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 Le gardien du musée

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Gaïa
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyDim 16 Oct - 3:21

Malgré l'apaisement apparent de son visage, le regard de la Hll n'avait rien, absolument rien de rassurant.
Aucune quiétude ne venait soutenir l'air enjoué qu'elle semblait si bien présenter tant ses pupilles se trouvaient dilatées.
Une colère sourde, grondante au fin fond de son estomac, lui vrillant les tempes, lui martelant les bras au niveau où se dissimulaient sous la peau ses armes naturelles.
Elle le savait maintenant, dès la vision de cette macabre exposition quelque chose s'était réveillé, quelque chose qui avait pu remonter un peu plus à la surface lors de la confrontation entre Ambroise et Constance.
Une chose si assoiffée qu'elle se demandait si elle ne finirait pas par commettre une erreur...


*Under Control*

Laissant de bonne grâce ses doigts se deserrer, Gaïa reposa très lentement Ezel sur ses pieds, tout en maintenant toutefois l'extrême proximité qui les séparait, maintenant de la même manière la pression que ses grandes prunelles d'argent exercaient sur celles du Gardien.
Sans exprimer plus d'émotions, elle n'eut aucune réaction quant à la diatribe acerbe d'Ambroise qui semblait prendre la chose avec un amusement teinté d'une certaine appréhension.
L'air ombrageux, elle tourna lentement la tête vers le côté d'où venait cette étrange main pâle qui s'était posée sur son épaule, avant de la fixer d'un air qui ne laissait aucun doute : il valait mieux vite la retirer.
Elle ne savait pas exactement où le vampire voulait en venir en essayant de la convaincre d'abord puis, de la persuader. Mais ce dont elle était sûre c'est qu'il ignorait beaucoup de paramètres importants et qu'il la prenait peut être pour un être sensé soucieux des apparences, il devait penser que l'Eden était une organisation de chercheurs discrets, désireuse d'entretenir une image clean et pacifique.

Erreur...Grave erreur, l'idéal de l'Eden était pacifique ce qui n'était pas le cas des moyens mis en oeuvre pour l'atteindre.
Sinon malgré ses compétences on n'aurait pas engagé une créature aussi dangereuse que Gaïa dont les exécutions avaient rendu de grands services à la hiérarchie.
Bien qu'elle soit sous ses ordres directs, elle ne craignait pas son supérieur hiérarchique pour la bonne et simple raison qu'elle avait son aval concernant toute mesure à prendre selon la situation.
Ce genre d'intimidation n'avait donc aucune prise sur elle. :


"Monsieur, peut être avec le temps apprendrez-vous à me connaître...Si c'est le cas vous saurez que je n'use de modération que lorsque je le juge bon, c'est à dire assez rarement en cas d'urgence.
Je ne suis pas en train de m'en prendre à un simple gardien de musée, mais à un membre de mon organisation sous ma responsabilité détenteur d'une information qui m'intéresse et me répugne à la fois. Malgré toute l'estime que vous pouvez m'inspirer je vous prierai donc à l'avenir de ne pas interférer dans les rapports professionels que je peux entretenir avec les membres de mon équipe.
"


Avec un soupir de lassitude elle se tourna vers Ezel plantant une nouvelle fois ses grands yeux abyssaux sur sa frêle silhouete guettant une information intéressante.

"A vrai dire, vous vous égarez complètement : L'Eden n'a que faire de la stupide propagande que peuvent diffuser simultanément les Tueurs ou l'ADH, en engageant une personne comme moi, mes supérieurs ne s'attendaient aucunement à de la discrétion mais à des résultats, alors je me moque totalement de l'opinion d'une femme qui vient de s'effondrer pitoyablement en larmes devant deux de ses ennemis héréditaires à cause de 'troubles familiaux'.
Je n'ai que faire de ce type de turpitude, mais je ne laisserai pas un détritus quelconque exposer ainsi des êtres bafoués,humiliés déjà de l'autre côté.
Fondamentalement je ne le peux pas et Monsieur Verian va me dire qui est à l'origine de cette exposition puisqu'en tant que responsable, il a forcément été mis au parfum."


Son visage empreint d'une certaine douceur inaltérable elle passa des doigts longilins et gracieux sur la joue d'Ezel d'un air rêveur en murmurant d'une voix sans équivoque.

"Répondez moi Monsieur Verian, comme vous pouvez le constater je suis en proie à une personnalité instable et mes actes ne plaisent pas toujours... Et à vrai dire je n'ai pas vraiment envie de vous faire du mal malgré certaines plusions..."
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Ezel Verian
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyDim 16 Oct - 17:45

Les doigts de Gaïa relâchèrent leur prise avec lenteur, jusqu'à ce qu'Ezel sentît à nouveau le sol sous ses pieds. De l'air frais se fraya un chemin dans sa gorge brûlante, jusqu'à ses poumons où le dioxygène se répandit avec bonheur dans le sang, qui lui-même parvenait à nouveau au cerveau. Le jeune humain sentit ses jambes se dérober sous lui et il se serait certainement écroulé pour perdre connaissance si la poigne de fer de l'Hll ne l'avait pas maintenu contre le mur.

Paradoxalement, c'était maintenant, alors que Gaïa le laissait à nouveau respirer, qu'Ezel avait le plus mal. Son cou malmené le faisait souffrir à chaque fois que sa respiration sifflante passait ses lèvres. Il fit l'effort d'entrouvrir les yeux pour rencontrer les iris d'une artificielle couleur argentée de sa supérieure. Et derrière les siens, un regard vampirique bien cruellement désintéressé du sort de celui qu'il considérait encore peu de temps auparavant comme sa proie personnelle. La voix de Gaïa, souveraine et sans appel, fut enfin interprêtée par le cerveau du jeune conservateur:

"Je n'ai que faire de ce type de turpitude, mais je ne laisserai pas un détritus quelconque exposer ainsi des êtres bafoués,humiliés déjà de l'autre côté.
Fondamentalement je ne le peux pas et Monsieur Verian va me dire qui est à l'origine de cette exposition puisqu'en tant que responsable, il a forcément été mis au parfum."


Ezel sentit son coeur déjà tachycarde accélérer encore. L'exposition? C'était à cause de...? Bien sûr, c'était une Hll, il aurait dû y penser plus tôt. Mais il avait peur que sa réponse ne fût pas du goût de Gaïa...

"Répondez moi Monsieur Verian, comme vous pouvez le constater je suis en proie à une personnalité instable et mes actes ne plaisent pas toujours... Et à vrai dire je n'ai pas vraiment envie de vous faire du mal malgré certaines plusions..."

Dans d'autres circonstances, il aurait pu en rire.

*Bien sûr, c'était une simple démonstration d'affection si elle a failli m'étrangler...*

Les doigts de Gaïa sur sa joue l'en empêchèrent plus sûrement qu'un baîllon. Comme pour Ambroise, il se dégageait de cette Hll une telle retenue d'énergie qu'on n'osait plus faire le moindre geste de peur de provoquer sa libération soudaine. Particulièrement lorsque, comme Ezel, on n'avait pas la stature pour survivre à l'avalanche. Tout compte fait, il comprenait un peu la violence de l'agression de Gaïa: elle n'avait pas eu conscience de serrer aussi fort, pour elle ce n'était sans doute qu'une petite pression sans conséquences. Autrement dit, à la moindre impulsion émotionnelle, elle pouvait très bien briser la nuque du jeune homme sans même y penser.

"Ecoutez, je..."

Ezel toussa et reprit d'une voix cassée.

"Je ne suis responsable que du vieux musée... des vieilles oeuvres. L'économie, c'est l'Hinra qui s'en charge. Ce sont eux qui... qui gèrent les expositions temporaires et l'argent qui en provient. Je... je ne sais pas qui précisément a eu l'idée pour l'actuelle, je sais juste que l'ordre pro... provenait du Conseil supérieur de l'Hinra. Je n'aime pas cette expo, si on m'avait laissé le choix, je... j'aurais dit non. C'est trop horrible. Mais l'Hinra se fiche de l'ancien musée, ils... n'hésiteraient pas à me jeter à la porte si je me dressais contre leurs décisions. S'il vous plaît, pourriez-vous... me lâcher, maintenant?"
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyJeu 20 Oct - 22:37

Après avoir retiré sa main comme l'y invitait si aimablement le regard de Gaïa, il l'écouta attentivement lui donner quelques maigres explications, puis suivit avec intérêt le dialogue qui s'ensuivit entre le jeune homme apeuré et l'hll furieuse... Celle-ci faisait preuve de pulsions et d'un caractère impressionant... Mais soudain un élancement à l'épaule dû au combat lui fit réviser le refus qu'il avait émis concernant d'éventuels soins, et s'éloigna du duo edenien pour se diriger vers la trousse à pharmacie. Il en examina le contenu, et en sortit quelques bandelettes, et après avoir enlevé le haut de son kimono, confirmant sa "finesse", il se mit en devoir de se soigner un tant soit peu avec les moyens qu'il avait.

Et malgré qu'il parût absorbé par les soins qu'il se prodiguait, il ne manquait pas de tendre l'oreille, ne voulant pas manquer d'informations intéressantes bien qu'elles pussent facilement lui échapper si Gaïa et Ezel décidaient de murmurer et de lui cacher une partie de leur dialogue. Mais son rétablissement était aussi primordial, surtout avec le nombre de fous furieux que l'on pouvait trouver, parfois au moment où l'on s'y attendait le moins.

A vrai dire, en repensant à la confrontation qui venait de se dérouler, il ne savait pas s'il en était mécontent ou au contraire satisfait...en effet, il s'était fait malmené, on lui avait ravi son jouet, mais d'un autre côté il avait pû goûter à ce plaisir malsain qu'il appréciait énormément en tout bon sado-masochiste qui se respecte, il avait pris plaisir à sa douleur et avait pu en infliger...de plus il avait vu la grande chef du Cercle du Graal dans son état le plus pathétique et le plus pitoyable, chose dont bien peu pouvaient se vanter, et avait fait la rencontre de la superbe Gaïa...d'ailleurs il se demandait si celle-ci était capable d'être laide : elle était magnifique aussi bien quand elle était impassible que lorsqu'elle était furieuse et terrifiante, et le vampire n'avait pu cacher sa fascination pour elle, renvoyant à son regard empli de colère un regard admiratif. En outre, elle avait quelque chose d'excitant, déesse sulfureuse, déesse outragée, superbe de majesté et tout aussi captivante qu'effrayante, et ce sentiment n'avait dû manquer de se voir chez Ambroise...

He oui, les femmes...son point faible! Heureusement, il y en avait extrêmement peu qui le captivaient. Surtout que lorsqu'une représentante du beau sexe trouvait le moindre intérêt chez le Poète Maudit, il se trouvait tout de suite emporté par ses émotions... Et quand il aimait il était totalement esclave de sa passion, comme l'illustrait si bien sa relation avec Carmine, son seul amour pour l'instant. Ainsi il était plutôt bénéfique pour lui que ses critères de beauté fussent extrêmement élevés car ils lui évitaient bien des mésaventures....
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 21 Oct - 1:59

Au fur et à mesure que les mots s'égrenaient, la tension que maintenant les doigts graciles de l'Artiste s'amenuisait, son attention toute portée sur les révélations d'Ezel.
Elle fut presque soulagée de remarquer qu'Ambroise n'insistait pas, s'éloignant même un peu de l'étrange couple pour se laisser aller à sa douleur bénie.
Elle ne désirait pas vraiment enclencher leur rencontre sous de mauvais hospices mais il existait des moments où il valait mieux ne pas s'interposer entre elle et l'objet de son attention à savoir en cet instant Monsieur Verian.

