Sous les étoiles

Fidèlement, comme à chaque fois que la nuit venait, le soleil avait une fois de plus cédée sa place à l'astre lunaire depuis déjà un certain nombre d'heures. Absent de tout nuage, le ciel brillait par ses centaines d'étoiles qui le décoraient. Ce spectacle si naturel et si simple, mais pourtant si beau n'échappait pas aux yeux bleus clairs d'une enfant. Déployant ses ailes, la butterfly défia la gravité en tentant de rejoindre les astres. Bien sûr, elle n'y arriverait pas, mais voler pouvait parfois donner la sensation de s'approcher des cieux, ce qui est le cas à bien y penser. De toute façon, n'importe qui possédant cette faculté pouvait affirmer que voler était fantastique et plaisant, mais l'enfant avait cru comprendre que ce don n'était pas donné à tout le monde. Même les bannies qui pourtant possèdent des ailes ne peuvent quitter le sol.

Ainsi, Chloé vola jusqu'à un parc d'attraction à cette heure désert où elle y atterrit doucement. Un vent frisquet, comme un vent d'hiver qui ne veut pas accepter que le fil des saisons suive son cours et ainsi laisser le printemps s'installer, se leva. D'ailleurs, la température n'était pas très chaude en cette nuit, mais cela ne semblait pas déranger outre mesure la butterfly blanche. Indifférente, celle-ci commença à marcher, explorant et découvrant ce lieu qu'elle ne se rappelait pas avoir déjà visité. Peut-être y était-elle déjà venu, mais si fût été le cas, elle devait l'avoir oublié, comme la majorité des événements de son passé. Elle ignorait ce qu'était un butterfly, Chloé se savait seulement différente des autres. Cependant, grâce à quelques courts flashes, elle savait qu'elle n'était pas la seule à posséder des ailes semblables a celles des papillons. Finalement, son attention fut attiré par un manège qui, même éteint, demeurait quand même impressionnant ou du moins devait l’être pour tous ceux qui avait le vertige. Ce n’était pas un manège à sensations fortes, c’était simplement la grande roue. La fillette s’approcha de celui-ci pour l’observer un peu plus, puis, jugeant qu’elle avait vu ce qu’elle avait à voir, continua à aller de devant.

La promenade nocturne dura encore quelques minutes avant que Chloé ne s’assit sur un banc. Pourquoi était-elle seule ? La réponse était évidente bien qu’injuste…elle était différente, c’était suffisant semblait-il. Pour justifier cette réponse, elle pouvait prendre l’exemple d’un humain et d’une créature. À au moins 80% des cas, on peut affirmer que les deux êtres se voueraient une certaine haine. De toute façon, la butterfly ne pu continuer à se questionner puisqu’un bâillement l’arracha de ses réflexions. Le sommeil commençait à montrer le bout de son nez. Oh, elle ne dormirait pas ici, pas sur un banc et puis l’enfant pouvait encore passer quelques heures éveillées avant d’avoir vraiment sommeil. Lorsque viendra le temps, elle trouvera un endroit où dormir, mais pour l’instant…Chloé leva les yeux au ciel pour observer une fois de plus les étoiles.

[À qui veut bien]

" - N'est-ce pas là un charmant spectacle que la nuit offre ? "

Le ton plein d'ironie, Shyra s'avança vers la jeune fille croyant trouver en elle quelque proie isolée et fortuitement sur son chemin. Il avait encore la démarche malaisée d'une personne épuisée mais son métabolisme reprennait le dessus depuis sa vendeta. Il n'était pas si loin le temps où il avait du prendre repos dans la vieille église pour permettre à son corps de subir les dernières heures de son retour. Il s'était légèrement remplumé depuis. Ses cernes n'étaient plus que deux traits légèrement grisâtres sur son tein pâle, ses yeux avaient retrouvés leur acuité d'antan ainsi que tout leur mordant. Quant à son apparence générale, il avait repris ses bonnes habitudes et son port fier.
La gabardine qui l'isolait des assauts les plus mordants du vent, claquait dans le silence de la nuit. Les mains dans les poches, les épaules droites et les cheveux réunis en catogan, il bravait le souffle vespéral pour s'approcher de l'enfant. Son nez le détrompa bien avant que ses yeux ne captent l'iridescence des ailes de la butterfly. L'odeur qu'émanait l'enfant n'avait rien d'humain, ou plutôt si, mais tout juste une légère trace dans le fin fond des senteurs. S'il fut surpris de se tromper, son expression ne changea que succintement avant qu'il ne se mette à sourire à plein crocs.

