Apres l'Hinra, l'Eden.

Elthenarion arriva dans le centre hospitalier, un peu perdu dans ce grand batiment qu'il n'avait jamais vu. Au cas ou quelqu'un le reconnaise, il avait ôté ses lunettes, ce qui lui faisait des yeux verts et avait coiffé grace a de l'eau ses cheuveux en arriere. Il avait aussi relevé les manches de son costume pour paraitre plus negligé. Elthenarion etait prudent, peut etre trop... Mais comme dit l'adage, mieux vaut prevenir que gérir.

Il se dirigéa vers ce qui s'emblait etre l'acceuil. Avec Briseis sur l'epaule, tous les regards se tournèrent vers lui une fois de plus.
La jeune femme de l'accauil se retourna aussi avec des yeux enormes.

Elthenarion s'avanca, essouflé, et dit, toujours avec une voix forte a la receptioniste.
" Ou puis-je l'enmener, elle est blesée! Ou sont les urgences!"

[Hé hé, Mélisandre à la rescousse! ]

Durant le trajet qui les menait à l'hôpital, l'infirmière expliqua qu'un jeune homme avait amené une femme blonde avec une plaie abdominale profonde, sans doute causée par une épée ou un sabre. Ils étaient tous deux des humains. Le jeune homme l'avait amené à l'acceuil, où les infirmières l'avaient prise en charge en attendant qu'un médecin revienne. Mélisandre hocha la tête, satisfaite de son équipe. Enfin, elles arrivèrent au CH, la réceptionniste leur indiqua qu'on avait amené la jeune femme au bloc en attendant. La jeune femme enfila la tenue de bloc, ramena son épaisse chevelure sous un bonnet, enfila des gants et entra dans la salle où les infirmières l'attendaient. L'une d'entre elles lui indiqua que la jeune femme avait perdue énormément de sang, que son pouls était faible et filant. Mélisandre s'avança... et se figea devant la blessée. La tueuse! Quelle ironie! Mais que faisait-elle donc là? La H2L hésita. Son chef venait de leur dire qu'ils devaient tuer ces 2 tueurs si ils les revoyaient... Elle se mordit la lèvre. Mais, elle n'avait rien dit, elle n'avait pas eu le temps d'accepter... et puis elle était médecin et cette femme était blessée. Elle soupira. Maudite conscience! Elle s'adressa à l'infirmière :

- Avez-vous trouver son groupe sanguin?

- Oui, nous avons fait faire les examens et commander 3 poches.

- Parfait.

L'infirmière lui apporta les poches de sang et commença la transfusion. Pendant ce temps, Mélisandre s'attela à réparer les dégats faits par l'arme, un travail de longue haleine...
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Après plus de 3h de travail acharné, la jeune femme sortit de la salle d'opération, fière d'elle. La jeune femme s'en sortirait malgré tout. Elle inspira profondément et se dirigea vers la salle d'attente où l'attendait Elthenarion. Elle ne put s'empêcher de l'asticoter un peu.

- Eh bien quelle ironie! Voilà que vous pénétrez dans l'Eden comme deux malotrus, que vous nous menacez, puis partez sans un mot d'excuse et que je vous retrouve quelques heures plus tard, la queue entre les jambes, quémandant notre aide. Vraiment c'est d'un risible!

Elle éclata de rire, puis redevint soudainement sérieuse. Une flamme dangereuse brillait dans son regard.

- J'espère que vous saurez vous souvenir de ce que nous avons fait aujourd'hui et que Mme Wolf en sera informée... L'Eden n'est pas l'ennemi du cercle...

[Dis moi, comment a receptionniste a su que j'etais humain, etant donné mon deguisement, yeux verts et cheuveux noirs, elle aurait plutot du croire au Hll non? De plus, qui te prouve que je suis effectivement le second tueur? Peut-etre ai-je trouvé Briseis dans la rue, a terre... ]

"Pfff. j'avoue que mon deguisement etait pathetique.... Mais que voulez vous... dans l'urgence, on fait ce qu'on peut...."

D'un geste rapide, il passa la main dans ses cheuveux, leur faisant reprendre leur disposition originelle, et il remit ses lunettes.

" J'en tiendrais certes compte, mais je ne vous promets rien quant a l'attitude de Constance. je suis ses ordres, et ne peux pas vous promettre que je ne devrais pas un jour vous attaquer. De plus, j'ai l'oreille plus fine que vous ne semblez le croire, et je sais que si les conditions de combat sont favorables, vous devrez nous tuer."

