sublimé par votre vie, votre grâce sensuelle, votre audace mortelle.
Je sais que vous êtes dangereuse, vénéneuse Gaïa. Que vous pouvez être mortelle si tel était votre désir.
Jouons avec le danger, sublime demoiselle, dansons avec l'audace, si vous doutez un instant pouvoir me résister, alors vous êtes en mon pouvoir. Ou je succomberais dans vos bras."

Elle était saoule, presque ivre. Mais elle gardait un contrôle vigilant sur la situation. Mais quelle beauté, quelle somptueuse créature. Camille aurait voulut lui cacher son admiration qu'il ne l'aurait pu, elle se sentait dans ses gestes et ses mots, dans sa voix, et dans ses yeux, et tout en lui appelait Gaïa à l'enserrer entre ses bras. Il la voulait, même s'il ne savait pas encore comment, il la désirait et sa présence enflammé sa tête, ses mains, ses lèvres et ses sens.

Leurs lèvres si proches ... Mais s'il s'aventurait à l'embrasser encore, il ne pourrait résister d'avantage à l'appel de son être, à ses désirs sanglant. Sensuellement il blottit sa tête contre le cou de Gaïa, sentant le fluide couler sous la peau de la belle ...

Danser ... et danser encore ... des taches vermeilles apparurent dans le champ de vision du vampire, teintant tout d'une parure sanglante, chaude et attirante. Gaïa en paraissait plus désirable encore ...

"Me suivrez vous alors ? " lui susurra t'il à l'oreille, mélange de supplique impérieuse et de demande sincère sous entendant bien plus que la simple question ...

Un court instant, Gaïa se demanda si le vampire avait clairement saisi ce qu'elle essayait de lui faire comprendre... Si oui, lui répondait visiblement qu'il se moquait prodigieusement de ce que la H2l pouvait faire de ses autres nuits... Pour le moment, en tout cas ce n'était pas son sens de la morale qui débordait à travers ses mots ce qui n'était peut être pas pour lui déplaire mais...

Malgré l'ivresse prenante qui envahissait ses membres des images brusques captèrent violemment son attention : deux corps emmêlés dans des draps de soie, dégageant autant de douceur que de bestiale attirance...
Puis, le crépuscule, subtil rideau de lumière embrasée caressant les paupières engourdies de la jeune femme, qui en les ouvrant découvrit à ses côtés le visage encore un peu fatigué de son amant qui avait visiblement fait l'effort de se lever quelques minutes plus tôt pour la contempler.
Même si elle avait pensé à se réveiller avant pour ne pas avoir à supporter la froideur mortelle de ce corps, l'attention l'avait touchée.
Nectar divin, elle ne savait exactement si elle désirait voir son beau visage d'enfant s'assombrir sous la vague de la fureur, ou sous celle de la déception...
Elle préféra largement la première option en omettant délibérément que de son côté elle accueillerait très mal le fait qu'il ait pu s'oublier dans les bras d'une quelconque donzelle...

Mais il fallait essayer de la comprendre aussi...Jusqu'ici jamais elle ne s'était jamais vraiment engagée dans une relation.
La fidélité amoureuse n'avait jamais été une notion à laquelle elle pouvait accorder une réelle importance et pour être honnête, jamais elle n'avait sincèrement cru éprouver plus qu'une certaine attirance qui la dégageait de toute responsabilité envers son partenaire...Mais depuis quelques temps les données avaient évolué. Pour son plus grand bonheur même si la chose était à la source de nombres de questionnements alambiqués chez la divine créature.
Gaïa faire preuve d'états d'âme au sujet d'un homme... Qui l'eût cru, elle qui croquait dans l'existence à pleins crocs sans se soucier du lendemain.

Et malgré le volume d'alcool que pouvait contenir son sang, elle sentit vigoureusement la sensation de ces bras pâles mais robustes autour d'elle...Un voile d'amertume profonde...

Elle sentit ses jambes refuser de la soutenir lorsque Camille eut la luxueuse idée de blottir sa tête au creux de son cou, laissant ses lèvres brûlantes transmettre mille et une promesses.
Il ne ressemblait en rien à son Ambroise elle le savait bien, qu'il s'agisse du comportement ou de l'apparence les deux êtres étaient bien distincts, et pourtant, il l'attirait aussi... Fortement, puissamment et de manière sensiblement différente de celle avec laquelle elle se sentait irrésésistiblement poussée vers Ambroise.
Un vampire de l'Adh, un de l'Hinra, manquait plus qu'un tueur pour que la boucle soit bouclée mais là on pouvait toujours rêver.
Un de l'Eden peut être ? Non, mauvaise idée de mélanger professionel et privé de toute façon ça ne risquerait de donner qu'une situation complexe. De toute façon elle savait bien que de telles pensées ne pouvaient avoir un sérieux crédit... Quoique...