Muse à la peau de glace inaltérable, ses traits de Pharaonne inflexible figés dans une animosité muette et prête à bondir, l'expression de son visage d'albâtre passa de la fureur à la colère contenue, puis, à l'horreur, au dégoût et... au mépris.


"Je ne vous tiens plus depuis quelques secondes Monsieur Verian je vous empêche juste de vous écrouler pitoyablement vu qu'apparemment j'ai fait preuve d'un certain excès."

Fit-elle remarquer froidement, une lueur sombre n'apportant aucun apaisement à ces dures paroles...
Elle revoyait ces corps, d'enfants mutilés, de femmes enceintes éventrés...Et malgré le degré de cruauté qu'elle cotoyait chaque jour qui la voyait erreur sur ces landes perdues, malgré toute l'horreur dont elle même pouvait faire preuve lorsqu'elle le jugeait utile ou bon, jamais au grand jamais elle ne se serait attaqué à cette catégorie de population. Par dignité, amour propre et une certaine humanité peut être, jamais elle n'oserait toucher un cheveu d'un enfant innocent ou d'une femme prête à poursuivre le cycle de la vie... Et voir tant d'infamie livrée au grand jour lui avait retourné les boyaux bien qu'elle n'ait plus de larmes à consacrer, de bile à vomir, un intense sentiment de répulsion avait soulevé sa divine fureur.
Il fallait que quelqu'un paie pour cela et Ezel n'avait endossé qu'une partie infinitésimale de la note.
Quelqu'un devra agoniser pour cet immonde spectacle et elle y prendrait un plaisir indéfinissable.

Ses yeux d'un gris ombrageux portés sur la silhouette fragile du jeune bibliothécaire, elle ne sut pas si elle devait vraiment enregistrer ce qu'elle venait d'entendre...


"Et Dites moi Monsieur Verian, vous livrez vous à un sommeil serein en vous portant dépositaire d'un tel spectacle ?
Vous réjouissez vous de gagner votre pitance de tels charognards ?
Oui vous m'avez bien entendu, l'Hinra n'est qu'un ramassis de charognard car des dirigeants bien nommés ne se conduisent pas de la sorte avec leurs pairs...
Bordel de merde, Monsieur Verian... des enfants en bas âge, disséqués vivants... Et vous arrivez à vous regarder dans la glace en considérant une telle chose comme normale ?"


Poings crispés, à chaque seconde sa voix baissait d'une octave tandis qu'un frisson de rage pure courait son échine dressée.
Du dégoût...
Du dégoût pour ce monde pitoyable où se côtoient des choses élevées à un rang moindre que celui d'animal. Mais qu'étaient ils donc tous devenus pour se repaître d'immondices pareilles ?
Elle ne comprenait pas, plus...rien...
Cet homme d'apparence si chétive lui inspirait alors une répulsion infinie, en lui s'incarnait cette faiblesse qui les habitait tous, les rendait tous si inhumains, si tristes et si ...froids..
Mais elle sentait le laisser aller la gagner, fausser son jugement...Il ne fallait pas...
Toujours garder une marge d'objectivité.


"Monsieur Verian les rémunérations que vous verse l'Eden vous laissent t'elle donc à ce point dans le besoin ? Vous êtes un homme cultivé ce que j'ai toujours admiré chez un être mais pensez vous que de telles ignominies soient le prix du savoir ?
Adhénor est tombé si bas...Si bas..."


Bien que toujours chargée d'un soupçon de haine corrosive sa voix s'était soudain teintée d'une indicible mélancolie tandis que son regard se voilait pour retrouver sa tranchante franchise.

"L'Eden peut-il subventionner le Musée ? Après tout le but principal de notre organisation est le Savoir, la connaissance ..
Le pouvons nous ? A la condition que de telles horreurs ne revoient jamais le jour dans un tel lieu...Le pouvons nous Monsieur Verian ?"


Dans sa voix, une légère supplique...Elle ne prenait pas soin de dissimuler ses dires selon la présence du vampire, dans quel but pourrait-il utiliser ce qu'il avait entendu ? Elle n'en avait cure...Et il semblait s'interesser à elle d'une manière si réciproque qu'elle ne pensait pas qu'il cherche à l'attaquer dans un avenir immédiat.
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Ezel Verian
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 21 Oct - 19:50

Malgré la soi-disant aide que lui apportait Gaia pour tenir debout (ce qui n'était pas dépourvu de fondement vu le manque de réaction des jambes du jeune conservateur), Ezel n'aimait pas cette main qui restait agrippée à son cou. Non seulement elle le faisait souffrir en le forçant à faire reposer une bonne moitié de son poids sur sa gorge, mais en plus les tressaillements qui passaient régulièrement dans les muscles des doigts de l'Hll trahissaient une menace permanente, celle de voir soudain ces fibres musculaires se contracter, ces phalanges se serrer à nouveau...

"Bordel de merde, Monsieur Verian... des enfants en bas âge, disséqués vivants... Et vous arrivez à vous regarder dans la glace en considérant une telle chose comme normale ?"

Cette insulte (car c'en était une) fit particulièrement mal à Ezel. Comment pouvait-elle l'accuser d'être complice de ces monstres, alors qu'il ne... qu'il n'avait rien fait. Là était le problème. Il n'avait rien fait pour empêcher cette chose atroce, il n'avait pas eu le courage de s'interposer entre l'Hinra et le musée.

"Bien sûr que non ce n'est pas normal! Cette monstruosité n'a rien à faire dans un musée! Mais je... essayez de comprendre, à mon niveau je ne peux rien faire. Ce n'est même pas tellement mon propre sort qui me préoccupe, j'ai longtemps vécu avec moins que rien et je m'y suis habitué. Mais... mais si l'Hinra me licencie, ils laisseront les vieilles oeuvres péricliter, plus personne ne s'en occupera. Si l'ancien conservateur ne m'avait pas personellement confié son poste, il n'y aurait..."

Sa voix s'étrangla lorsque la main de Gaïa se referma un peu plus étroitement sur sa gorge. Le regard vide, plongée dans ses pensées derrière le masque dégoûté de son visage, la créature aux traits d'amazone ne semblait pas avoir conscience qu'elle serrait. Elle ne sembla s'en rendre compte que lorsque les doigts d'Ezel s'enfoncèrent dans le creux de son poignet dans une dérisoire tentative pour la repousser, et sa poigne se desserra à nouveau, arrachant un soupir de soulagement au jeune hybride.

"Monsieur Verian les rémunérations que vous verse l'Eden vous laissent t'elle donc à ce point dans le besoin ? Vous êtes un homme cultivé ce que j'ai toujours admiré chez un être mais pensez vous que de telles ignominies soient le prix du savoir ?
Adhénor est tombé si bas...Si bas..."


Cette manière qu'elle avait de l'appeler "monsieur Verian" contenait bien davantage de mépris que si elle l'avait désigné par son prénom. Ezel baissa les yeux, jugeant inutile d'insister: que pouvait-il dire à Gaïa? Que le premier soir où il avait été obligé de faire office de gardien pour combler les manques d'effectif, il n'avait pas tenu cinq minutes avant d'aller s'enfermer dans les toilettes pour y vomir tripes et boyaux? Que lorsqu'une des femmes encore à moitié vivante avait vu ses yeux verts, elle avait levé sa main écorchée pour lui demander de l'aide? Rien qu'en y repensant, Ezel sentait la nausée le gagner, alors de là en parler... Son malaise transparut néanmoins dans sa voix lorsqu'il murmura:

"Je suis un nouvel adhérent à l'Eden, madame Zahara, je... je me suis inscrit aujourd'hui même, vous pouvez vérifier sur le dossier derrière-vous. Jamais je n'ai été payé par l'organisation. De toute manière, je vous l'ai dit, ce n'est pas une question d'argent..."

"L'Eden peut-il subventionner le Musée ? Après tout le but principal de notre organisation est le Savoir, la connaissance ..
Le pouvons nous ? A la condition que de telles horreurs ne revoient jamais le jour dans un tel lieu...Le pouvons nous Monsieur Verian ?"


La voix de Gaïa, auparavant plus encombrée de menaces qu'un ciel d'orage, s'était adoucie jusqu'à laisser s'écouler la molle pluie d'automne de la mélancolie. En fait, son ton tenait presque de la prière, à présent. Ezel répondit avec tout le calme qu'il pouvait rassembler, en espérant que cette fois les doigts de la sculpturale créature resteraient inertes sur sa gorge.

"Peut-être... Je vous l'ai dit, c'est l'Hinra qui contrôle tout, je ne suis qu'un exécutant qui aime un peu trop l'Art. C'est avec eux qu'il faut voir, d'égal à égal. Je ne peux rien vous promettre. Mais sachez tout de même que pour moi, le jour où l'Eden reprendra les rênes du musée pour en bannir ces monstruosités sera l'un des plus beaux de mon existence. Et je pèse mes mots."

Cela ne lui était pas difficile: depuis la mort de ses parents, les jours heureux de sa vie se comptaient sur les doigts d'une main.

"Je vous en prie, croyez-moi: je ne supporte pas plus que vous ces horreurs, je... je n'ai juste ni le pouvoir, ni la force de me dresser contre. En voyant ça, j'ai mal pour les Hll, et j'ai mal pour les humains d'être aussi bêtes et sadiques. Si j'avais pu y mettre un terme, il y a longtemps que je l'aurais fait..."

Ezel n'osait plus demander à ce que Gaïa le relâchât, bien qu'il aurait encore préféré s'écrouler lamentablement sur le sol que de rester debout en craignant en permanence de ne pas pouvoir inspirer la prochaine seconde. Son regard croisa alors celui d'Ambroise, au-delà de l'immense silhouette de l'Hll, et le jeune homme sentit un frisson lui parcourir l'échine. Le vampire semblait bien plus intéressé par Gaïa que par le chétif conservateur, mais celui-ci redoutait un départ prématuré de la seconde de l'Eden, départ qui pouvait fort bien contraindre Ambroise à se rabattre sur son premier "jouet" pour se consoler de la perte d'une possible compagne de jeu...
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 21 Oct - 23:30

Le visage de la jeune femme ne fit d'abord preuve d'aucune expression rationnelle avant que le coin de ses lèvres gourmandes ne se crispe comme celle d'une adorable enfant contrariée, se retenant de laisser échapper quelques gouttes salées.
Après tout comment pouvait-elle lui reprocher de ne pas s'être interposé ? L'acte bien qu'héroïque aurait été d'une stupidité royale.
Seul contre tous avec les moyens dont disposait Ezel l'Hinra n'en aurait fait qu'une bouchée avant de le remplacer par un fantoche sans envergure qui aurait tôt fait de ternir la renommée des oeuvres exposées.
Triste à dire mais pour protéger les trésors de l'endroit il se devait en effet de rester à son poste, surtout si l'enjeu était issu d'un accord de confiance.

Que de tracas...

Sans prévenir, la grande créature au regard de lune laissa subitement retomber son bras le long de son flanc provoquant de la même manière la chute du bibliothécaire qui, sans appui, lui tomba littéralement dans les bras le visage aussi rouge qu'une poche de sang tant la gêne semblait l'envahir.
Ce qui eut l'effet de dérider d'un coup Miss Zahara qui, tout sourire tenta de le remettre dignement sur pieds sans se préoccuper de l'impudeur qu'une telle scène pouvait susciter, sans parler du peu de vêtements qui recouvrait à l'heure son corps de titanide.

Reprenant tout de même un semblant de sérieux, elle brandit vaillamment le poing en abattant son autre main sur son avant bras dans une pure attitude de défauts laissant légèrement découvrir ses crocs d'une blancheur presque effrayante :


"Veuillez m'excuser pour mon incivisme force m'est de vous accorder raison, mais je n'aime pas le lascisme et croyez moi je ferai tout pour qu'un tel spectacle ne soit plus jamais à la portée des habitants de Leidenstal.
C'est tout simplement odieux, stupide et méchant, je n'ai aucune considération pour le genre d'individus prêt à miser sur de telles ignominies et je le ferai savoir car vous l'aurez remarqué, la discrétion n'est pas mon violon d'ingres."