Il soupira lnguement, voyant toutes les images de cette journée mouvementée dans sa tète.
Il se releva, epousseta son patalon, et commenca a sortir.
Lorsqu'il fut presque arrivé a la m=porte, il prit une dernière fois la parole.
".... Lorsqu'elle se reveillera, ne dites rien a propos du fait que c'est moi qui l'ai amenée ici. Dites lui que c'etait un inconnu... En tout cas, merci. oh, et puis, rendez lui ceci..."

Dit il en montrant l'épe de la jeun fille qu'il avait laissé sur un siege. Et il passa la porte, ayant ses propres raisons de faire cette demande. Il reflechit quelques instants avant de tirer une simple conclusion. Ca allait très mal se passer...

* Oh mon dieu, j'espère que Constance ne sera pas trop enervée...*

[Ah mince désolée, j'ai pas fais gaffe pour la réceptionniste Mais euh même les cheveux décoiffés et sans lunettes je t'aurais reconnu, faut être Loïs Lane pour que ce ne soit pas le cas )

Mélisandre hocha simplement la tête aux paroles du jeune homme.

- Ou vous avez l'oreille trop fine pour votre bien, jeune homme.

Elle haussa les épaules à sa requête

- Comme vous voulez, si tel est votre souhait... Mais, ce n'est pas la peine de me remercier, je n'ai fais que mon devoir. J'espère simplement que notre jeune furie ne va pas péter un cable en se réveillant ici.

Elle fit la moue, puis regarda le jeune homme s'éloigner, pensive. Sacrée journée, riche en rebondissements. Mais elle se demanda où le jeune homme avait la tête. Il était du devoir de mélisandre de prévenir ses supérieurs de ce qui venait de se passer. Donc il laissait Briséis à la merci de l'Eden... Elle se détourna et s'en fut vers la salle de réveil où la jeune femme dormait toujours. Elle soupira et appela une infirmière.

- Surveillez-la attentivement et ne la lâcher pas des yeux. Attacher là au lit, je ne veux pas qu'elle nous créer de problèmes. Quand elle se réveillera, expliquez lui qu'un jeune homme l'a emmené ici, sans plus de détails. Et venez me chercher.

Puis, elle s'éloigna vers son bureau.

Ezel avait guidé le butterfly et Nephalis à travers les couloirs secondaires du centre hospitalier afin d'éviter la réception trop fréquentée. Le jeune homme s'était bien un peu perdu, mais ils avaient fini par retrouver le chemin des urgences, assez vite pour que l'erreur du jeune conservateur ne fût pas trop visible (du moins il le pensait). Ezel jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule pour vérifier que le butterfly suivait. Il était à bout, mais refusait toujours qu'on l'aidât, ce qui ne semblait pas surprendre Nephalis. L'humain secoua la tête avec dépit et s'apprêtait à pousser une porte battante qui lui barrait le passage, lorsqu'il surprit à travers la vitre un visage qui le fit blêmir.

"Cachez-vous, vite!"

Il bondit en arrière, refoulant vampire et butterfly dans une salle annexe avant de pratiquement claquer la porte. Il la laissa juste assez entrebaillée pour surveiller celui qui passait dans le couloir. Le tueur qui avait pénétré dans la salle de réunion, quelques heures auparavant, avant que l'hybride ne partît faire ses courses. Si cet homme tombait sur un butterfly blessé... Mais il dépassa la porte sans y prêter attention, et Ezel s'autorisa enfin une inspiration: son coeur avait failli ne pas tenir le choc.

"Oh je suis désolé... Ce... c'était un tueur, je ne comprends pas ce qu'il fait ici... Vraiment, je suis navré monsieur Elflamm. Ca ira?"

Depuis qu'ils etaient arrivé a L'Eden le jeune homme ne les avait fait que prendre des chemin detourne. Ce qui etait bien plus discret mais incroyablement epuisant pour le Butterfly maintenant au bord de l'evanouissement. Puis soudain le jeune humain bondit vers eux leurs hurlant de se cacher. Rapidement il les ammena dans un annexe. Il devait y avoir quelque chose de dangereux dans le centre de soins dont Ezel voulait dispenser Ewan.

"Oh je suis désolé... Ce... c'était un tueur, je ne comprends pas ce qu'il fait ici... Vraiment, je suis navré monsieur Elflamm. Ca ira?"

