Bannie... mais pourquoi ?

Une silhouette se déplacait dans le parc, hantant les allées et les gens. Bien qu'elle ne dise rien et ne fasse aucune action susceptible de la faire remarquer, Thalie attirait les regards... Pourquoi ? Elle se le demandait elle même. Tant de fois, elle aurait aimé arraché ces ailes noires de son dos. Mais elle avait finit par accepté sa différence et réussit à grandir dans ce monde qui ne lui semblait pas le sien.
La jeune fille leva sa tête vers le ciel, la dernière fois qu'elle avait fais cela, elle n'était âgée que de 8 ans... depuis elle avait grandit, elle en avait désormais 13. A-t-elle changée ? Oui... physiquement... Sa silhouette prenait doucement les courbes de celles d'une femme, ses cheveux étaient devenus noir ténèbre, et sa peau devenait de plus en plus pâle, soulignant ses yeux sombres.

Dans l'immensité du ciel, son regard se perdit tant dis qu'elle s'arrêtait de marcher sous la voute des arbres. Le ciel était bleu et pur... Un temps qu'elle haïssait par dessus tout...
Elle soupira, puis s'assit sur un banc, le froid la fit frissoner, et elle rabattit ses ailes autour de ses frêles épaules.

*Encore un jour seule... et le temps qui continue de courrir...*

[vraiment personne ??? ]

Un soupire s'arracha de son frèle corps, oh oui, elle haïssait le monde, son rejet et par dessus totu, sa solitude. Où était donc passé ceux sur qui elle avait put compter un certain temps ? Rika... Shendrown... et la jeune fille dans l'Eglise... Qu'étaient-ils tous devenus, pourquoi l'avaient-ils laissés seule ?
Pourquoi tant de monde, qu'elle voyait passer par vague, tel un océan discontinu...

*Pfff... et ce soir sera un soir à la belle étoile, étoile qui ne veilleront pas sur ma vie.*

Thalie baissa la tête et regarda tristement le sol

[Rooo, puisque c'est ça, j'arrive!!!]

Mélisandre se promenait tranquillement dans le parc, respirant à pleins poumons l'air presque pur qui en émanait. Cet endroit était le seul de tout Leidenstal qui soit encore potable et à peu près préservé. La journée était splendide, bien qu'un peu fraîche. La hll portait son éternel habit rouge composé de sa robe fendue et de ses cuissardes couleur de sang. Elle portait aussi un châle léger, noir cette fois.

Alors qu'elle avançait en rêvassant, elle remarqua une frêle silhouette et la reconnut peu de temps après. La petite Thalie. Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vue. Et comme la dernière fois, elle était seule. La jeune femme se rapprocha de la petite banie et remarqua quelques changements dans sa silhouette. Cela lui arracha un sourire. L'enfant devenait femme. mais avait-elle seulement quelqu'un avec qui le partager?

Arrivée devant la banie, elle lâcha de sa voix amicale :

- "Bonjour Thalie... Tu as abandonné les anges?"

Elle faisait allusion à leur précédente rencontre dans l'église où l'enfant avait prié les anges de lui venir en aide. Apparemment, ils ne l'avaient pas entendue...

- "Tu es seule?"

Elle regarda alentour, avant de revnir sur l'adolescente. Elle semblait avoir froid. Elle retira son châle et d'un geste presque maternel le passa sur les épaules de l'enfant, avec un sourire chaleureux.

Mélisandre eut un sourire légèrement triste devant la réponse de Thalie sur les anges. Elle n'avait pas tort, nul ange ne semblait décider à venir en aide aux créatures de ce monde. Adhénor n'était que violence et haine et ils devaient composer avec. L'espoir de changer cela se faisait plus ténu de jours en jours.

La voluptueuse rousse s'assit aux côtés de thalie et répondit, amusée :

- "Ne t'en fais pas pour moi. J'ai le cuir dur. Il faut plus qu'un petit vent pour m'abattre."

Elle eut un petit rire de gorge, terriblement sensuel. Mais tout n'était que sensualité chez Mélisandre : a démarche aérienne, ses gestes félins, ses courbes harmonieuses, son visage parfait, sa chevelure flamboyante, ses tenues provocatrices. Elle ouvrit des yeux surpris à la question de la jeune fille.

- "Si je suis seule? Eh bien non, plus maintenant ane tout cas puisque je suis avec toi!"

Elle sourit affectueusement à la gamine.

- "Alors, qu'as-tu fait de beau depuis la dernière fois?"

Thalie regarda Mélisandre, il y en qui en avait de la chance de ne pas avoir ces grandes ailes dans le dos, d'être regardé à peu près normalement... sans être rejeté de part et d'autre...

" Ce que j'ai fait... j'ai pensé, j'ai cherché... je n'ai pas trouvé, je suis tombée très bas, et j'ai eu mal... mais maintenant je sais que ça ne sert plus à rien d'attendre que quelqu'un vous vienne en aide..."

Thalie soupira, un soupir de tristesse et de désespoir, elle aurait tant aimé revoir Shendrown, mais elle savait bien que cela était impossible, il ne reviendrait pas et elle ne le reverrait jamais...

*toute ma vie n'est que tristesse et échec... je ne suis rien... qu'une fille qui s'éteint (c.f. Indochine)*

Elle regarda devant elle, étrangement rêveuse

"Le monde est bizarre... lorsque vous avez besoins de quelqu'un, il ne vous l'apporte pas, mais si vous n'avez besoins de personne, vous étouffez alors sous le nombre qui vienne..."