Effectivement elle avait cru à tord qu'Ezel s'adaptait au système de L'Eden depuis bien plus de temps ce qui l'avait incité à accorder moins de compréhension à ses actes...
Encore une fois l'Artiste avait saisi son pinceau trop vite à ce qu'il semblait.
A vrai dire elle n'appréciait pas le fait de devoir s'excuser mais s'y soustraire aurait signifié faire preuve de mauvaise foi et Gaïa avait horreur des personnes qui fuyaient lâchement leurs responsabilités.
Et elle avait pensé qu'il s'agissait du cas d'Ezel jusqu'ici.
D'une manière tout à fait imprévisible elle reprit le jeune homme dans ses bras en lui tapotant le dos d'un air assez bourru :


"Eh bien vous n'êtes plus seul désormais,si quelque chose vous gêne vous pourrez nous en faire part pour que nous puissions y remédier...Ensemble...
Et soit dit en passant, ne m'apellez plus jamais Madame...Voyons ai'je l'air enchaînée par les liens du mariage ou de la vieillesse ?"


Mi rieuse, mi menacante, la voix de la seconde de l'Eden avait gagné un octave riche et onctueux détendant sensiblement l'atmosphère de la salle. S'écartant légèrement sous le trouble visible de son interlocuteur elle jeta un oeil malicieux vers la silhouette attentive d'Ambroise avant de terminer en s'adressant toujours à Ezel d'un ton ne souffrant aucune contradiction

"Monsieur Verian, retirez cette exposition dès ce soir je vous prie, j'en prends l'entière responsabilité et dès ce soir j'enverrai à l'Hinra les raisons d'une telle action, sous la menace vous aurez agi, ils ne prendront aucune mesure contre vous ne vous en formalisez pas mais je ne veux plus que ces horreurs défigurent le caractère sacré de ce musée."

Bien que le ton se soit montré ferme et cassant, nul mépris n'y planait.Gaïa avait toujours eu l'habitude de prime abord de s'adresser avec cordialité à son prochain d'où l'emploi du vouvoiement et du nom de famille...
L'amitié s'acquiert au cours des décennies n'est il pas ?
Elle ramassa avec douceur une fine parcelle de sang entravant son décolleté pour le porter avec insouciance à ses lèvres vermeilles se demandant comment elle allait se dépêtrer de cette nouvelle entourloupe avec l'Hinra...La diplomatie avec elle atteignait facilement ses limites ... Dire qu'elle ne prenait en compte jusque là que les tracas causés par l'ADH et les Tueurs...Voilà un troisième larron aussi stupide que les deux autres..
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Ezel Verian
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptySam 22 Oct - 15:04

Depuis quelques secondes, Ezel croyait déceler une lueur plus positive dans les yeux de sa supérieure, et il se prépara de son mieux à rester sur ses jambes au cas où elle le lâcherait. Ce qu'elle fit, effectivement, mais les forces du conservateur le trahirent bien plus facilement qu'il le pensait et il s'effrondra comme une masse, tellement lourdement qu'il aurait presque pu s'assomer en touchant le sol. Si Gaïa ne l'avait pas nonchalemment retenu dans ses bras nus. Le visage d'Ezel, plaqué contre le cuir agréablement tiède du corset de l'Hll, devint d'une admirable couleur cramoisie, sans doute dûe au battement que son coeur venait de manquer.

"Ex... excusez-moi..."

La tête lui tourna lorsque la fantasmagorique créature resserra son étreinte pour le remettre sur ses pieds aussi facilement que s'il avait été fait de chiffon et il leva des yeux hagards vers le visage de Gaïa: il avait beau être timide et relativement peu intéressé par l'érotisme, il n'en restait pas moins un individu masculin, auquel aurait fallu être de marbre pour rester stoïque face à une impudeur aussi insolente. Constatant que ses pensées commençaient doucement à glisser dans un domaine peu recommandable, Ezel se força à se secouer et essaya de faire un pas en arrière, mais Gaïa l'attira à nouveau à elle pour lui administrer une fraternelle claque dans le dos, qui lui fêla au moins deux côtes.

"Eh bien vous n'êtes plus seul désormais,si quelque chose vous gêne vous pourrez nous en faire part pour que nous puissions y remédier...Ensemble..."

"B.. bien madame Za..."

"Et soit dit en passant, ne m'apellez plus jamais Madame...Voyons ai-je l'air enchaînée par les liens du mariage ou de la vieillesse ?"

"Non non, bien sûr que non!"

Dans le doute, Ezel avait démenti avec vigueur. Selon lui, le mari d'une telle créature aurait dû être particulièrement masochiste pour s'attirer les faveurs de son épouse... Alors Gaïa le relâcha aussi brusquement qu'elle l'avait enlacé, ce qui faillit faire à nouveau chuter Ezel. Le jeune homme stabilisa sa position de justesse, avant d'esquisser quelques pas chancelants et d'aller s'écrouler sur une des rares chaises encore debout. Tout en massant sa gorge maltraitée, il jeta un coup d'oeil autour de lui: le mobilier détruit, les murs à refaire à cause du sang et des impacts dans le plâtre, l'écran en lambeaux... Pauvre salle de projection. Et pauvre Ezel qui allait devoir tout remettre en ordre.

"Monsieur Verian, retirez cette exposition dès ce soir je vous prie, j'en prends l'entière responsabilité et dès ce soir j'enverrai à l'Hinra les raisons d'une telle action, sous la menace vous aurez agi, ils ne prendront aucune mesure contre vous ne vous en formalisez pas mais je ne veux plus que ces horreurs défigurent le caractère sacré de ce musée."

"Bien mada... mademoiselle. Je vais m'en occuper cette nuit-même."

Sa voix était encore un peu rauque, mais ses cordes vocales semblaient doucement se remettre de l'épreuve. Le conservateur chercha un sujet moins sulfureux que le physique de Gaïa pour occuper ses pensées et se tourna alors vers Ambroise, qui avait l'air toujours aussi peu concerné par la situation. Le demi-sourire qui flottait sur les lèvres du vampire laissait entendre que ses préoccupations actuelles étaient justement de l'ordre de celles qu'Ezel essayaient désespéremment de chasser de son esprit.

"Vous sentez-vous mieux, monsieur? Je... je suis désolé que notre discussion ait tourné court, vous savez."

Tout en prononçant ces mots, le jeune homme se sentait une fois de plus mal à l'aise: il n'avait guère envie de savoir comment leur entretien se serait terminé s'il avait été mené à bien.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyMer 26 Oct - 23:27

le dialogue avait été fort instructif décidément, surtout pour un artiste vivant en marge de la société et qui la connaissait si peu... Il avait d'ailleurs été amusé par la chute d'Ezel et la réception de Gaïa qui avait eu le don de rendre le jeune homme énormément confus. D'ailleurs Ambroise s'était alors retourné, assis sur le sol, ne se souciant pas que sa maigreur soit exposée à la vue de tous, torse nu et des bandellettes recouvrant ses blessures, tâchées en partie par son sang. Il aurait pû paraître impudique qu'il ne s'en serait pas plus soucié, mais la situation était tellement cocasse qu'il avait voulu avoir une meillure vue sur le théâtre de cette scène embarassante pour le gardien et apparemment amusante pour la superbe hll...

Mais soudain le jeune hybride s'adressa à lui, et Ambroise fixa ses yeux sur lui, l'écoutant attentivement lui parler, son sourire plânant toujours sur ses lèvres fines...


"Croyez bien que je suis tout aussi désolé...Mais je ne m'inquiète pas, je suis sûr que nous pourrons le poursuivre à un autre moment... Et oui, je me sens mieux, mais un peu de sang frais ne serait pas de refus et m'aiderait sûrement à me sentir encore plus en forme..."

Une lueur malicieuse avait traversé son regard en prononçant cette dernière phrase, et son sourire s'était légèrement étiré, dévoilant un de ses crocs l'espace d'un instant. A vrai dire, il ne pensait pas au sang d'Ezel, bien que le jeune homme fût appétissant, il avait bien vu que la magnifique Gaïa était sa chef et était donc un tant soit peu attentive à son sort. Or il n'était pas de taille à affronter la seconde de l'Eden, et surtout, il ne voulait pas se brouiller avec elle! Il avait simplement voulu plaisanter et peut-être effrayer légèrement le jeune homme, bien que de simple paroles soient loin d'être suffisantes. De plus Ezel avait trouvé quelque intérêt à ses yeux, et devenait donc par conséquent plus qu'un simple potentiel dîner, contrairement à Sérénité ou Constance...Comme il aurait aimé remporter l'affrontement et pouvoir se délecter de ce délicieux nectar vermeil... Le meilleur était celui des enfants, des femmes, et surtout celui des vampires...un véritable moment d'extase!

Encore une fois, Ambroise s'égarait légèrement dans des pensées qui auraient pu paraître morbides pour la plupart des gens, les yeux fixés sur un point qui semblait plus lointain que l'horizon, une lueur terriblement malsaine, vicieuse et perverse les illuminant d'une lueur inquiétante, tandis qu'un début de sourire carnassier s'affichait sur ses lèvres...mais soudain il se reprit, et réadopta une attitude plus "convenable"...Si le terme pouvait s'approprier un tant soit peu au vampire, dont les blessures étaient à peine cachées par des bandelettes déjà ensanglantées et dont seule la moitié inférieure du corps était recouverte par son vêtement. Il se mit donc en devoir de réajuster sa tunique, mais resta néanmoins assis. Il posa son regard sur la divine Gaïa et, chose rare, lui adressa des excuses.


"Veuillez me pardonner d'avoir interféré dans votre relation avec un des membres de votre équipe, mais n'ayant vu l'exposition qui est en cause, je ne pouvais imaginer la raison de votre fureur... Enfin vu ce que j'en ai entendu, il était temps que vous repreniez les choses en mains."

Ambroise, bien que membre de l'ADH, respectait en grande partie les créatures de l'EDEN, contrairement aux autres clans, et il préférait que ce soit leur clan qui gère l'aspect à la culture qu'un groupe de capitaliste qui avaient sûrement bien plus de respect pour l'argent que pour l'Art. De plus, il était tellement subjugué par Gaïa qu'il aurait certainement trouvé juste la moindre des actions de la superbe hll et approuvé ses décisions.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyJeu 27 Oct - 1:08

Inaccessible, éthérée, d'un sourire effacé elle accepta avec un réel plaisir les approbations d'Ezel son esprit enfin apaisé, délesté de toutes ces horreurs qui l'avaient plongée dans un indicible état de rage profonde...Le soir venu tout serait fini, si il n'y avait plus rien à faire pour permettre à ses malheureux de bénéficier d'une nouvelle chance, une deuxième existence, leurs souffrances verraient enfin un terme...

Elle se sentit envahie d'un intense sentiment de mélancolie en se revisionnant ces enfants éventrés censés jouir encore d'une longue période de vie en cette terre maudite...Qui donc étaient ils eux pour arpenter aussi sereinement les rues tandis que toute cette innocence rejoignait les bas fonds de l'Enfer à peine sortis ?
Ah l'injustice...
Emportée dans ses turpitudes elle ne prit pas garde au manège méfiant qui s'installait entre les deux autres protagonistes, l'un épiant prudemment son chasseur guettant une quelconque intention menaçante à son égard tandis que l'autre du coin de l'oeil se délectait déjà du goût de sa proie...
C'est alors qu'elle se demanda ce qui avait bien pu se passer entre ces deux là avant que la rixte n'éclate...Etrange et amusant à la fois...