" - Voila bien longtemps que je n'avais plus vu un des tiens. Tu me permets de te tutoyer, je suppose."

Quel étrange hasard avait pu bien conduire ses pas de chasseur jusqu'à ce lieu désolé loin de toute vie ? La traque n'avait pas été fructueuse ce soir, tout juste un jeune tueur avec un arrière goût d'alcoolique, rien en tout cas qui avait valu la peine du déplacement jusqu'à ce qu'il tombe sur Chloé.

" - Comment se fait-il qu'un être si noble, si puissant, vienne s'abîmer sur un banc d'un endroit aussi ... humm... repoussant.. .? "

Les iris bleutés de la fillette abandonnèrent la vision qu'ils avaient du ciel pour aller se poser sur l'homme qui s'approchait. D'ailleurs, celui-ci ne semblait pas au meilleur de sa forme, mais pourrait toujours constituer une éventuelle menace pour la butterfly. Un menace...c'était ainsi qu'elle percevait les inconnus. S'en était devenu une habitude à la fin, rien de plus normal après s'être fait pourchassée pour des raisons qu'il ne lui semblaient pas totalement claires. Les lieux fréquentés étaient devenus des endroits à éviter fortement tandis que le soleil levant était une promesse d'une autre journée à se cacher, à se faire discrète. En d'autre terme, autant dire que Chloé devait se faire invisible au yeux des autres êtres vivants. Le plus pire dans tout cela est qu'elle en ignorait la réelle raison.
De toute façon, la butterfly n'aimait pas le ton employé par l'individus, c'est pourquoi elle ne jugea pas utile de répondre. Bien qu'elle lu déjà deviné, les crocs qu'elle vit lorsque l'homme sourit lui confirma qu'il n'était pas humain.

"..."

Un des siens ? Parlaient-ils des six autres personnes qui possédaient elles aussi des ailes de papillons ? S'en doute...il n'y avait personne d'autre à qui elle pouvait ressembler. Elle répondit à la question qui en faite n'en était pas une d'un faible hochement positif de la tête. Doucement, l'enfant quitta le banc pour retrouver une posture qu'il lui permettrait de se défendre ou bien encore de s'envoler plus rapidement si nécessaire. Il aurait été faux de dire que Chloé avait peur, elle ne lui faisait pas confiance tout simplement. La butterfly plongea son regard dans celui vert du hors la loi.

"Pour y remuer les souvenirs...Puis-je retourner la question ? Pourquoi vous trouvez vous en ces lieux ?"

Ce n'était certainement pas l'envi de faire un tour dans un de ces manèges qui avait emmené le hll ici, le contraire l'aurait en effet étonnée. D'autant plus que l'heure de la fermeture était depuis longtemps passée.

A la réponse de la butterfly, Shira baissa la tête, ne relevant le regard vers la petite que pour lui offrir un de ses rares regards troublés. Si on l'avait trouvé sur les lieux de sa vendeta, c'est exactement la réponse qu'il aurait pu offrir. Et pour l'heure, cette fâcheuse coïncidence lui faisait encore trop mal pour qu'il puisse le cacher derrière un de ses faux semblant.

" - Juste les pérégrinations d'une personne qui rentre quasiment bredouille de sa chasse..."

Se suffit-il à répondre d'une voix exempte de toute émotion. Il redressa lentement la tête, prenant peu à peu le pas sur son émotion. Il tira rapidement une cigarette qu'il peina à allumer dans le vent. Une bouffée âcre et d'une voix rauque, presque blessée, il répondit en distillant la fumée de ses poumons.

" - Remuer les souvenirs n'est pas vraiment une chose très saine. C'est même relativement dangereux... et je parle en connaissance de cause."

La cigarette se consumait plus vite qu'à l'accoutumée mais il n'en avait cure. Cette enfant venait de le replonger brusquement dans ses souvenirs récents qu'il essayait d'endiguer. Les images et les odeurs remontaient à son cerveau comme s'il se trouvait encore pataugeant dans les entrailles fumantes de ses anciens bourreaux. Autant l'odeur du sang pouvait lui être alléchante en temps normal, autant à ce moment là elle lui donna la nausée. Il réprima un frisson et sourit de façon sordide à Chloé.