Elle eut un sourire fade et forcé. Tout lui parraissait sans attrait

Mélisandre regarda tristement cette femme enfant déjà si désabusée par la vie. Elle ne connaissait que trop ce sentiment, mais l'hll avait toujours tout fait pour le combattre et le vaincre.

- "La vie est ainsi... Tu ne peux compter que sur toi-même pour t'en sortir. C'est difficile, certains n'y arrivent jamais. Mais ceux qui réussissent à s'en sortir ainsi deviennent plus forts que les autres."

Elle sourit tristement à l'enfant.

- "Pendant une période de ma vie, j'ai renié mon père pour suivre un garçon que j'aimais. La suite m'a fait cruellement comprendre mon erreur. J'étouffais sous l'amour d'un père veuf et je ne rêvais que de liberté... Au lieu de ça, je me suis retrouvée prisonnière d'un maquereau. Il n'y avait plus d'amour, juste de la haine, de l'exploitation. J'ai cru mourir, je voulais mourir... Mais, je me suis battue, j'ai cessé d'être une victime et de me comporter comme telle. Et puis un jour, je me suis enfouie."

C'était la première fois qu'elle livrait son histoire à quelqu'un.

- "Tu vois Thalie, même quand il ne semble plus avoir d'espoir, il faut se battre. A cette époque, jamais je n'aurais pu penser que je deviendrais une femme libre, médecin dans l'Eden et respectée... Il faut toujours croire en soi..."

La jeune fille écouta attentivement sans rien dire l'histoire que Mélisandre lui raconta, et elle ne put s'empecher de la comparer à la sienne

*elle a eu un père... je n'ai jamais eu de parents... elle s'est enfui pour quelqu'un... je me suis enfuit pour moi-même... elle s'est battue... et moi j'abandonne...*

Elle se crispa et ferma les yeux, songeant à tout ce qui l'entourait.

*si je n'avais pas de but sur Adhénor, si je n'avais vraiment rien à faire, je ne serais pas là...*

"Merci..." souffla-t-elle

Elle ouvrit les yeux et esquissa un petit sourire, ses yeux allumés d'une étrange lueur... celle de l'attente espérante...

Mélisandre sourit et passa tendrement une main dans les beaux cheveux bruns de l'enfant.

- "Ne me remercie pas... Je t'aime bien Thalie, beaucoup même, alors que je te connais à peine. J'aimerais vraiment que tu sois heureuse... J'aimerais pouvoir te protéger de ce monde de fous et te rendre tes rêves d'enfant. Tu sais, ma proposition de la dernière fois tient toujours... Tu peux venir avec moi si tu veux. Tu ne me dérangeras pas, au contraire."

Elle retira sa main et observa l'adolescente, si mal dans sa peau et dans sa vie. Oui, elle aimerait vraiment en faire une femme superbe et fière. Elle en avait l'étoffe...

- "Qu'en dis-tu, Thalie?"

Thalie soupira, Rika avait juré de jouer ce rôle, mais ne l'avait pas tenu, et elle en avait souffert... Toutes ces niuts qu'elle avait passé dehors, sans rien car Rika n'était pas rentré à l'appartement et ne lui avait pas laissé les clefs... Toutes ces nuits où le ciel étoilé avait été son seul refuge, toutes ces nuits où elle avait été exposé aux dangers de la ville, de ces rodeurs... Toutes ces nuits où elle avait eut peur... comme une enfant

La jeune fille regarda Mélisandre, elle aimait également cette femme, sa classe, son charme... Thalie répondit à la question sans qu'elle ne s'en rendit compte

"Si je ne vous gêne vraiment pas..." murmura-t-elle

Elle rêvait d'avoir une maison, un endroit où elle se sentiat chez elle, en sécurité... un endroit où elle avait ses repères... et quelqu'un pour l'aimer

Un sourire de pure joie se dessina sur le visage de Mélisandre. La jeune femme se laissait rarement à montrer ses vréritables sentiments et sous ses airs de femme fatale et sûre d'elle se cachait encore une jeune fille aux rêves brisés.

Mue par une impulsion subite, elle prit l'enfant dans ses bras et murmura d'une voix chargée d'émotions :

- "Oh non, ça ne me dérange pas. Tu ne seras plus jamais seule Thalie, je te le promet."

Les yeux brillant d'émotions, Mélisandre lâcha l'enfant et se leva,n lui tendant la main pour l'inviter à se lever.

- "Tu veux que je te montre mon petit chez-moi maintenant?"

Enserrée dans les bras de la jeune femme, Thalie fut extrèmement surprise, elle se laissa faire, ne sachant pas que ce geste signifiait, enfermée dans cette prison d'insensibilité. Elle respira lorsque la jeune femme la lacha, et la regarda sourire, elle était belle,la joie sur son visage la rendait lumineuse.

* la vie est bizare tout de même...*

Elle sourit en entendant Mélisandre lui promettre qu'elle ne serait plus jamais seule. Rika lui avait à moitié promis cela, et elle ne l'avait aps tenu. Mais Thalie avait confiance en Mélisandre.

"Oui, je veux bien venir le visiter..." murmura-t-elle

Elle saisit la main de la jeune femme et se leva.

-> Dans l'antre de la vipère rouge

[Fin du topic]