"Un tueur a L'Eden. Les frecantations de votre centre sont bizarre." dit il doucement s'adossant pour se soutenir a l'un des mur de la salle.

"Quand même, j'ai construit ce truc, mais j'aurais jamais cru qu'il fut si grand."

Nephalis était étonné par la stature de l'édifice. Non, ils devaient avoir rajoutés d'autres annexes depuis le temps. Où alors étaient-ce ces chemins détournés qui l'embrouillait. Pourtant, auparavant, jamais il ne se serait perdu dans quelques bâtiment que ce soit. De par le fait, une conclusion s'imposait.

*Je me fait vieux.*

Il se retourna juste à temps pour voir Ezel revenir en courant, visiblement terrifié par quelque chose de dangereux. Nephalis disparu dans une ombr, se camouflant comme seul les vampires savent le faire, puis ressortit juste à temps pour entendre les paroles du Butterfly.

"Un tueur a L'Eden. Les frecantations de votre centre sont bizarre."

"Qu'est-ce que cette vermine peut bien faire ici ? On verra ça plus tard. Mais pour l'instant..."

Il sortit de sa poche un petit module robotisé.

"Voyons si ce jouet de Lune marche."

Il l'activa. Aussitôt le robot fila à travers les couloirs.

"On pourra le retrouver plus tard. Continuons."

Ezel tentait en vain de rassembler ses pensées: non, il ne voyait vraiment pas ce qu'un membre du Cercle du Graal pouvait faire en ces lieux, a fortiori un homme qui quelques heures auparavant était venu défier les hautes instances de l'Eden dans leur salle de réunion. Le jeune homme était encore dans cet état de confusion mentale lorsque la porte s'ouvrit. Il eut un sursaut, son cerveau paniqué associant dans l'instant l'entrée au Tueur qui venait de passer. Mais non. L'être qui se tenait dans l'entrebaillement était une Hll, dont Ezel se rappela avoir vu la somptueuse chevelure rouge à la réunion. Hll qui pour l'instant dévisageait le butterfly avec des yeux écarquillés. Le conservateur se réveilla alors et dit précipitamment:

"Attendez, n'appelez pas! Il..."

Il se reprit et recommença sur un ton plus civilisé:

"Je vous présente monsieur Sereguial et monsieur Elflamm. Il a besoin de se faire soigner et il a accepté de venir ici, mais je lui ai promis qu'on le laisserait repartir par la suite en échange d'un moyen de le contacter. Je sais bien que ce n'est pas trop en accord avec notre novuelle politique, mais... enfin, vous me comprenez..."

Ezel détourna le regard avec embarras. Il avait un peu peur que sa promesse ne plût guère à Gaïa, mais après tout si le butterfly leur laissait une adresse ce serait déjà une bonne chose et tout le monde y gagnerait. Dans le système de raisonnement du naïf jeune homme, on ne voyait nulle part l'idée que Ewan pût le tromper et lui donner une adresse sans aucune valeur. La confiance aveugle était l'un des principaux et des plus handicapants traits de caractère d'Ezel...

Pour une entre discrète cela etait rate. Une personne de plus venait de les découvrir et avait failli appeler des renforts a la vue du butterfly.

"Je vous présente monsieur Sereguial et monsieur Elflamm. Il a besoin de se faire soigner et il a accepté de venir ici, mais je lui ai promis qu'on le laisserait repartir par la suite en échange d'un moyen de le contacter. Je sais bien que ce n'est pas trop en accord avec notre nouvelle politique, mais... enfin, vous me comprenez..."

" Nouvel politique vous avez décide de ne plus être des faibles?" dit il doucement

Oui insulter les personnes qui pourrait essaye de le retenir prisonniers n'était sans doute pas une bonne idée. Et en plus ce n'était pas son habitude de faire ce genre de commentaire, en faite seulement quand on le dérangeait durant ses conception ou quand son amour propre prenait un sévère coup comme en ce moment.

La fatigue etait de plus ne plus présente et Ewan dut malheureusement se laisse glisser contre le mur passant pour un faible du moins a ses yeux.

Mélisandre dévisageait Ezel, alors qu'il parlait. Comment avait-il pu faire une telle promesse? Si jamais Gaïa apprenait que Mélisandre ne l'avait pas prévenue de la présence du butterfly... D'un autre côté, peut-être serait il plus judicieux de gagner sa confiance et son respect que de l'enfermer. Elle soupira, agacée. Bah, chaque chose en son temps, la première était de soigner ce Butterfly!