Baissant un instant le regard elle comprit pourquoi de brusques vagues de froid lui raidissaient le dos à intervalles irrégulières : sans son épais manteau elle n'était vêtue en tout et pour tout que d'un corsage étroitement resseré, d'une jupe de cuir dévoila une bonne partie de ses fines cuisses se terminant dans des cuissardes la réhaussant un peu plus que nécessaire...Dieu qu'elle pouvait être excentrique selon ses humeurs...Heuresement qu'elle ne s'embarrassait pas de scrupules...
Après tout qu'importait ...

Ignorant ostensiblement les regards quelque peu lubriques posés sur sa silhouette dénudée, elle parcourut elle aussi la salle d'un oeil distrait avant de froncer comiquement les sourcils bras croisés. Il ne manquait plus que sa fidèle paire de lunettes pour arranger le look total de maîtresse de pensionnat exotique...


"J'en conviens ce n'est pas fameux comme spectacle...Si nous vous avons causé des dommages matériels trop importants, envoyez la note à l'Eden, puisque votre rôle d'observateur a été directement impliqué la Trésorerie ne posera aucune objection à ce que vous soyez dédommagé..."

Tout sourire de bonté aux lèvres, elle écouta Ambroise s'adresser d'un ton assez ambigü au jeune homme ce qui ne fit qu'étirer un peu plus ce sourire empli de malice qui faisait rayonner son visage d'Icône.
Elle se retint franchement d'éclater de rire en voyant le visage d'Ezel se parer d'une teinte écarlate sous la remarque assez sournoise du vampire...Il en avait peur..Du moins il ne semblait pas vouloir spécialement rester longtemps en sa présence...Sous son influence.
Elle ne pouvait le lui reprocher après tout sous la crainte se dissimulait l'instinct de survie, instinct fort utile par ailleurs...
Distraite, elle reporta son attention sur le buveur de sang toujours accroupi qui s'adressait cette fois à elle pour...Ô Cieux...Lui présenter des excuses.
Pour ne pas avoir elle même l'habitude d'en présenter, Miss Zahara reconnut à sa juste valeur la portée de la chose, elle aurait même pu se sentir embarrassée sous le regard insistant du divin vampire qui continuait à la déshabiller du regard, si elle n'avait été aussi désinvolte.


"Je vous en remercie très cher..."

Histoire peut être de rassurer Ezel sur sa future intégrité physique ou pour peut être simplement se divertir, elle s'avança vers la basse silhouette frêle et fragile d'Ambroise de son pas si assuré faisant marcher à toute vitesse sa raison : Etait-ce une bonne idée ? Jusqu'alors elle n'avait jamais accordé tel privilège à buveur de sang si il ne s'était agi d'un amant, être assez intime pour recevoir pareil cadeau...Et pourtant...
Sous l'oeil médusé de l'assistance, la majestueuse jeune femme à chevelure de lune s'agenouilla juste devant le vampire laissant ses doigts glacés glisser sur la peau nue de son torse parsemé de taches de sang avant de les laisser remonter jusqu'à sa gorge, suivant le tracé d'un oeil rêveur.
Se penchant légèrement elle lui glissa dans le creux de l'oreille :


"Pas de morsure, pas d'échange, j'aime trop ma présente nature pour la brader... Vous seul aurez en vous le goût de mon essence, si infime soit-il...Me comprenez-vous ?"

Première règle qu'elle avait appris en cotoyant ces créatures, en s'y offrant il valait mieux établir un contrat mutuel pour éviter tout dommage indésirable.
Lisant dans le regard abyssal qui lui faisait face à la réponse à sa question, elle se mordit assez profondément la langue pour que le sang emplisse sa bouche avant de poser ses lèvres sur celle de l'exquis vampire, dotée d'une audace folle, lui faisant goûter ce qu'il pouvait puiser de mieux en elle sous le regard abasourdi d'Ezel.


Dernière édition par le Ven 18 Nov - 16:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyDim 30 Oct - 21:04

Le jeune conservateur s'était raidi lorsque les yeux d'Ambroise s'étaient détachés de Gaïa pour se poser sur lui. Ezel avait été une seconde tenté de dire que le vampire le déshabillait du regard, mais c'était plus subtil que cela. Ce n'était pas une vision qui s'attaquait aux vêtements, mais au corps lui-même, des yeux qui cherchaient sous la peau pour suivre d'un air gourmand le tracé de la moindre veine, de la moindre artère, du sang qui y giclait à chaque contraction du coeur, ce muscle à peine gros comme le poing mais pourtant si essentiel à tout être vivant. Le regard d'un vampire sur sa proie, en somme.

Ezel s'efforça de contenir le tremblement qui remontait le long de sa colonne vertébrale. Sa raison se doutait bien qu'Ambroise s'amusait simplement de sa frayeur, mais son instinct était tout simplement mort de peur. Le jeune homme entrouvrit les lèvres pour bafouiller quelque chose à propos du centre hospitalier de l'EDEN lorsque Gaïa le coupa dans son élan: elle passa devant lui pour aller s'agenouiller face à Ambroise, ses gestes grâcieux débordant de sensualité.

"Pas de morsure, pas d'échange, j'aime trop ma présente nature pour la brader... Vous seul aurez en vous le goût de mon essence, si infime soit-il...Me comprenez-vous ?"

Le conservateur n'eut pas le temps d'analyser la phrase de son chef. Les deux êtres supérieurs entre lesquels il lui semblait s'être égaré s'embrassèrent sans lui prêter plus d'attention, le mettant dans la situation d'un gamin qui est entré dans la chambre de ses parents au mauvais moment.

Ezel resta planté un long moment sur sa chaise, désireux de se détourner mais incapable de le faire. Il observait les deux créatures, la bouche entrouverte, ses yeux détaillant la scène comme le tableau d'un peintre surréaliste particulièrement dérangé. Puis ses jambes lui obéirent enfin et il se leva, encore vacillant, pour tituber en arrière vers la porte. Son regard restait aimanté par Ambroise et Gaïa.

"Je... je vais vous laisser..."
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 18 Nov - 16:18

Quelle jouissance que de sentir la frayeur, la peur du jeune homme... La terreur était un parfum ennivrant, du moins quand il la déclenchait chez les autres... Il ne se repaissait pas que de la vie des autres, mais aussi de leur malheur, de leurs émois tragiques, surtout lorsqu'il en était la cause. il était tellement bon de torturer psychologiquement autrui. La torture physique avait aussi ses attraits, néanmoins cela faisait un certain temps qu'Ambroise avait compris combien les sévices psychiques que subit quelqu'un sont plus traumatisants que ceux que subit son corps... Mais il fut tiré de ses sensations sadiques par le bruit de tlons sur le sol...

Ambroise regarda Gaïa s'avancer vers lui d'une démarche gracieuse, rendant encore plus voluptueuse la merveille qui lui faisait face, surpris qu'elle se rapproche autant et oubliant totalement Ezel qu'il s'amusait à effrayer un instant avant. Hypnotisé, il aurait pu accepter n'importe quoi sur le moment. Alors, lorsque la superbe créature posa ses conditions après avoir laissé errer ses doigts sur son torse ensanglanté, il ne pût refuser, ce qu'elle lui offrait étant déjà un tel privilège! Puis soudain les lèvres de l'hll se posèrent sur les siennes, douces, exquises...Le baiser en lui-même était délicieux mais accompagné de ce sang, véritable ambroisie, il était tout simplement divin! La plupart des sangs sont déjà forts bons pour n'importe quel vampire, mais le sang d'une déesse! Cette sensation était ennivrante, moment d'extase hors du temps, où plus rien ne semblait exister en dehors de Gaïa et de ses sensations. L'instant était presque indescriptible, il en avait rarement connu d'aussi forts et d'aussi troublants...

Emporté par ce flot d'émotions, Ambroise posa sa main droite sur la joue gauche de la troublante créature, geste qu'il n'avait eu qu'envers Carmine, lorsqu'il embrassait celle-ci. D'ailleurs c'était la première fois qu'il avait un rapport aussi intime avec une autre personne, et il voulait goûter le plus longtemps possible à l'ivresse du moment. La peau de Gaïa était si douce, si tendre...Mais il avait promis qu'il n'y planterait pas les crocs, et il tiendrait parole.

Il ne savait pas comment Gaïa interpréterait ce geste tendre, mais il espérait qu'elle ne s'en offusquerait pas. Lui-même ne savait pas ce qui l'avait poussé à agir ainsi, était-ce une tentative pour rendre plus intime cette étreinte, pour lui donner un côté plus doux, ou une manifestation de son inconscient?
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 18 Nov - 18:24

Comme emportée, avec quelques réticences instinctives, elle ne songeait au début qu'à ne lui accorder qu'une parcelle de ce "privilège".
Le fait de s'être elle même coupée la langue ne l'aurait pas confrontée à une résistance physique caractérisée par des crocs torturant sa chair de marbre.
La traction se voulut d'abord n'être infime alors que l'échange se montrait d'une subtilité énivrante.
Sans vouloir le cacher pour une quelconque raison, elle y prenait un réel plaisir, sentant les lèvres et la langue du vampire se muer en un mouvement tremblant qui semblait réchauffer son corps tout entier...
Elle connaissait la plupart des propriétés d'un contact vampirique surévalué ou pas, quoiqu'on en dise ils représentaient en général des amants aux talents incomparables dont la cruauté pouvait se mêler d'un certain magnétisme ce qui leur valait parfois le surnom d'"incubes".

Sans qu'elle ne s'en soit rendue compte, elle s'était tout aussi instinctivement rapprochée de la créature comme pour mieux s'enflammer à son contact, la froideur du sol faisant rougir délicatement la peau pâle de ses cuisses.
Par contre, elle sentit la délicate main glacée d'Ambroise effleurer sa joue en un doucereux contact, comme pour prolonger l'échange.
Elle sentit la brise nordique effleurer sa peau avant de se répandre à la totalité de son visage dont les couleurs si expressives semblaient se retirer.

Ses yeux s'étaient refermés alors qu'au bout de longues secondes elle reposait comme vidée, dans les bras du Vampire, littéralement allongée telle une enfant agitée, confiée aux bons soins du marchand de sables.
Pourtant elle n'avait pas pu perdre tant de sang que cela par le seul biais de sa langue, bien qu'elle se soit apparemment montrée bien téméraire en s'ingligeant une blessure si grande.
Comme plongée dans un état extatique, yeux clos, elle se souvint d'une époque reculée ou encore fragile et vulnérable elle se laissait bercer par les bras de son "père" alors que ses lèvres étaient amoureusement posée sur ce petit cou à la peau tendre et parfumée.
Malgré tout l'apaisement qu'elle avait pu en tirer elle n'avait jamais apprécié le fait d'être pénétrée de la sorte pour se trouver spoliée de son liquide de rubis, ses souvenirs, sensations et pensées.
Car malgré tout ce que l'on pouvait en dire elle avait toujours eu dans l'idée que lors d'un repas, les vampires ne prenaient pas que du sang, avec l'âge leur connaissance de ce que pouvait leur apporter cet acte s'accentuait dangereusement pour tout mortel qui croiserait leur route...