" - Laisse pourir les démons de ton passé ou bien il risque de t'entraîner bien plus près de la mort que tu ne l'es déjà."

D'une poussée de l'index, il envoya valdinguer le cadavre incandescent de la clope dans les tourments du vent.

" - Ne te méprends pas, je ne serai pas la mort que je viens d'appeler sur toi. Pas dans mon état actuel du moins. Tu n'as rien à craindre de moi pour l'heure. "

Il tenta un sourire à la fois rassurant et ironique mais ne réussit qu'à esquisser un rictus guère avenant. Elle était bien la plus frèle des butterflys qu'il ait jamais croisé, surement la benjamine du groupe. Il remonta son col autour de son cou pour mieux se protéger de la morsure du vent et demanda.

" - Auquel des jouets humains j'ai affaire au fait ? "

Il avait, comme tout un chacun, entendu maintes choses sur les butterflys autant au sein de l'ADH que dans les torchons que les humains appelaient journeaux. Il les savaient suffisemment rares pour que tous les grands groupes politiques, y compris l'Eden pourtant si apathique, tentent de se les approprier sans jamais avoir réussi. Peut être saurait-il glâner quelques informations succeptibles d'intéresser Spelt.

Avait-elle dit ou fait quelque chose de mal ? C'est ce qu'elle crut en voyant le regard du hll. Chloé ne réagit pas à la réponse de l'homme. Elle n'ignorait point que certaines créatures chassaient les humains ou peut-être même d'autres créatures pour se nourrir ou même pour le plaisir. Les vampires en étaient le parfait exemple dans le premier cas. Cela la laissait indifférente puisque de toute façon, elle n'était pas blanche de meurtre elle non plus.

"Mais ne plus se souvenir n'est pas une chose plus saine...non ? Du moins, cela demeure désagréablement gênant..."

La butterfly baissa les yeux en fronçant légèrement les sourcils, presque imperceptiblement. Peu importe que ce soit une chose malsaine, elle ne pouvait pas passer le reste de sa vie cachée dans l'ombre en ignorant la raison de son exil. Être différent n'était pas une raison suffisante pour être pourchassée de la sorte. De nouveau, son regard d'une innocence et d'une fragilité trompeuse revint vers le hll

"J'apprécie le conseil, mais je ne peux le suivre. Et de toute façon, les souvenirs s'imposent à moi par moment sans que je ne puisse les empêcher de prendre forme dans mon esprit."

Elle n'avait jamais essayé de les repousser en faite, Chloé appréciait les flashes puisque ceux-ci lui permettent de mieux comprendre, de faire des liens entre les choses. Un léger sourire, très léger mais un sourire quand même, se dessina sur ses lèvres aux paroles de Shyra.

"Ne vous vexez pas, mais je doute que vous auriez pu me tuer. Seulement, et vous le comprendrez je crois, je me méfie des êtres vivants. Non par crainte, mais davantage par sécurité."

Cette fois, aucun son n'avait sorti des lèvres qui étaient, de toutes façon, demeurer fermées. Chloé avait répondu à l'aide de la télépathie. Elle préférait parler ainsi, aucun autre bruit de fond ne venait couvrir le son de sa voix et puis, elle n'avait jamais été très bavarde. Dans la plupart des cas, elle répondait par des hochements de têtes, ou encore des gestes. Bien sur, l'occasion de pouvoir parler avec quelqu'un ne se présentait pas souvent alors, demeurer silencieuse n'était pas chose ardue dans ces cas !

"Je ne suis ni un jouet, ni une quelconque propriété humaine ou à qui que ce soit d'autre. Cependant, je m'appelle Chloé. Et vous, quel est votre nom ?"

La fillette avait une fois de plus répondu télépathiquement. Le ton de la voix mentale était neutre bien qu'on aurait pu deviné que se faire attribuer le titre de 'jouet humain' n'était pas des plus jouissif.

Shyra ne fut que légèrement surpris d'entendre la voix éthérée de la butterfly résonner dans sa tête. Il avait déjà eu affaire à l'un d'eux et n'ignorait-il donc rien de ces capacités étranges qu'avait leur esprit. Ce qui l'étonna le plus était la froideur de la voix, son absence totale de sentiments, lui qui s'attendait à une voix d'enfant fluette et mélancolique à l'image de Chloé.