Nouvel politique vous avez décide de ne plus être des faibles?

La jeune femme tressaillit. Elle jeta un regard noir au butterfly, mais répondit d'une voix douce.

- Nous avons en effet décidé de ne plus tendre la joue aux coups des autres... Quand à être faible... Je ne pense pas l'avoir jamais été.

Son sourire se fit suave.

- Je vous trouve bien courageux ou téméraire pour tenir de telles paroles alors que vous êtes au sein même de l'organisme qui vous recherche activement.

Puis, le butterfly se laissa glisser à terre, ôtant tout sarcasme à la jeune femme. Elle se précipita et retint une exclamation etouffée en constatant l'ampleur des dégats.

- C'est un miracle qu'il ait tenu jusque là!

Elle réfléchit à toute allure pour trouver une solution satisfaisante. Elle se leva soudain.

- Attendez moi là, j'en ai pour 2 secondes. Faites moi confiance!

Elle sortit de la pièce, cherchant un brancart. Une fois trouvé, elle revint dans la pièce.

- Mettez-le la-dessus! Nous allons le recouvrir d'un drap, puis nous traverserons le service ainsi. Nous pourrons ainsi accéder à une salle, au calme. Nous y serons seuls.

Tout, de sa voix à ses gestes, montraient son sang-froid et son calme face à la situation d'urgence. Elle était dans son élément. Elle eut un petit sourire.

- Vous me servirez d'infirmière.

Puis, elle redevint grave.

- Allez, le temps presse.

Nephalis regarda attentivement la jeune H2L pendant sa discussion avec Ezel et Ewan. C'était clairement une personne pour le moins agressive, à laquelle il ne vallait mieux pas se frotter. Puis il vit Ezel s'avancer pour prendre le brancart. Il tendit la main devant lui.

"Laisse-moi faire, assure toi que personne ne nous suis. Non pas que je considére les locaux de l'Eden comme un guépier, mais si des Tueurs en maraude se baladent, ils faut faire attention. Et tu as l'air d'avoir des meilleures yeux que moi, petit hybride."

Il avait murmuré cette phrase afin que personne d'autre ne puissent l'entendre. D'autorité et avec un petit sourire, il attrapa les deux bras du brancart, et se prépara à soulever le Butterfly pour l'emmener là où Melissandre pourrais le soigner. Il dit à Ezel.

"Au passage, arrête de m'appeller Mr Sereguial. Nephalis, c'est mieux."

Ezel blêmit violemment. "Petit hybride"... Exactement le genre de formule qui lui faisait peur, exactement le genre de terme qu'on utilisait généralement avant de lui faire un croche-pied ou de le faire trébucher d'une bousculade. Mais le regard qu'il rencontra en levant les yeux vers le vampire n'était pas hostile. Au contraire, il était même un peu rieur. Soulagé, Ezel s'autorisa une longue expiration. Quand Nephalis avait-il deviné? Certainement depuis un bon bout de temps. De toute façon, le demi-tour qu'avait effectué le jeune homme en apercevant le Tueur était bien trop vif pour être celui d'un humain ordinaire.

"D'accord, monsieur Nephalis. Euh... et merci."

Merci de quoi? De ne pas l'avoir d'une minute sur l'autre fait passer du statut d'allié à celui de déchet? Un tel revirement aurait été absurde. Mais Ezel avait appris au fil du temps que les fanatiques qui haïssaient les hybrides n'avaient jamais peur de l'absurde. Avec un petit sourire pour Nephalis, le conservateur s'éloigna donc du brancard pour aller jeter un coup d'oeil prudent par la porte. Le couloir était temporairement désert.

"C'est bon pour l'instant, mais vous devriez vous dépêcher."

Pourvu que le butterfly n'ait pas un accès irraisonné d'amour-propre: ce n'était quand même pas de la lâcheté de se faire soigner lorsqu'on était blessé, si?

Doucement le butterfly s'avachissait sur lui même ressemblant maintenant plus a une loque qu'a la fière créature qu'il etait habituellement. La marche jusqu'à l'Eden avait donc consommer toute ses dernières force. Même ses ailes n'était plus droite mais pendant lamentablement sur le sol a ses cotes. Chaque blessure qu'il avait reçu le faisait de nouveau soufrir et bientôt dans une râle d'impuissance mélange a la douleur il s'évanouie.