Et pourtant, elle se trouvait là affalée dans les bras de cet être àl'apparence si frêle et fragile, elle, l'Artiste, grandie de sa sauvage beauté agressive, amazone des landes perdues, fauve méfiant et sournois, oui, elle se trouvait si bien ainsi, son intimitée violée par ce subtile inconnu.
Ses lèvres presque gercées se détachèrent d'elle même de celles d'Ambroise tandis qu'elle se blotissait contre son torse ensanglantée, telle une petite fille perdue, l'enfant qu'elle n'avait été que le long d'une ère incertaine.
Elle enlaça sa taille de ses longs bras graciles, laissant ses grands doigts minces courire sur le dos du vampire sans se soucier du sang qui la souillait, ou même de l'étrangeté de ce tableau irréaliste.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyDim 20 Nov - 19:43

Plus les secondes défilaient, et plus l'échange devenait intime et fusionnel. Pourtant il n'aurait pas pensé trouver en l'amazone superbe, fière, supérieure, une enfant si innocente... Il lui semblait que Gaïa et lui-même étaient deux êtres perdus dans des émotions, deux êtres qui se montraient forts alors qu'ils étaient au fond si fragiles. Il ne pouvait s'empêcher de comparer la splendide hll à lui, créature opposant à la face du monde un personnage, ne dévoilant pas qui il était réellement sous peine d'être détruit. Malgré tout ce que l'on pouvait croire, sa haine, son sadisme, sa rage, ses pulsions violentes et meurtrières n'égalaient pas sa douleur. Cette dernière lui paraissait parfois incommensurable... Il était meurtri, déchiré, il lui semblait parfois qu'il ne ressemblait plus qu'à un spectre, un pantin inarticulé s'amusant à malmener les autres marionettes dont les fils étaient tirés par des maîtres bien peu louables...

Qui se serait douté qu'il se dévoilerait face à Gaïa, comme elle-même s'était en partie dévoilée à lui...? Pour une fois il ne jouait plus, elle avait réussi à l'émouvoir, à se frayer un chemin jusqu'à son âme, le troublant profondément. La solitude lui semblait bien lointaine en cet instant, comme si la jeune femme et lui, palpant, cherchant, tels deux enfants égarés en se trouvant sont apaisés. Il n'y avait pas besoin de mots, les sensations étaient si fortes... Et lorsque la merveileuse Gaïa l'enlaça, tous les faibles barrages de son âme qui auraient pu résister s'effondrèrent. Il la serra dans ses bras, doucement, tendrement, comme s'il avait entre ses mains le plus précieux et le plus délicat des présents. Il n'aurait su déterminer ce qu'il ressentait en cet instant, il était trop bien pour réfléchir, plus rien ne semblait avoir d'importance en dehors de la magnifique jeune femme...

Cela faisait une éternité qu'il n'avait été si tranquille, son coeur lui faisait l'impression d'un jardin d'eden trop petit pour contenir son bonheur. Il effleurait sa compagne du bout des doigts, caressant lui aussi son dos, sa nuque, savourant la douceur de cette peau sans pourtant qu'aucune idée lubrique ne lui vienne à l'esprit. Il avait toujours subsisté en lui cette part d'innocence, si bien cachée, et malgré sa vampirisation, il n'était pas une bête sauvage assoifée de sang et dépourvue d'âme. On le traitait de monstre sans le connaître, on l'accablait de reproches, de qualificatifs injurieux, mais cela n'avait servi qu'à attiser sa haine, cercle vicieux d'une émotion que la mort avait menée à son point le plus intense, apothéose infernale de rage déferlant d'Ambroise qui se libérait de sa souffrance en l'infligeant aux autres...

Et pourtant, plus le temps passait, plus la tristesse s'ancrait, devenant de plus en plus difficile à soulager, malgré le sang, le meurtre, la torture...Elle n'avait réussi à s'enfuir qu'à travers quelques larmes véritables... Un auteur dont il avait oublié le nom avait justement dit: "les larmes qui coulent son amères, plus amères celles qui ne coulent pas". C'était vrai, plus Ambroise s'était endurci, se faisant inacessible, plus il avait refoulé ses sentiments, et plus ils s'étaient manifestés par des actes que l'on jugeait incompréhensible...

Mais tout cela lui semblait bien loin en cet instant surchargé d'émois intenses et contenus, moment où plus rien n'existait à part un couple étrange...
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyMar 22 Nov - 21:34

Ezel était sorti de la pièce sans s'en apercevoir. L'instant d'avant il assistait à ce baiser à mi-chemin entre le romantisme le plus absolu et le sado-masochisme le plus profond, l'instant d'après il était dans le couloir, sa main encore posée sur la clenche de la porte qu'il venait de refermer. Le jeune conservateur observa un instant ses doigts et remarqua avec détachement qu'ils portaient encore les traces du sang de Sérénité. Puis il promena un regard panoramique sur le couloir autour de lui. Désert. L'heure de fermeture ne devait plus être très éloignée.

Le jeune hybride sentit alors ses jambes faiblir sous son poids et il eut juste le temps de prendre appui contre le mur pour ne pas s'effondrer comme une masse. Tant bien que mal, il se laissa glisser le long de la rugueuse tapisserie qui couvrait les couloirs du musée et tomba plus qu'il ne s'assit jusqu'à côté de l'entrée de la salle de projection. Ses mains vinrent se placer de chaque côté de sa tête et il replia ses jambes pour se rouler en boule contre le mur, ses pensées à l'état d'arrêt total. Une douleur sourde pulsait contre ses tempes et son cou ceinturé d'hématomes lui faisait souffrir le martyr. Une larme s'échappa de ses paupières serrées pour courir le long de sa joue, bientôt suivie d'une foule d'autres, aussi silencieuses qu'apaisantes.

Alors c'était cela, se rendre utile sur Adhénor? Du sang, de la souffrance et des larmes? Lui qui voulait justement éviter ces trois démons, qui voulait croire qu'on pouvait les rejeter loin, très loin de Leidenstal. Quel naïf. Quel idiot. De combien de meurtres, de combats, de coups allait-il devoir être le témoin ou la victime avant de comprendre? Tout se réglait dans la violence, qu'elle fût verbale ou physique. Même ce baiser entre Gaïa et Ambroise, qui devait être si doux à vivre, était violent vu de l'extérieur.

Les doigts d'Ezel se crispèrent dans ses cheveux. Non, cela c'était encore un autre problème. Il se cherchait de fausses excuses pour expliquer son trouble à la vue de cette étreinte. En réalité, il était jaloux, et il ne le savait que trop bien. Pas des sentiments que s'échangeaient les deux créatures, non (il n'envisageait même pas que quelqu'un pût éprouver pareille chose pour son insignifiante personne). Mais jaloux de leur aisance et de leur charisme, cela oui, il l'était. Il ne comprenait pas comment il pouvait à la fois être conscient de ce qu'il pensait être sa médiocrité et pourtant ne pas réussir à y remédier. Etait-il donc si lâche, si feignant pour ne pas parvenir à faire aboutir le moindre de ses efforts? Même quand il s'était efforcé d'intervenir en faveur d'Ambroise face à Constance, il s'était soudain sentit si ridicule de tenter de se dresser contre sa propre faiblesse... si ridicule d'avoir été tiré de là par Gaïa et Sérénité...

Ezel rouvrit les yeux et ses mains lâchèrent sa tête pour venir enlacer ses jambes. Il posa son menton sur ses genoux et s'obligea à se calmer. Sérénité. Il fallait qu'il se focalisât sur elle. C'était une hybride, il en était certain, et c'était la première qu'il croisait. Ce serait peut-être aussi la dernière, s'il ne s'occupait pas de la retrouver au plus vite. Il avait fini par croire à cette idée absurde qu'il était le seul être mi-humain mi-Hll de Leidenstal. Voir cette décourageante impression s'effondrer le poussa enfin à inscrire un vague sourire sur ses lèvres brillantes de larmes. Oui, c'était difficile de bouger au lieu de rester dans son coin à pleurer sur son sort, mais il avait eu raison en se décidant à le faire, il avait eu raison de tenter de réagir en s'inscrivant à l'Eden. Et maintenant il avait raison de vouloir rechercher Sérénité.

Le jeune conservateur se força à se relever. Il avait toujours aussi mal à la tête, mais il se sentait mieux d'avoir pleuré. Ce n'était peut-être pas très glorieux, mais au moins cela avait le mérite de soulager. Restait un petit problème à résoudre: le fait qu'Ambroise fût la créature qu'il devait suivre. Ezel avait laissé dossier et vampire dans la salle de projection, et il n'aurait pas été très judicieux de s'en aller sans le moindre moyen de contacter Ambroise. C'était déjà un tel coup de chance de l'avoir rencontré dès le premier soir... Mais de là à entrer dans la salle alors que Gaïa et le vampire y étaient toujours... Réagir, d'accord, mais se suicider non. Indécis, Ezel ne put que rester planté près de la porte.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 25 Nov - 18:05

Le voyage était déjà bien avancé.
Emportée, elle sentait la brise automnale d'un Ailleurs lui balayer les tempes, retirant de la même manières les tracasseries d'un quotidien alors fort instable.
Elle sentit le menton du vampire effleurer avec douceur son front sans même se rendre qu'ils s'étaient soudainement retrouvés seuls dans cette pièce sans dessus dessous, étrange tableau d'une fresque idyllique.
Les yeux toujours clos, elle semblait être prise dans les méandres d'un labyrinthe dont les murs s'érigaient de son passé tumultueux, labyrinthe dont elle avait peut être pensé à tort avoir trouvé la glorieuse sortie.
Peut on vraiment tiré un trait sur les fantômes du passé ?
Elle y avait cru si fort...

Alors qu'elle rouvrait lentement les paupières pour reposer ses belles prunelles ambrées sur cette réalité déplacée, transfigurée par cette à la fois si belle et si monstrueuse idylle elle n'eut aucune pensée pour ce froid morne qui se répandait de son visage à la totalité de son corps, cette langueur mortelle qui semblait s'être emparée de son être, elle n'eut aucune pensée pour le caractère moral de ce qu'elle était en train de commencer, pour la raison pour la raison qui justifiait sa présence en ce lieu, la fuite discrète du respondable des lieux,son rang...
Son regard translucide témoignait du néant qui s'emparait irrésistiblement de son être.
Elle n'eut qu'un fragment de pensée envers la dernière fois où elle s'était laissée aller au point de se faire dorloter de la sorte...
Cela faisait tant d'années qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien et à la fois si meurtrie, veau empli de bonheur et de dévotion alors que l'imminence d'une mort certaine maintenait en son sein une once de panique résignée...
Rêveuse, elle sentit ses doigts s'enduirent étrangement d'une substance qui suscita sa curiosité.
Les déliant quelque peu afin d'en détacher quelques uns de la pâle chair d'Ambroise elle resta quelques secondes immobiles à contempler béatement les gouttes de sang qui perlaient de ses ongles...De longues secondes angoissantes qui trouvèrent leur terme lorsqu'elle porta les rugbis à ses lèvres blanchies se laissant une nouvelle fois aller contre la poitrine aimée.

Mais quelque chose n'allait pas.
Ce n'était pas la première fois qu'elle se trouvait attirée par un homme au bout de plusieurs années, encore moins par un vampire, ce n'était pas la première fois qu'elle se sentait emplie d'un désir fulgurant, longuement assouvi.
Mais c'était bel et bien la première fois que des sentiments si absolus, si terrifiant traversaient son âme enclavée, la laissait nue et meurtrie au regard étranger, ôtait si subtilement le masque d'acier qu'elle s'était si habilement forgé...
Quelque chose n'allait pas...
Et avec l'imminence du dépouillement vint la peur panique de se trouver une nouvelle fois trop vulnérable pour ne pouvoir parer aucun coup, blessant ou meurtrier...
Elle ne pouvait se laisser embarquer dans un chemin si hasardeux, réduire en miettes ce qu'elle construit à grand prix de sang et d'eau...

Son visage empreint d'une douloureuse douceur, elle replaça ses prunelles dans les yeux d'Ambroise, lui aussi apparemment en proie à de grands bouleversements, avant de laisser échapper d'une petite voix rauque :


"Je crois qu'il vaut mieux que je m'en aille..."