" - J'ai déjà goûté aux pouvoirs des tiens, je vous sais redoutables tous autant que vous êtes. Ne crois pas que tu as affaire à un de ces pitoyables Tueurs, bien que je ne doute pas que tu ais déjà percé ma nature à jour si je puis dire."

Présomption quand tu nous tiens... C'était bien un des traits les plus détestables de Shyra et il ne tenait absolument pas à s'en défaire. Il se contenta de ponctuer son mot d'esprit d'un rire bref et presque féminin.

" - N'est- ce donc pas les humains qui vous ont créés ? N'est-ce pas vous qui avaient emmenés cette gangrène sur notre sol ? Et donc par extension, n'êtes-vous pas finalement leurs armes, leur passeport pour une terre qui n'avait nullement besoin de leur présence et de la votre par la même ? "

Ses mots avaient beau être agressifs, il gardait un calme de marbre. Pas une once de méchanceté ne s'était glissé dans ses traits. Tout au contraire, il paraissait froid et distant. Il replaça machinalement une mèche de sa frange derrière son oreille sans grande utilité compte tenu du vent qui ne tarderait pas à l'en déloger.

" - La moindre des politesses serait de me présenter. Je m'appelle Shyra... Shyra Meinstrauss, pour vous servir selon la formule consacrée."

Karl était nouveau dans cette " cité " il avait déjà visiter de nombreux coin mais celui-là restait inconnu pour l'instant, le dernier lieu qu'il avait visité était le laboratoire, bien que sa visite fut écourter par l'interruption d'une bannie, il se sera chargé bien sûr chargé d’elle sans grand dommage.

Silencieusement, il s'avançait dans le parc les mains derrière son dos jointe l'une à l'autre, sa longue veste de cuir fermer, ne jugeant pas utile pour l'instant de l'ouvrir, aucune menace n'étant présente dans le coin.

Son regard bicolore, froid et perçant parcourait les alentours à la quête de tueur... Ou bien peut-être d'autre personne...

Il put apercevoir au loin deux personnes un homme et une femme... Enfin une Butterfly... Karl ayant une ouïe avancer, il put intercepter une partie de la conversation, cela ne faisait pas bien longtemps qu'ils discutaient, et ils ne semblaient pas ce connaître puis qu'ils en étaient au stade des présentations...

Le grand jeune homme, au visage froid et étrange avec cette cicatrice traversant son oeil gauche, ce même oeil de couleur jaune entouré d'une couleur rouge, couleur du sang, il était tard, il faisait nuit et légèrement frisquet, ce dernier était seul, il n'était pas accompagner d'un tueur...

Il était très calme, et marchait de manière lente mais sûr, en direction des deux inconnues.

Le silence régnait en maître après les diatribes de Shyra. Seul le vent hurlait ses longues plaintes dans les chassis métalliques des manèges abandonnés. Une atmosphère lugubre s'appesantissait sous la danse effrenée de quelques nuages d'haute atmosphère. Shyra gardait toute son attitude froide et mesurée. Nul signe ne venait de la butterfly. Qui sait dans quelles réflexions l'avaient plongée les propos du HLL ?

Aussi le moindre bruit ne fit qu'éveiller l'instinct du barman. Peut-être n'était-ce que de la paranoïa mais il aurait juré avoir entendu des graviers crisser. Les sens en alerte, Shyra scruta les alentours, goûta le vent à la recherche de la moindre odeur suspecte, tendit l'oreille à l'afût du moindre bruit incongru. Tout son corps s'était tendu comme celui d'un lapin pris dans les phares d'un semi remorque. Si ce n'est que le masque de peur du rongeur était remplacé ici par celui d'un prédateur aux aguets. D'un doigt, il intimma un silence inutile à Chloé.

Au bout d'un instant sans rien percevoir, il finit par se dire que ce n'était qu'une paranoïa abusive. Son attitude se détendit et comme s'il n'attendait que ça pour agir, le vent lui porta une odeur ténue. L'air cheminait dans son chemin une odeur evanescente de sueur aigre mêlée à celles plus persistantes des humains et de la poudre. Un tueur rôdait et à n'en point douter, ils avaient été repérés. Avec une grâce féline, il se rapprocha de Chloé tout en restant suffisemment loin d'elle pour ne pas éveiller de peur. Dans un murmure, il lui susurra.

" - Je crois, ma chère Chloé, que nous ne sommes plus seuls... "

Et pour lui-même il rajouta plus bas encore, le regard soudain à la limite de la jubilation.

" -... peut-être même un repas pour mon estomac trop vide."