( Bon je suis entre vos main maintenant.)

Le butterfly poussa un gémissement de douleur et sombra dans la miséricorde de l'inconscience. Aussitôt, Mélisandre croisa le regard du vampire, qui le chargea sur le brancart. Elle le tira, tandis que Nephalis le poussait. Ezel s'assurait que la voie était libre. Ils s'engouffrèrent alors dans les couloirs. Les ares personnes qu'ils croisèrent leur jetèrent des regards curieux, mais ne dirent rien.
Enfin, ils arrivèrent dans une salle déserte. Mélisandre alluma les lumières et dirigea le brancart vers le milieu de la pièce.

- Ezel, refermez la porte! Nous devrions être tranquilles ici.

Le butterfly était toujours inconscient. Elle inspira un grand coup, releva ses manches et donna ses directives.

- Bon, je vais avoir besoin de vous deux! Ezel, vous allez vous occuper de l'anesthésie. Rassurez-vous rien de bien méchant! Je vais régler le débit de gaz et vous, vous vous maintiendrez l'embout près de la bouche et du nez du blessé et surveillerez les paramètres. Si quelque chose vous alarme, dites-le moi.

Elle se dirigea vers la machine et régla les différents paramètres en maugréant.

- Je ne suis pas anesthésiste, c'est pas mon boulot tout ça.

Puis, elle se tourna vers le vampire.

- Quand à vous, Néphalis, vous allez me servir d'infirmière instrumentiste! Allez c'est parti!

Elle mit l'embout sur le visage d'Ewan, puis fit signe à Ezel de prendre le relais.
L'opération pouvait commencer!

- Quand à vous, Néphalis, vous allez me servir d'infirmière instrumentiste! Allez c'est parti!

Nephalis toisa un moment la H2L. Elle semblait connaitre son boulot. Mais pouvait-on faire confiance à une représentante d'une des races les plus violentes (et pas sanguinaire, non ça c'est nous) d'Adhénor ? Pour le moment, il valait mieux penser que oui. Malgrès son apparent désintérêt, Nephalis commençait à apprécier la farouche compagnie du Butterfly ainsi que la timidité maladive d'Ezel. Il lui aurait été très génant d'avoir à disparaitre maintenant. Il regarda Melissandre dans les yeux.

"Que dois-je faire ?"

Mélisandre avait bien perçu la méfiance de Néphalis, mais ne s'en formalisa pas. Elle répondit calmement :

- Vous me passerez les instruments et vous me tiendrez les pleies ouvertes pour que je puisse travailler. C'est tout.

Elle sourit. Puis, elle se mit au travail. Elle ne savait pas si les butterfly se régénéraient rapidement ou non ce qui compliquait légèrement sa tâche. Ezel surveillait fébrilement le monitoring tandis que Néphalis suivait à la lettre ses instructions. Bien qu'il ne soit pas du métier, il comprenait rapidement ce qu'elle voulait de lui et agissait avec calme et maîtrise, ce dont elle lui fut reconnaissante.
Leur petite équipe fonctionna ainsi durant quelques heures. Mélisandre avait enchaîné les deux interventions en peu de temps et le fait de ne pas avoir son équipe habituelle la tracassait. Enfin, elle finit de réparer les dégats. Elle se redressa, le dos douloureux, retira ses gants et passa une main sur ses yeux fatigués. Elle demanda d'une voix lasse :

- Ezel, vous êtes un érudit non? Combien mettent de temps, les butterfly à se régénérer?

Elle regarda le butterfly avec inquiétude. Il avait perdu beaucoup de sang, mais elle ne savait rien sur leurs groups sanguins... Etait-il identique aux autres espèces? Différent? Cela la tracassait. Sa rémission serait bien moins rapide sans quelques culots de sang.

- Ezel, vous pouvez retirer le masque. Je vais aller au labo, analyser le sang de notre bel endormi. Peut-être trouverai-je une solution. Nephalis, vous avez été parfait!

Puis, sans un mot de plus, elle sortit de la pièce.


[Bon, alors question : le sang des butterly est-il semblable au nôtre? Puis-je transfuser Ewan?]