Sans attendre de réponse, elle se dégagea lentement de leur étreinte redoutant qu'il ne la retienne pour se diriger vers la porte sans prendre garde aux paramètres de la situation.
Le trouble était père de confusion ce qui se faisait bien ressentir à travers son attitude...Et pourtant pouvait elle nier à quel point elle le désirait à l'instant...
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyMer 30 Nov - 12:55

Alors que le sentiment de plénitude qui s'était emparé de son être semblait à son apogée, il ressentit plus qu'il ne remarqua un émoi étranger à cette douce harmonie, une peur sous-jacente qui se mit à enfler, à gonfler, telle une vague pour se transformer en raz-de-marée. Et Gaïa semblait s'éloigner, fuir...mais à quoi ou à qui tentait-elle d'échapper...? Il était perdu, désemparé, ne comprenant pas ce premier éloignement psychique, leurs esprits ne semblant plus aussi uni. Soudain, la sublime créature posa ses yeux ambrés sur lui, et il se perdit dans ce regard où voltigeaient, où tourbillonaient maints émois...

Mais le coup fatal vint juste après... elle partait! Sa fuite se matérialisait totalement. Ce fut un coup fulgurant qui transperça le coeur d'Ambroise. Il sembla se former en un instant un abîme d'émotions, tumulte, tempête, ouragan auquel il ne pût résister. Il se leva, plus rapide que l'éclair et se précipita vers Gaïa et l'enlaça, la serrant dans ses bras, sa joue et sa poitrine contre le dos de la magnifique hll, ses bras passant sur le ventre de celle-ci. Il la supplia alors, en un murmure mélodieux, se dévoilant encore plus.


"Je t'en prie, ne m'abandonne pas! Je t'en supplie..."

Il se raccrochait à la jeune femme comme si elle était sa dernière chance d'accéder au bonheur, de retrouver peut-être un amour... Il avait perdu sa mère et Carmine, les deux seules femmes qu'il avait aimé jusqu'à présent, et cela l'avait rendu dément...mais il préférait être fou d'amour que de douleur, et si Gaïa était sa chance de retrouver ce premier type de folie, il ne se pardonnerait jamais de l'avoir perdue, d'avoir laissé partir ce rêve...

Il ne se préoccupa pas de cette larme glissant lentement le long de sa joue, tâchant sa peau de neige d'un sinueux dessin vermeil... Il se trouvait comme un funambule sur un fil, prêt à s'effondrer, à sombrer au moindre faux pas... Il ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait tutoyé, il avait inconsciemment aboli les distances qui pouvaient le séparer de ce songe que symbolisait l'onirique hll... Il ne cachait plus sa sensibilité exacerbée, il se laissait imprégner, envahir, ne refoulant plus rien...
Il avait l'impression d'être tel un navire pris dans une tempête, un papillon dans un cyclone, être perdu dans sa tourmente...
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyMer 30 Nov - 23:38

Quelle impulsion, quel pressentiment empêcha Ezel d'ouvrir la porte alors qu'il s'y était enfin résolu? Difficile à dire. Toujours est-il que sa main resta inerte sur la clenche, comme si elle se refusait à pousser le battant de bois pour entraîner le jeune homme dans une suite d'évênements qui ne le regardaient en rien. Non, il n'avait pas à retourner dans cette pièce, pas tant que les deux créatures qui s'y trouvaient ne l'y auraient pas elles-mêmes autorisé. Mais le temps jouait contre le conservateur, et s'il voulait retrouver la trace de Constance et Sérénité, il ne devait pas leur laisser trop d'avance. En proie à un dilemme d'une ampleur inattendue, Ezel se mordit la lèvre. Que devait-il privilégier, la recherche d'un être qui lui ressemblait ou la sauvegarde de son rôle à l'Eden?

Oh tant pis. Après tout, Ambroise semblait avoir noué des liens bien particuliers avec Gaïa, et qui mieux que la seconde de l'Eden pouvait s'assurer de la protection du vampire? Ezel doutait qu'elle lui laissât le suivi d'une créature pour laquelle elle semblait éprouver bien plus qu'un simple intérêt professionnel. Non, dans son esprit son rôle s'arrêtait là. Mais il ignorait encore certaines choses au sujet d'Ambroise, comme le fait que lorsqu'il n'avait pas à faire face à une foule d'émotions comme c'était le cas en cet instant, le vampire n'oubliait pas ce qu'il avait commencé et n'était pas du genre à laisser aussi facilement l'une de ses proies...

Mais l'idée que la créature put chercher à le retrouver par la suite ne traversa même pas l'esprit d'Ezel, et c'est sans la moindre crainte que le jeune hybride pivota sur ses talons pour prendre la direction de l'entrée du musée. Tout en essuyant ses dernière larmes, il traversa le hall pratiquement désert pour aller chercher de quoi écrire dans la logia de la caissière, qui était déjà rentrée chez elle. Il dénicha un bout de papier sur lequel il écrivit d'une belle écriture scolaire:

J'ai à faire en dehors du musée, pardonnez-moi de ne pas vous avoir salués avant de partir, mais j'ai préféré vous laisser seuls. J'espère que monsieur Ambroise est toujours d'accord pour répondre à quelques unes de mes questions à l'occasion, à moins que mademoiselle Zahara ne préfère me retirer son dossier. Je vous souhaite le bonsoir.

PS: Je dois fermer le musée, mais je laisse la porte Est ouverte.


Il signa et revint sur ses pas pour glisser le feuillet sous la porte de la salle de projection. Cela fait, il s'empressa de faire sortir les derniers visiteurs avant de se précipiter au vestiaire pour y prendre son manteau. Il n'avait que trop tardé. Il ferma toutes les issues, sauf celle du levant comme il l'avait promis, puis éteignit les lumières principales pour abandonner un musée qui s'endormait à la lueur des veilleuses. Le jeune conservateur remonta son col pour affronter le froid ambiant et referma la grille principale derrière-lui avant de s'éloigner dans les rues de Leidenstal.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyJeu 1 Déc - 22:03

Il semblait que l'oiseau ne se soit pas envolé assez vite pour échapper au tourment de la tempête...
D'abord au bord de l'affolement, la jeune femme commença à se débattre furieusement, griffant au passage en de longs sillons sanglants les bras et le visage du vampire qui ne lâcha pas prise pour autant...
Comment expliquer un tel comportement si ce n'était en l'intense sensation que la Hors la Loi avait de se perdre dans un gouffre qui se refermerait inéluctablement sur sa gloire antique.
Elle ne voulait pas...Non elle avait si peur de la brèche que ses sentiments pourraient ouvrir dans son insouciance trompeuse, sa dernière défense...
Puis, vinrent le dernier coup du bourreau :


"Je t'en prie, ne m'abandonne pas! Je t'en supplie..."

Comme figée, toute couleur déserta définitivement son visage de marbre alors qu'elle laissait ses bras graciles pendre le long de son corps, étroitement enlacée, sans oser faire part de la douloureuse sensation qu'elle lui procurait tant le vampire semblait mettre de désespoir dans son acte.
Les secondes s'égrenèrent alors que le souffle de la sculpturale créature paraissait reprendre un rythme déjà plus régulier, sa tête basculant lentement vers l'arrière pour se poser sur l'épaule aussi épargnée que les avants bras, de son compagnon, totalement appuyée contre lui.
Laissant ses doigts assassins courir tendrement sur les membres meurtris, elle laissa son coeur s'apaiser à l'idée qu'il puisse partager un tourment relativement aussi angoissant que le sien...
A quoi pouvait il être dû ? Etant seul à avoir goûté son sang, lui seul avait pu assez pénétrer dans son intimité pour entrevoir des images de son passé volé.
Elle aurait tant voulu savoir ce qui avait pu atteindre un être si calme et rusé...Peut être aurait elle le temps de s'y mettre mais so seul désir à l'heure était de savourer l'instant sans trop savoir où orienter ses pas.


"C'est insensé...Tu ne me connais même pas..."

Elle aussi n'accorda pas grande attention au subit tutoiement sournois qui s'était habilement glissé sur le devant de la scène.
Elle se laissa balancer dans cette envoûtante valse, ses sourcils tristement froncés.Elle exhala un faible soupir en sentant ces bras aimants se délier doucement comme pour se muer en un mouvement caressant qu'elle accompagna distraitement sans se soucier du sang qui maculait ses doigts longilins.
Egarée telle une brebis trop loin de sa bergerie natale, elle ne savait plus vraiment où elle en était, et le désarroi d'Ambroise malgré l'absence de toute désapprobation de sa part n'était pas pour y arranger quoique ce soit.
Ce genre de relation l'effrayait assurément, à la seule idée de ne pas savoir où l'emmènerait telle aventure sa prudence innée lui envoyait de violents signaux d'arrêt qui la faisaient irrésistiblement trembloter...

Elle, Gaïa...Trembler à l'idée d'entamer une relation avec un vampire...Qui l'eut cru compte tenu de ses glorieux antécédants ?


"Qu'attends tu de moi ?"

Avait t'elle lâchée d'une voix lasse, claire, aussi musicale malgré tout que l'aimant murmure du nectar, déversé en un artistique flot d'extase avant de s'écouler délicieusement dans l'oreille sans se garder d'avoir laissé sur le lobe une destabilisante empreinte...
Doucereusement, elle se retourna dans cette étreinte équivoque pour faire face à l'homme au regard de glace qui lui avait adressé cette si émouvante supplique...
Si on lui avait dit qu'un jour elle se laisserait dépasser par un de ses propres petits jeux...
Presque abandonnée, le regard inquiet, elle attendit la réponse qui lui donnerait la marche à suivre oubliant totalement le monde qui entourait leur couple paradoxal.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyJeu 22 Déc - 0:59

D'abord, Ambroise dût faire face aux réactions violentes de l'hll, qui semblait se comporter tel un oiseau pris dans une cage et lacérant l'étreinte de ses bras. Pourtant il ne lâcha pas prise, il refusait de la perdre, remué, troublé par ce lien étrange qui les unissait et qu'il ne pouvait s'expliquer. Puis l'ensorcellante créature se calma, et cette lutte se transforma en une danse gracieuse, voluptueuse, Gaïa laissant sa tête se poser contre son épaule marquée par de sanglants sillons, ainsi que ses bras et quelques estafilades sur les joues... Elle était si tentante, son cou ainsi offert, les palpitations de ses veines invitant les crocs à goûter au sang chérit, sa peau douce et pâle semblable à une offrande délicieuse... Mais il savait qu'il n'y avait pas droit, elle lui avait interdit de planter ses crocs dans sa chair. Les interdits sont pourtant les plus excitants...

Ambroise détourna légèrement les yeux, le regard perdu dans le vague aux interrogations de la hll... Elle avait raison, il ne la connaissait pas, c'était insensé...mais le vampire avait-il seulement une once de raison? Il regarda Gaïa, une nuance de mélancolie dans le regard.


"Peut-on demander à un fou d'être sensé, ou même de prévoir quoi que ce soit, surtout lorsqu'on a passé la moitié de sa vie à lui prédire une mort proche? Pourtant je puis répondre en partie... Je n'ai jamais aimé qu'une femme, et elle est morte. Je croyais que je ne pourrais plus jamais qu'haïr, mais en vous se dessine un espoir que je croyais mort, celui de pouvoir aimer de nouveau, de pouvoir retrouver la beauté de cet émoi perdu... Cela seul représente un doux rêve, mais quel bonheur si nous pouvions le partager tous deux! Acceptez-vous?"