Il resta là, sans bouger, savant avec une certitude quasi impérieuse que le tueur trahirait sa présence bien avant de présenter un danger pour eux. Dieu que les humains pouvaient être dénués de discrétion.

[désolé du retard, j'ai eu quelques problèmes]

Une giffle au visage n'aurait pas été bien différente des paroles dîtes par le hll. Ainsi, elle était non seulement une simple création humaine mais de plus, c'était eux, elle et les autre butterfly, qui avaient emmenés les humains ici...Ils étaient la cause de ces conflits entre humain et créatures. Chloé baissa les yeux en tentant de se souvenir ne serait ce que d'une parcelle de l'information qu'elle venait d'apprendre. Elle entendit à peine la suite des paroles de Shyra, concentrée dans l'unique but de se souvenir...en vain. Ceux-ci étaient comme le vent, impossible de les saisir.

Ce ne fut que lorsque le hors la loi fit signe de se taire qu'elle leva à nouveau les yeux. Elle n'avait guère porter attention aux alentours durant sa tentative infructueuse de se rappeler et de ce fait, n'avait pas décelé la présence d'un autre individus. Chloé sonda du regard les alentours, tentant de trouver une ombre suspecte ou un quelconque autre signe. Il y avait bien quelques résidus soulevés par la force du vent qui virevoltaient. Ce ne fut que lorsque Shyra lui murmura qu'ils n'étaient plus seuls qu'elle l'aperçu, un autre homme.

Ce n'était pas une créature, et vu l'aisance qu'il dégageait malgré la présence d'une ou plutôt de deux créatures, la butterfly en déduisit qu'il devait être un tueur ou bien simplement un fou. Elle opta pour la première suposition.

Chloé s'avanca d'un pas, observant l'humain qui leur faisait face avec non pas de crainte, mais avec une certaine colère contenue. Une arme humaine...vraiment ? Si fut été le cas dans le passé, elle n'en serait pas de même à l'avenir, du moins pas volontairement.

[ Mais ne t'excuse pas voyons, ce n'est rien qu'un peu de retard ]

Les sens toujours en alerte comme tout bon prédateur aux aguets, Shyra regardait le tueur avancer. Il n'y avait en lui aucune peur, bien au contraire même. L'impavidité de l'humain n'était pas une mauvaise chose après tout.

* Qui ne s'inquiète pas et crains moins encore ses adversaires inconnus s'expose à bien des déconvenues. *

C'était bien la seule chose qu'il avait retenu des leçons cruelles que lui avait autrefois offert son ancien mécène et bourreau. L'amertume teintait ses pensées, tout comme une légère satisfaction de voir un tueur s'exposer seul face à une butterfly et lui accessoirement. D'ailleurs, la seule idée que ses pensées puissent être captées par la créature ne l'avait même pas effleuré. Comme s'il avait été distrait par quelque réflexion prenante, il ramena son regard, l'air absent, vers Karl. Une chose le dérangeait dans cet humain. Une légère variation d'odeur peut être, cette disparité dans ses pupilles, il n'aurait su dire quoi mais celui-là ne lui inspirait absolument aucune confiance. Mais de ses réflexions, aucune ne perça le masque livide de son visage androgyne.

" - Je vois que la subtilité des Tueurs est toujours aussi pathétique. La putain de Wolf doit bien travailler à choisir des demeurés incapables de comprendre les nuances si elle veut garder ses troupes de chiens sous sa coupe branlante. "

Il appuya son ton froid et tranchant d'un regard insistant . Un léger sourire dévoilait ses crocs, offrant à son visage un charme félin. Du coin de l'oeil, il vit que Chloé revenait au monde des vivants et qu'elle s'approchait de Karl. Elle était assez grande pour prendre ses propres décisions et Shyra savait les butterflys suffisamment coriaces pour tenir en échec un seul adversaire. Sa propre sécurité l'intéressait plus que les agissements de l'enfant-papillon. Mais dans quelque élan altruiste, il ne put se retenir de lui dire.

" -Méfie-toi Chloé, aucun de ces assassins n'est digne de confiance. "

Puis pour mieux se rincer la bouche de ses paroles protectrices, il rajouta à l'adresse de Karl.