Ezel venait de voir passer des heures infiniement longues: tout était fait pour faire claquer ses nerfs, depuis sa main gantée, serrée sur le masque d'anesthésie pour ne pas trembler, jusqu'aux manoeuvres épiques de Mélissandre, qui faisait de son mieux pour réparer les dégâts sans en occasionner de nouveaux. Non pas qu'Ezel ait eu peur du sang, mais voir ainsi des pinces et des écarteurs triturer la chair du butterfly n'était vraiment pas fait pour lui plaire.

Alors il gardait les yeux rivés sur les diverses courbes qui parcouraient les écrans qui lui faisaient face et auxquelles il ne comprenait rien... Ah si, le rythme cardiaque, celui-là il l'avait repéré. Il avait tout d'abord cru que le coeur d'Ewan battait beaucoup trop lentement, mais vu le déroulement appréciable de l'opération, le jeune hybride avait finit par en déduire que c'était un caractère commun à tous les butterflys, un peu comme pour les vampires. Pas si étonnant, quand on songeait à leur espérance de vie qui défiait l'imagination. Ezel était tellement focalisé sur ces traits bleus qui dansaient devant ses yeux qu'il faillit ne pas entendre que le médecin lui demandait d'ôter le masque du visage d'Ewan.

"Ezel, vous êtes un érudit non? Combien mettent de temps, les butterfly à se régénérer?"

Embarrassé, le jeune homme passa une main sur sa nuque:

"Erudit, érudit... c'est un bien grand mot. Je... j'ai peut-être bien des compétences d'historien de l'Art, oui, mais la physiologie des butterflys... Je pense qu'ils doivent être plus solides que la moyenne, s'ils ont survécu à toutes les chasses qu'ils ont eu à subir jusqu'à présent. Et puis je sais qu'ils ont une part de génome humain, vous pouvez peut-être essayer de le transfuser avec du sang de cette espèce."

Ezel n'était vraiment pas à son aise: son métier était de retoucher des tableaux, pas de décider du moyen adéquat pour sauver une vie. Jamais il n'aurait pu être médecin, il aurait eu trop peur de se tromper... Mélissandre quitta la pièce et Ezel resta planté à la tête de la table d'opération, les bras ballants. Il s'attarda un instant sur le visage endormi d'Ewan, puis demanda à Nephalis d'une voix qui se voulait détachée:

"Euh... ne faut-il pas porter une tenue stérile lors d'une opération?..."

Il baissa les yeux sur son pantalon de toile et le pull qui couvrait sa chemise: pas spécialement l'image qu'on se fait d'une blouse...

Mélisandre revint enfin, avec deux culots de sang dans les mains.

- Bon, j'ai effectué quelques tests basiques. Il semblerait que vous ayez raison Ezel, il y a de fortes similitudes avec les humains. J'ai essayé de prendre le sang le plus fidèle possible. Il n'y a plus qu'à tenter le coup.

Elle s'approcha d'un pas vif du butterfly en prenant un chariot. Elle y posa les poches, plus un flacon d'antalgiques. Puis elle monta un circuit en intra-veineuse, faisant ainsi passer et l'antalgique et le sang. Ses gestes étaient précis et rapides. Elle observa alors attentivement le butterfly, prête à arrêter la transfusion au moindre signe de rejet.

Nephalis etouffa un rire devant la réaction d'Ezel.

"C'est bien possible, oui. Simplement, il me semble que cette opération est un peu plus compliquée que ce qui ce passe habituellement ici. Nous n'avions plus le temps de tergiverser."

Il regardait attentivement le Butterfly allongé sur la table de travail. Son état n'était plus aussi mauvais, mais il ne devait pas pour autant se permettre des exentricités avant un long moment. Nephalis ne savait toujours pas quels adversaires l'avaient mis dans cet états. Ce qui était sur c'est que ce n'étaient pas des enfants de coeur. Avec tout ses plâtres et ses bandages, le Butterfly ressemblait plus à une momie.

La lande verdoyante s'étendait devant Briséis, l'herbe lui caressant les jambes avec douceur...depuis combien de temps n'avait elle pas enlevé cette si pesante armure...Il faisait si bon et le soleil clair inondait les falaises abruptes...La jeune femme courait vers un homme se tenant de dos. Une silhouette qu'elle avait si souvent rêvé de revoir un jour...Manech...Briséis se mit à hurler son nom, des larmes de bonheur coulant sur ses joues, elle allait enfin le retrouver, enfin elle pourrait à nouveau être enlacée par ses bras puissants. Pourquoi n'avait-elle pas osé ce geste avant...plutôt que de rester prostrée dans la souffrance...pourquoi...mais peu lui importait désormais..elle allait pouvoir trouver la paix.