A sa dernière interrogation, une lueur illumina ses yeux gris, lueur d'espérance, éclat d'un songe caressé, prémice d'un avenir fantastique et merveilleux. Ambroise voulait vivre de nouveau, passer par tout un spectre d'émotions, se libérer du passé, pouvoir regarder le futur en n'y voyant plus seulement ruines, désolation, massacre... Il voulait redevenir plus vivant que mort, il voulait connaître davantage cette jeune fille qui avait fait ressurgir ces émotions qu'il pensait enfouies, créature troublante. D'autant plus qu'il était loin d'y être préparé, ne pouvant se douter qu'il découlerait autant d'émotions à partir d'une provocation... Mais est-on préparé à quoi que ce soit dans la vie?

Il se blottit dans les bras de la magnifique et émouvante hll, enfant qui voulait quitter la solitude, retrouver, inviter quelqu'un dans son monde, adulte qui retrouvait son innocence endormie, une part de sa bonté cachée. Il savourait l'odeur, le parfum de la jeune femme, cette sensation de la tenir contre lui, d'avoir ce droit, comme s'il avait attrapé la lune, non, même plus que l'astre nocturne! Elle représentait tellement... Mais c'était vrai, il était fou de se lancer ainsi corps et âme dans une aventure dont il ignorait tout. Et pourtant aucun regret, aucune crainte ne venait assombrir son esprit envoûté. Pourquoi devenir soudainement sage alors qu'il ne l'avait jamais été... Mais le pouvait-il seulement, et même le voulait-il? Sûrement pas, dans les deux cas.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 23 Déc - 1:25

Elle ne savait vraiment plus où elle en était…Laissant son regard azuré se perdre dans le néant, sa grande silhouette soudainement si fragile dans les bras du vampire. Qu’était t’il en train de se passer ? Elle se sentait dores et déjà perdue, condamnée à cette mouvance perpétuelle de doutes, de sentiments exacerbés, de douleur cuisante et de larmes acides. Que penserait t’on d’elle si elle s’amourachait d’un vampire ?

Mais après tout depuis quand se souciait t’elle du qu’en dira t’on ? Non là n’était pas le problème elle en avait bien conscience.
Elle savoura silencieusement la calme puissance de l’étreinte qui se resserrait, réchauffant un peu plus ses veines glacées d’effroi. Oui c’était presque une crainte froide, sourde et insidieusement installée en son cœur.
Elle n’attendait pas vraiment de réponse à cette question inutile, elle se sentait déjà prise au piège. Qu’importait la raison, la réflexion, les accroches à la réalité ou toute donnée salutaire elle était bien déjà perdue.
Lorsqu’elle sentit son haleine chaude et pourtant si affolante se poser en douces brises sur son cou offert, elle sentit les battements de son pauvre cœur s’accélérer, simple réaction instinctive au danger animal que représentait le prédateur. Mais il lui avait promis…


« Voulez vous bien d’abord répondre à une question ? Revoyez vous en moi ce visage aimé ? Perdu sans être oublié ? Espérez vous revoir cette personne qui vous était si chère ? »

L’air presque égaré, elle replanta ses prunelles dans son regard éperdu attendant plus la réaction que les paroles à venir puisqu’elle ne savait encore si elle pouvait pleinement lui faire confiance. Une réflexion trop prolongée lui indiquera si ce qu’elle craignait était de fait ou d’imagination et elle ne voulait d’aucune manière ne représenter qu’une pâle figure d’un amour perdu. Même si elle ne se retrouvait plus en la tornade de sentiments qui l’emportaient elle gardait assez de lucidité et de fierté pour ne pas se muer en une banale imitation qui n’aurait pour fonction que d’apaiser le cœur déchiré d’un être souffrant. Oh non, elle n’était pas assez tombé pour se voir être rabaissée de la sorte tout de même et si elle daignait autant sentir en sa chair la souffrance de sentiments brûlants, elle n’accorderait pas assez longtemps ce privilège à une personne qui n’en valait pas la peine même si elle mesurait pleinement la vulnérabilité de sa situation compte de la teneur de la question, ou même seulement de la faiblesse de la voix qui la soutenait…

Elle se retourna lentement pour lui faire face, prenant délicatement dans ses grandes mains spectrales ce visage presque féminin, dont elle se délecterait éternellement si elle le pouvait, tout en se laissant bercer dans ces bras d’aspects si fragiles et qui la soutenaient pourtant pleinement, lui permettant de s’appuyer presque complètement contre lui, un doigt parcourant délicieusement les marques sanguinolentes allant de l’épaule au creux du bras.
Se sentant à nouveau prise dans d’étranges tourments, elle redressa un peu la tête pour l’interroger de ce regard à la fois si dur et si désespéré


« Je suis une femme impérieuse et exigeante, je ne pense pas pouvoir assumer une telle fonction à vos côtés, alors s’il vous plaît soyez sincères avec moi avant qu’il ne soit trop tard… »

Oui, si il n’était pas déjà trop tard…
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyVen 23 Déc - 2:54

Déjà, les premières questions, les premières craintes, face à ce sentiment auquel nul ne résiste, vous emportant dans des sphères de félicité et de délices autant que dans des méandres de souffrances... Il plongea ses yeux couleur acier dans ceux azurés de l'hll, écho du ciel, reflet de l'infini et répondit d'une voix douce, légèrement songeur mais ne laissant aucun doute sur sa franchise.

"Non, vous êtes trop différentes l'une de l'autre...et chacune inégalable, incomparable. Vous me paraissez être extraordinaire, chose que vous partagez en commun avec elle. Mais en dehors de ce passé, de son souvenir qui ne saurait être détruit, vous m'aurez tout à vous. Quel que soit votre caractère, c'est poursuivre une chimère que vouloir retrouver un amour perdu en une autre, et je ne l'imposerais pas ni à vous ni à moi."

Puis il se laissa emporter par ses pensées un instant avant de reprendre la parole.
"Par contre je vous demanderais d'être sincère aussi... Le doute est un de mes pires ennemis, et je ne désire pas le laisser me ronger une fois une fois installé."

Alors qu'il s'apprêtait à dire autre chose, il referma ses lèvres fines. Alors un sourire étrange vint se dessiner sur sa bouche. Quelle ironie, lui qui arrivait parfois si bien à faire le mal, à trouver les mots insufflant souffrance, peine... ces mots lui échappaient à présent. Comme toujours, il lui était si difficile de fournir des définitions pour quoi que ce soit, surtout pour décrire ses sentiments, tous confondus, comme un immense incendie aux flammes indistinctes les unes des autres... Tout était flou, confus, il lui semblait entrevoir, percevoir une partie de ce qui l'attendait sans toutefois pouvoir en être sûr. Gaïa était si...déstabilisante. Elle semblait représenter deux extrêmes, voire plus, être magnifique à la personnalité complexe et déroutante, mais qui touchait Ambroise. Il reprit la parole, les yeux de nouveau voilés, expliquant en partie son sourire.

"Il y a tant de choses à dire...mais j'ai l'impression de ne plus savoir m'exprimer. Vous êtes si..mystérieuse. Et troublante aussi. Vous êtes femme, mais il me semble entrevoir en vous une enfant, une part d'innocence et de pureté qui fait écho à ce que je cache... Il y a tant à découvrir, mais je préfère que le temps m'apporte certaines réponses au lieu de vous harceler de questions, surtout que j'aurais bien du mal à les formuler..."

Il se perdit de nouveau dans les yeux de Gaïa, incapable de se cacher devant elle, de jouer, de mentir... Il se sentait non pas démuni, mais bien, en accord avec lui-même, avec son monde, avec la sublime jeune femme, comme une note qui a trouvé sa place dans l'harmonie. Il avait déjà accordé implicitement sa confiance, chose surprenante et rare, qui ne s'était produite qu'avec ses parents et Carmine. C'était donc en quelque sorte un bon présage, car sa sensibilité n'avait jamais trompé le vampire. Mais s'il lui semblait deviner celle qui deviendrait peut-être (et même sûrement) son nouvel amour, il voulait apprendre à la connaître, et il espérait qu'elle n'avait aucun doute sur le fait que s'il la voulait, c'était pour elle, pour qui elle était, non pas pour remplacer celle qui avait été. Lui-même ne savait pas ce qu'il représentait pour la divine créature, mais il trouvait que l'instant était mal approprié pour lui demander, il voulait savourer le moment, le contact de ses mains sur sa peau, de sa tendresse, de cette vision merveilleuse qu'était ce chef-d'oeuvre et surtout ne pas la brusquer. Il voulait que ses confidences viennent d'elle-même, qu'elle se libère lorsqu'elle en aurait le besoin ou l'envie.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptySam 24 Déc - 3:35

Gaïa ne sut d’abord quoi répondre à la tirade à l’évidence, franche d’Ambroise.
Elle le vit, silhouette aérienne et si assurée, en proie à une réflexion intense mais après tout elle ne pouvait lui reprocher de se poser de questions alors qu’elle venait de faire part du premier doute de cette relation naissante. Son front se dérida lentement alors que la crispation qui entravait sa gestuelle féline commençait à disparaître.
Alors qu’elle se laissait doucereusement aller à cette étreinte presque innocente elle surprit l’étrange sourire qui ornait les lèvres du vampire et sembla en saisir la teneur.
Le beau retournement de situation de l’arroseur attrapé.
Un sourire similaire fit sa désagréable apparition malgré elle, amer et sarcastique, représentatif de l’aspect irréel de cette situation qui semblait totalement la dépasser tant elle se trouvait aussi égarée qu’Ambroise. Et pourtant, entre le sentiment cuisant de désespoir et de perdition s’en trouvait un autre, profondément enfoui, tout aussi affolant, extrême et absolu qu’elle aurait toutes les peines du monde à admettre.


« Oh je crois que pour la sincérité vous n’aurez pas à vous inquiéter, c’est inné chez moi que son emploi soit préconisé ou pas selon les situations… »

Elle baissa un œil intrigué vers les sillons sanglants dont elle était l’instigatrice, posant délicatement ses lèvres sur une entaille profonde à l’épaule d’un air qui qui voulait assurément se faire pardonner. Inconsciemment, un message nerveux lui indiqua à quel point une étreinte prolongée et incontrôlée pouvait avoir ses effets sur un dos même bien constitué.
En une esquisse de grimace malicieuse –car sa bonne humeur et son assurance légendaire étaient revenues comme par enchantement assez vite- elle sembla retourner la judicieuse remarque sans vouloir montrer plus qu’elle n’avait pu le faire le trouble qui l’avait tant déstabilisée.
Lui inspirait t’elle le même effet qui celui qui paraissait lui faire perdre bien rapidement les moyens qu’elle avait mis en place en tant de temps, d’efforts et de sang ? Peut être le saurait –t’elle mais elle ne pouvait nier à quel point ces paroles enchanteresses berçaient son cœur instable. Avec douceur elle se dégagea de ces bras fragiles et tant aimés, recula lentement de deux pas avant de retrouver dans son champs de vision temporairement obscurci le lourd manteau avec lequel elle était arrivée…Elle s’était trouvée si affolée qu’elle avait failli l’abandonner précipitamment, lui et son bien précieux contenu.
En quelques secondes le vêtement recouvrait d’un voile épais, protecteur la grande silhouette de cette femme qui n’avait rien de fragile, cette femme qui d’un œil redevenu clairvoyant s’abaissa pour tenir entre ses grandes mains de musicienne une fille glissée subrepticement sous la porte, une feuille qui portait la patte du Gardien du musée et qui eut le don de faire naître en son sein un doux rire discret. :


J'ai à faire en dehors du musée, pardonnez-moi de ne pas vous avoir salués avant de partir, mais j'ai préféré vous laisser seuls. J'espère que monsieur Ambroise est toujours d'accord pour répondre à quelques unes de mes questions à l'occasion, à moins que mademoiselle Zahara ne préfère me retirer son dossier. Je vous souhaite le bonsoir.