" - Ne t'inquiète donc pas pour le précieux liquide qui coule dans tes veines. Même s'il s'agissait de sang, ce dont je doute fortement, je n'irai pas m'amuser à me nourrir de tes putrides humeurs. La faim est préférable à l'empoisonnement. "

Sans quitter Karl des yeux, Shyra tourna lentement la tête en faisant craquer son cou. L'homme était bien plus grand que lui. Ca lui offrait une allonge bien supérieure en cas de corps à corps. Aussi Shyra restait-il sur ses gardes sans laisser transparaître une once de la tension qui naissait peu à peu dans ses muscles de combattant. Le poids de ses lames à sa ceinture, à l'abris de son manteau, le rassurait quelque peu.

[un peu huh...presqu'un mois XD]

Bien peu d'êtres pouvaient être qualifiés digne de confiance selon la butterfly. Le nombre de personnes, mis à part ceux qui étaient théoriquement 'sa famille', qui n'avaient pas essayé une quelconque action ou ne serait-ce qu'un geste ou encore une pensée traduisant leurs mauvaise intention pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main. Elle avait apprit à reconnaître ceux qui représentaient une menace, bien souvent lorsqu'ils étaients en groupe. Seul, un humain n'avait aucune chance contre elle...mais pourtant, celui-ci était...différent ? Elle n'aurait pu l'affirmer avec exactitude, mais Chloé le savait bien plus dangereux qu'un autre humain...

Chloé demeura muette à l'avertissement de Shyra, bien qu'un leger sourire vint prendre forme sur son visage...c'était bien la première fois qu'elle entendait des paroles de ce genre, en effet, elle ne se rappelait pas la dernière fois qu'une autre personne s'est soucié de sa sécurité auparavent. La butterfly focalisa alors son attention sur les pensées du tueur, regrettant de ne pas l'avoir fait plus tôt. Ainsi, elle aurait pu savoir ses intentions ou même qui il était et quel menace il représentait. Son regard bleuté alla se planter dans celui plutôt étrange de l'humain, suivant le cours des pensées de celui-ci. Pour le moment, aucune pensée du tueur ne semblait avantageuse à savoir, hormis le fait qu'il croyait avoir un avantage sur elle. La butterfly prit enfin la parole d'une voix qui ne dissimulait guère sa surprise.

"Un...avantage ?"

Elle fronça les sourcils, quel avantage pouvait-il avoir ? La butterfly n'avait certe aucune arme à feu ou même un quelconque objet tranchant sur elle, mais la voie des air lui était ouvert sans compter ses pouvoirs mentaux. Ses iris se dirigea un court moment vers le hll, espérant sans doute que celui-ci en sache davantage que elle, ce qui était plutôt stupide puisqu'il n'avait pu savoir les pensées du tueur...enfin, sait-on jamais

Shyra ne prêtait plus guère d'attention à la butterfly. Son attention s'était toute concentrée sur cet impavide tueur qui se permettait de lui donner conseils et leçons. Il ne put que répondre à ses propos d'un ricanement aussi bref que narquois. Et d’une voix qui renvoyait à son inimitié, il lâcha.

" - Je n'ai que faire de tes conseils et moins encore de tes opinions. La marionnette n'est jamais qu'un piètre artefact, extension morte et stupide de son maître. La Wolf se joue de tout ses jouets humains. Tu n'es rien de plus qu'un autre porte-drapeau de sa croisade infernale, un des nombreux boucliers derrière lesquels elle se cachent en entretenant ses phantasmes de grandeur pro humanistes."

Le sourire qu'il affichait tenait plus de la moue de pitié que du réel amusement. Il n'avait que faire de Karl, ce n'était qu'un importun de plus qui venait comme un cheveu sur la soupe avérer un peu plus son opinion de la race humaine. Envahissantes stupides créatures. Tout juste des tiques accrochées à la société Adhénorienne; à sa culture, à ses richesses. Puis comme se rappelant de la présence de Chloé, il s'adressa à elle en feignant de ne plus tenir compte de la présence du tueur.

" - Tu vois, Chloé, c'est ce genre de cancer infâme que les tiens ont entraînés sur notre terre. Ne crois-tu donc pas que tout nos morts se seraient agréablement passés de nourrir Adhénor de leur sang pour satisfaire les ambitions tyranniques de quelques proies pullulantes ? Il faut croire que votre planète d'arrivée possède plus de marionnettistes qu'il n'y paraît. J'en viendrai presque à désirer connaître l'instigateur de toute cette mascarade meurtrière."

[ désolé de la taille du message, je n'étais guère inspiré ]