Il ne lui restait plus que quelques enjambées avant de pouvoir toucher son bien-aimée.Elle lui saisit l'épaule, attendant son sourire, mais une douleur fulgurante lui transperça l'estomac...Du sang brûlant lui obscurcit la vue et elle tomba à terre, pliée par la douleur. Elle leva les yeux vers Manech, à la recherche de son aide, mais le jeune homme s'effaca lentement dans la brume qui s'abattait sur la prairie. Briséis pleurait, hurlant avec rage qu'elle ne voulait pas le perdre à nouveau, qu'elle voulait mourir pour revivre...Mais une voix parvint aux confins de son esprit chuchotant à son âme si sombre:

"Le destin conduit ceux qui l'acceptent, mais il traîne ceux qui le refuse...ne te bas pas contre lui Briséis..."

Noir complet, silence de mort...Une respiration...un sanglot...des larmes. Briséis ouvrit les yeux pour se retrouver sous une lumière aveuglante dans une chambre d'une blancheur écoeurante. Elle voulut porter la main à son ventre, au souvenir de la douleur l'ayant sortie de son rêve, mais ses bras furent stoppés net par des lanières de cuir finement serrées...Coup d'oeil furtif vers le bas...Pareil pour les jambes, sanglées aux genoux et aux chevilles...

*Voilà ce qui s'appelle être dans de beaux draps...je serais enchantée de savoir qui a eu l'idée de m'amener dans un endroit pareil...*

Elle voulut continuer à pester contre cet inconnu, qu'elle savait pertinemment être Elthenarion, mais la douleur barra le cours de ses pensées...une vague de nausée la prit, mais elle la contena, en respirant bruyamment...Sa blessure la lancinait, et elle avait mal au crâne..

*Comment je vais me sortir de ce pétrin...*

Elle prit sa respiration, espérant contenir les hurlements que ses actes engendreraient et elle se traîna au bord du lit, basculant en roulade sur le sol et arrachant les lanières...Malheureusement, aussi forte fut-elle, sa blessure lui arracha un cri de douleur aussi perçant que possible...et la plaie se remit à saigner...

*Bon sang...qu'est-ce que j'ai fait..*

Dans un premier temps elle se dit que mourir n'était pas si terrible que ça, mais elle se remémora la phrase qui lui avait traversé l'esprit lors de son songe et elle se résigna à appeler à l'aide..

"Hé! S'il-vous-plaît! c'est de cette façon que vous soignez les malades par ici..."

Elle s'autorisa un petit rire, même si elle le regretta amèrement lorsque sa plaie saigna de plus belle...C'est alors qu'elle remarqua une broderie sur les draps éparpillés...E-D-E-N..

"...Et merde..."

Mélisandre veillait toujours sur le butterfly. Mais tout semblait aller pour le mieux. Il n'y avait eu aucune réaction et les dernier culot finissait de passer. Soudain son ouïe exercée capta un bruit de pas s'approchant de leur salle. Elle se leva d'un bond et se dirigea vers la porte. Elle sortit rapidement, tandis qu'elle tombait nez-à-nez avec une infirmière. Celle-ci la regarda surprise, puis haussa les épaules. Elle parla d'une voix calme.

- "La tueuse vient de se réveiller, Docteur. Elle est assez agitée, mais vous nous aviez demandé de vous prévenir."

Mélisandre hocha la tête.

- "J'arrive tout de suite..."

L'infirmière la regarda bizarrement, puis s'en fut. Mélisandre entrouvrit la porte et s'adressa à Néphalis et Ezel.

- "Pardonnez-moi, mais j'ai une affaire à régler. Ne partez pas surtout."

Elle sourit malicieusement et se dirigea vers la chambre de Briséis. Des infirmières et infirmiers étaient rassemblés devant, tandis qu'une femme du personnel se tenait près de la jeune Tueuse. En voyant arriver la H2L, elle se leva pour lui laisser le passage. Les infirmières avaient rattaché Briséis. Mélisandre se campa devant la jeune femme.

- "Désolée d'avoir du user de moyens de contentions mademoiselle, mais voyez-vous, je ne sais pas pourquoi, mais je sens que vous êtes dangereuse... Cela me déplairait de voir mon coeur rejoindre son jumeau dans la salle de réunion."