PS: Je dois fermer le musée, mais je laisse la porte Est ouverte.


A quoi, elle dégaina sans hostilité aucune de son pardessus un stylo gravé qui lui servit à inscrire au recto dudit parchemin :

Peut être serait-ce à moi de vous demander de me pardonner un tel remue-ménage en votre fief…Vous êtes d’ailleurs un fieffé drôle monsieur Verian. Pourquoi diable, aurais-je dans l’idée de vous retirer ce dossier dont vous vous occupez si bien ? il serait d’ailleurs préférable à l’avenir que vous en fassiez une copie progressive que vous pourriez conserver chez vous ou au centre de nos locaux afin que vos précieuses données ne soient bêtement perdues au cours d’une incartade comme celle à laquelle nous avons assisté.
Avec mes sentiments les plus amicaux,

P.S : J’apprécie votre prévoyance monsieur, nous veillerons à ne pas vous créer plus d’ennuis que nécessaire ce qui vous fera sourire, je le sens.
Gaïa Zahara


Après quoi, elle tendit innocemment la feuille à Ambroise le laissant y répondre de même avant qu’ils ne la déposent au guichet d’entrée. Ils ne s’étaient que trop attardés en ces lieux et pour être honnête, elle sentait poindre une impatience folle, une soif inassouvie, un désir auto-entretenu de le connaître mieux, de goûter son histoire, son esprit…Son corps bien entendu. Bref elle ne supportait déjà plus l’entrave que constituait ce lieu public en lequel ils ne seraient probablement plus les bienvenus même si ils s’en moquaient.
Posant avec une certaine désinvolture sur ces lèvres un léger baiser, elle susurra au creux de son oreille en lui saisissant le bras :


« Et pourtant je sais que nous avons beaucoup à nous dire…Pourquoi ne pas nous y mettre dans un endroit plus…Approprié ? Je frémis d’impatience. N’ayez crainte, les scellés libéreront les portes bien assez vite puisque je vois aussi en vous le calice d’une eau miraculeuse dont les bienfaits me sont tout aussi inconnus. En quelques minutes vous en avez appris sur moi bien plus que n’en savent des personnes qui me côtoient depuis des années mais c’est avec plaisir que je vous ferai goûter cette part de mystère…
Oh comme il me tarde que nous nous retrouvions enfin seuls et …tranquilles. »


La pudeur n’étant toujours pas sa qualité première elle n’exprima aucune crainte quant au culot de ses paroles entreprenantes…On voulait de la franchise ? La voilà. Même si tout aspect surprenant de l’attitude se trouvait adouci par le regard qui l’appuyait…
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptySam 24 Déc - 5:02

Ambroise baignait dans une sorte de léthargie, ou plutôt d'extase, il se sentait si bien dans les bras de cette créature irréelle, dans cette étreinte douce et sensuelle. Il surprit un sourire répondant aux siens, comme si Gaïa lisait en lui. Mais alors la jeune femme répondit à sa question, réponse qui provoqua chez lui un sourire en même temps complice, et en même temps tendre. Si elle l'émouvait par chacune de ses paroles, de ses actes, enfin si elle le touchait en restant elle, en vivant, il finirait par paraître presque totalement vivant à son tour sous ce flot d'émotions.Puis elle déposa un baiser sur un des sillons vermeils qu'elle avait tracé sur l'épaule du vampire, le faisant frissoner. Et malgré son expression presque coupable, il ne pouvait rien reprocher à l'onirique hll, lui ayant déjà pardonné ces entailles depuis longtemps.

Puis tout s'enchaîna: d'abord Gaïa s'éloigna, réenfilant son manteau et cachant à la vue du vampire ce corps superbe, puis elle ramassa une feuille gisant sur le sol et y répondit avant de la lui tendre. Ambroise lut le mot qui le fit sourire, comme face à la prévention délicate d'un enfant, et y répondit à son tour:


Ce sera un plaisir que de vous revoir pour faire plus amplement connaissance, et dans un cadre plus approprié. En espérant que vos affaires se porteront bien au musée ou en dehors. Recevez mes salutations distinguées,
Ambroise de Lusignan


Il rendit la feuille à son ensorcelleuse, puis goûta avec ravissement à ce baiser suivi de si doux mots, tout le charmant en cet être qui avait un côté divin. Il était tellement ému, troublé par ces paroles qu'il crût bien avoir perdu l'usage de la parole pendant quelques instants. Il porta la main de Gaïa à ses lèvres, l'effleurant à peine d'un baiser, avant de se souvenir de comment faire fonctionner sa voix.

"Si seulement les mots pouvaient illustrer chacune de mes pensées, de mes émotions, pour vous les offrir entières, je serais véritablement heureux. Je n'ai donc plus qu'à espérer que vous pourrez les puiser pleines et entières en moi pour qu'elles prnnent tout leur sens et toute leur valeur. Mais en attendant, retrouvons ce paradis que vous me faîtes un peu plus envier à chaque instant pour ôter sans crainte ces pétales de mystère qui nous séparent l'un de l'autre!"

Il se sentait ondoyer, frémir lui aussi comme les arbres sous les caresses d'un vent porteur de sentiments extrêmes. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait été si ardent, si passioné! Pendant tant d'années, seul l'Art lui avait apporté des émois, et si Gaïa était capable d'en provoquer tout autant, elle méritait bien un amour aussi ardent que celui qu'il portait à ce qui lui avait sauvé la vie. A chaque instant son impatience grandissait, ainsi qu'un certaine excitation grandie par la crainte de l'inconnu, par le début d'une aventure qui promettait d'être... bouleversante! Il était comme ennivré, emporté par ce tourbillon auquel il ne pouvait résister, et quel que fût l'avenir il lui semblait plein de promesses et d'espoir, tout aussi merveilleux que la fascinante créature à ses côtés, fascinante quelles que soient les facettes exposées du joyau.
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyMer 28 Déc - 4:03

La jeune femme, laissant sa nature insatiable la rattraper, se pencha au dessus de l'épaule du vampire pour voir quelles notes feraient trembler ostensiblement ce cher Gardien de Musée, chose bien inutile mais assez enfantine pour faire partie de ces petites facettes de personalité qui ressortaient de temps à autres.
Dénouant ses longs bras passés de la plus grande des brutalité contenue à la plus attendrissante douceur du torse mince de ce grand jeune homme à l'air si troublé.
Silencieusement, elle parcourut la pièce du regard, enfila rapidement des gants stériles, sortit de son manteau deux sortes d'éprouvettes bouchées minitatures se terminant par un petit bec.

Penchée vers le sol qui présentait encore les traces de la bataille passée, elle y appuya le bec de la première éprouvette, sourcils froncés pour mieux laisser à sa concentration le soin de différencer les deux types de sang visibles.
En un fin bruit de suçon, tel un aspirateur, le contenant se remplit des quelques gouttes de sang qui n'allaient pas tarder à coaguler si elle ne se dépêchait pas.
La procédure se poursuivit avec la deuxième éprouvette qu'elle rangea soigneusement à l'intérieur de son manteau pourvu de plusieurs poches prévues à cet effet. Observer signifier aussi garder des traces de faits antérieurs, elle ne pouvait se permettre de l'oublier puisque Ezel avait déjà levé le camp.

Consciente du regard qui brûlait son dos, elle se redressa avec une souplesse quasi animale pour se tourner le visage rayonnant vers son compagnon. Il devait bien savoir ce qu'elle faisait mais elle ne s'en cachait pas puisqu'elle ne comptait rien faire de mal avec ce sang. Un cliquetis métallique signalait que les éprouvettes s'étaient enfermées dans une capsule en acier modifié qui les préserveraient de tout choc frontal comme la plupart des substances que Gaïa transportait dangereusement sur elle.
Revenue aux joies célestes de ces sentiments qu'ils semblaient si confusément partager, elle prit la feuille que lui tendait Ambroise sans le quitter de ce long regard langoureux où une nuance de provocation était revenue prendre ses droits.
L'instant d'ivresse n'était pas encore passé, celui du désespoir si et elle se demandait encore comment un être avait pu la plonger dans un tel émoi. un véritable gouffre de doute, de honte et pourtant d'extase, d'euphorie, une envie lancinante de se repaître éternellement de cette nouvelle sensation...
Un sourire énigmatique apporta une expression nouvelle, presque dangereuse à son visage libre et irradiant de gaieté :


"N'ayez crainte pour vos sentiments, je les puiserai, j'apaiserai ma soif de leur étendue, la leur et celles d'autres bonheurs que je compte bien goûter en vous...
Oui il est temps, ces bribes qui nous séparent comme vous dites ne ferons que mieux nous rapprocher. J'ai hâte..."


N'y tenant plus, elle glissa son bras au creux de son coude en l'entraînant à l'extérieur de cette salle dévastée.
Arrivés au point d'acceuil, un rapide coup d'oeil leur permit de prendre la bonne sortie. Gaïa n'était pas du genre à accorder trop d'importance à des conventions restrictives, aussi demanda t'elle d'un ton absolument innocent à son cher et si fragile vampire en lui déposant un subtil baiser au creux du cou :


"Chez moi ou chez vous ? Si vous ne pensez pas vous sentir trop menacé au coeur de l'Eden je ne verrai aucun inconvénient à ce que vous découvriez mon Oasis mon coeur"

Jeu de mot involontaire puisqu'en dehors de leur tête, le coeur était ce que les vampires conservaient de plus précieux
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MessageSujet: Re: Le gardien du musée   Le gardien du musée - Page 3 EmptyJeu 29 Déc - 0:29

Ambroise s'apprêtait à partir, ayant remis en place sa tenue, bien que le sang dont il était maculé détruisit tout espoir de passer pour n'importe quel passant. Non pas qu'être regardé le dérangeait, mais il détestait être pris pour un fou, et encore plus pour un monstre! Même si le regard des autres lui importait bien peu en cet instant, les yeux fixés sur Gaïa ne perdant pas la tête et receuillant ces goutelletes vermeilles, échappées de son corps maigre pour maculer le sol du musée. Il était intrigué, mais il faisait confiance à cette envoûtante créature et jugeait que toute question concernant ces gestes scientifiques serait déplacée.

Il admira le jeune femme, féline et sensuelle, envahi par une sorte de volupté à chacun des gestes tendres auxquels il pouvait goûter, avant que la danse folle ne l'entraîne de nouveau dans ses tourbillons, le vampire suivant Gaïa, ayant perdu tout contrôle de la situation qui en était d'autant plus...dangereusement ennivrante. Il frissona sous un baiser délicieux de sa non moins délicieuse compagne avant de se laisser surprendre par sa question, dîtes malgré tout avec un air presque angélique. Il répondit, un peu surpris mais toutefois ravi.


"Chez vous. Il est peut-être encore un peu tôt pour vous présenter aux Lusignans... Et ce sera avec un plaisir non dissimulé que je découvrirais les trésors que renferme votre Oasis."

Il lui adressa un sourire avant de passer un de ses bras autour de sa taille fine, enlaçant la belle, heureux d'avoir ce droit de pouvoir la considérer comme sa bien-aimée, de pouvoir lui offrir une part d'amour et de tendresse dans ce monde de haine et de destruction. Et le mot Oasis était certainement bien choisi, le vampire imaginant déjà les lieux de cette étrange souveraine comme décalé de tout le reste de la ville, aussi irréels que leur propriétaire. Gaïa méritait un plus bel écrin que les perles enfermées dans une prison commune et grossière, et il espérait qu'elle avait la chance, a défaut de posséder un palais, d'être coupée du monde par des appartements reflétant un univers de rêve. Mais il le découvrirait bien assez tôt, entraîné par la douce hll à qui il confiait le soin de le surprendre et le charmer sans cesse.
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