Subitement, une intense poussée d'endorphine engourdit sournoisement son corps gracile tandis qu'elle se sentait basculer dans les bras de Camille. Fâcheux, très fâcheux.
Ca devait être un mauvais résultat du contact entre traitement médical de choc (puisqu'il lui arrivait souvent de s'utiliser comme cobaye) et consommation immodérée d'alcool.
Les grands écarquillés avec lesquels elle fixa Camille furent des plus éloquents.
Elle n'aimait pas du tout ça... C'était le genre de choses qui pouvaient singulièrement ralentir ses réflexes. Plus que nécessaire, et plus qu'elle ne le voudrait.
D'une poussée incontrôlée et un peu brutale, elle repoussa le vampire pour se tenir contre le comptoir, ses ongles rentrés dans la peau au niveau du coeur. Respirer, juste respirer, lentement...
Lorsqu'elle se redressa assez pour pouvoir planter ses yeux dans ceux de son compagnie, il put lire dans son expression une myriade de détails inquiétants : yeux rougis, teint d'une pâleur presque mortelle, et une certaine lueur folle dans le regard, en tout cas plus que d'habitude. La subite faiblesse de son état avait quelque chose de curieux...

"Ca ne vous dérangerait pas d'avoir la visite inopinée d'un autre vampire courroucé pour m'avoir mise dans votre lit ?"

Termes rudes en accord avec le brusque changement qui s'était opéré chez la jeune femme.

Camille sentit la belle demoiselle abandonner toutes résistance entre ses bras, se laissant totalement glisser sous l’étreinte appuyée de son comparse nocturne. L’ivresse avait elle eut raison des derniers remparts de cette amante si tentante ? La fragile poussée de la belle confirma son état de faiblesse.
Gaïa planta son regard dans le sien, semblant plus morte que le vampire lui même. Faible ? Elle luttait pour ne pas sombrer dans l'inconscience, et cet effort se lisait sur chacun de ses membres. Elle semblait embrouillée, perdue dans un flot de pensées qu’elle ne pouvait réellement maîtriser, tout comme elle n’avait pu maîtriser ses sensations quelques instants plus tôt.

Etonnant comme la vivacité d'une proie peux accentuer, ou non, l'intérêt du chasseur. Or demoiselle Gaïa semblait bien trop en proie aux effets néfaste de l’alcool pour que Camille la sente réellement succomber entre ses doigts. Subitement elle se réfugiait dans ses derniers retranchements, autant physique que mentaux, luttant pour tenir tête à son rival d’une nuit.

"Ca ne vous dérangerait pas d'avoir la visite inopinée d'un autre vampire courroucé pour m'avoir mise dans votre lit ?"

A moitié volontairement, Camille ne répondit pas explicitement à la question de Gaïa, se contenant d’un sourire fier pouvant dire tout aussi bien qu’il avait compris le message ou qu’il était tenté de relever le défi. Sûrement les deux d’ailleurs.
Si Gaïa était là ce soir, avec lui, c’est qu’elle en avait décidé ainsi. Et qu’importait alors toute autre personne hormis eux deux. A quoi bon s’interroger sur une histoire dans laquelle il n’était pas impliqué. Si choix il devait y avoir, se n’était pas à lui de le faire. Il désirait Gaïa autant qu’elle semblait le désirer, peu d’autres choses comptées.

Malgré sa détresse elle conservait sa hargne et sa fierté, et sans doute refuserait elle toute aide du vampire. Cet orgueil ravivait la soif tentatrice de son comparse. Mais s'ils restaient sur place, elle ne tarderait pas à étouffer vraiment. Camille lui attrapa avec une douce fermeté le bras, sentant la chaleur de la peau de Gaïa sous ses doigts, se rappelant combien elle était désirable, la revoyant danser, se déhancher, jouer à le séduire, à effleurer ses désirs. Toutes ses envies se rappelèrent à son souvenir, comme autant de raisons de poursuivre ses desseins.
Et le visage de Gaïa, si pale en ce moment, fragile et pourtant farouche. Sous ce masque transgressait sa beauté naturelle, son charme, et sa volonté. Sa volonté transparaissait de tout son être, elle ne voulait pas succomber à la tentation, et en même temps elle ne pouvait se résoudre à passer outre face à cette opportunité de croquer la vie de toutes ses forces. Et maintenant, sa volonté de se maintenir consciente.

A mit chemin entre la convoitise de ce qu’il désirait et l’envie de sauvegarder pareille créature, même si elle n’accepterait sans doute jamais que quiconque désire la préserver, Camille la poussa doucement à se redresser totalement afin de pouvoir sortir de l’établissement.

"Venez, nous devrions sortir nous dégriser quelques instants. Ce lieu nous fait tourner la tête, il serait déplorable qu'un incident vienne entacher la saveur de cette soirée. Vous semblez ne plus tenir sur vos jambes, allez vous bien ?"

Il ne savait ni où cela les mènerait, ni si elle allait accepter, mais rester dans ce lieu finirait par la rendre malade, le frustrant totalement d’une fin de soirée agréable.