Son sourire était amusé, sa voix agréable, mais ses yeux brillaient d'un éclat dangereux.

- "Belle ironie n'est-ce pas ? Vous débarquez comme une furie à l'Eden et partez royalement... et voilà que vous avez une dette envers nous. Non vraiment c'est désopillant n'est-il pas ?"

Puis, elle reprit tout à fait sérieusement.

- "Un jeune homme vous a amené ici. Vous étiez à deux doigts de la mort, mademoiselle. Il ne me plaît pas de vous garder enfermée ici, tout comme je ne pourrais vous laisser votre liberté. Je suis désolée, mais j'ai des supérieurs et je dois les avertir de cette situation. Je ne peux pas prendre le risque de vous laisser errer dans le service, non plus. Je n'ai pas vraiment confiance en votre parole...."

Son regard vert luisait.

- "Avez-vous des questions ?"

Le butterfly avait dormi paisiblement pendant l'opération son sommeil n'avait pas été torture et meme plutôt agréable puisqu'il n'avait rêve de rien. Mais doucement la vie cherchait a réanimer Ewan. L'opération devait être termine il ne sentait plus le gaz ni le masque entourant sa bouche et son nez pour l'endormir. Doucement ses yeux se rouvrir regardant les alentours avec nonchalance. Il se sentait bizarre comme s'il avait trop dormi. Son esprit avait du mal a lier les informations entre elle et surtout a le faire logiquement. Tout ce qu'il etait pour le moment capable de comprendre c'était le lieux visiblement une salle d'opération.

"C'est fini?." demanda t il doucement pour une fois sans aucune froideur dans le voix.

Nephalis se réveilla en sursautant. La nuit fort longue qu'il avait vécu l'avait profondemment fatigué, et il s'était assoupi sans même s'en rendre compte. Ezel avait disparut, ou alors il était quelque part dans l'ombre de cette grande salle, sans doute endormis. Il s'étira en baillant et regarda d'un oeil légèrement hagard les instrument de mesures. Tout semblait normal, à par le poul étonnament bas. Nephalis s'inquiéta un instant, puis rit intérieurement. Il n'y avait pas de problème, simplement le Butterfly était calme pour une fois.

"Eh bien vous avez des bandages plein le corps, quelques broches, des cicatrices suturés et quelques litres de sang qui ne vous appartiennent pas, mais dans l'ensemble on peut penser que vous êtes sauf. Bienvenue chez les vivants."

Ezel avait fait de son mieux pour ne pas s'assoupir, mais l'opération l'avait obligé à puiser généreusement dans ses réserves d'énergie nerveuse, et la retombée de la pression s'était accompagnée d'une irrésistible envie de dormir. Bafouillant une excuse à l'intention de Nephalis, il s'était assis dans un coin de la salle, près de la bouche d'aération qui chauffait agréablement le carrelage au sol. Comme souvent lorsqu'il était fatigué, Ezel avait fermé les yeux en s'accordant une dizaine de minutes de détente, pas plus. Bien évidemment, il s'était endormi en quelques secondes pour s'ensevelir dans un sommeil profond qui allait durer bien plus de dix minutes...

Il fut réveillé par des voix qui couvraient le bruit régulier des sondes et autres appareils de mesures. Il ne comprit pas ce qu'elles disaient, et il faillit bien ne pas s'éveiller tout à fait. Mais un circuit un peu plus actif de son cerveau reconnut la voix de Nephalis et le poussa finalement à émerger. Il était toujours dans son coin chauffé, les cheveux en bataille et un air hagard sur ses traits fins qui le faisaient ressembler à un enfant le lundi matin, alors que son réveil vient de sonner. Il jeta un regard circulaire autour de lui ("Mais où je suis, moi?") et finit enfin par remarquer que le butterfly s'était éveillé. Cette vision lui fit l'effet d'un choc électrique et il bondit sur ses pieds, non sans remettre un peu d'ordre dans sa tignasse:

"Vous sentez-vous bien, monsieur? Vous voulez que j'aille chercher le docteur?"

Un autre membre de l'Eden se serait inquiété d'abord du respect du marché qu'il avait passé avec la créature, à savoir que cette dernière ne partirait pas sans laisser d'adresse valable. Mais Ezel était à des kilomètres de ce genre de considérations, et il était juste profondément inquiet pour l'homme-papillon.