Promenade nocturne.

Les iris sombres de la Bannie cessèrent leur observation de la ruelle pour se figer sur la Créature inconnue qui lui faisait face. Immobile ainsi, elle n'était visiblement pas venue pour prendre un peu d'air frais, surtout dans un endroit pareil. Ses pas cessèrent, un peu de profil, sa main restait glissée derrière sa hanche, resserrant par instincts ses doigts sur la crosse de son arme sans pout autant la sortir.

Elle n'aimait pas vraiment se servir de son joujou. Faire couler le sang n'était pas dans ses petits plaisirs, sauf pour quelques raisons exceptionnelles, mais qui n'avaient en aucun cas cours dans ces circonstances.

Un silence planait tout d'abord, elle attendit. Quoi exactement? Juste un mouvement, n'importe quoi de la part de cette personne plus loin devant elle. Allait-elle partir, tout simplement, n'ayant croisé sa route que par le fruit du hasard? Vraisemblablement pas. Pour rester ainsi fixe, il devait y avoir une raison particulière.

Pas le moins du monde dissimulée (se cacher était la faiblesse de ceux qui portent la honte), Shadrileh plissait les yeux, cherchant à voir au-delà de cette forme un être qui lui serait connu, mais rien. Elle fit un pas, cherchant à savoir si cette personne reprendrait sa route, mais apparemment ce n'était pas le cas non plus.

Elle fut tentée de sortir clairement son arme, mais à quoi bon, peut-être n'y avait-il aucune raison de se montrer méfiante. Quoique dans un endroit pareil... Elle ne bougeait de nouveau plus, droite dans cette posture empli d'orgueil typique de ceux de sa race.

-"Qui êtes-vous?"

Peu discret, encore moins poli, son ton semblait plus celui que l'on prendrait pour un ordre que pour une demande. Mais il fallait qu'elle sache à qui elle avait affaire.

Les mains visibles, Shadrileh se détendi quelque peu. Paranoïaque, elle? Oh, si peu... Sa main quitta le métal froid de son arme, glissant en silence sur le cuir de l'étui qu'elle ne referma pas. En tout les cas mieux valait concerver une part de prudence. Da main glissa contre sa hanche, laissée en vue sans pour autant se départir de son expression de froideur orgueilleuse et hautaine.

Elle s'avança un peu, non par comfiance, mais pour limiter ce semblant de conversation à deux interlocuteur et ne pas attirer un autre curieux qui aurait lui aussi commis la bêtise de s'aventurer par ici. Maintenant, elle pouvait au moins donner un sexe à cette forme en face d'elle. A la voix, une femme sans aucun doute. Au ton, probablement pas une humaine.

Dans sa suffisance, elle ignora royalement la dernière question. Elle avait le droit d'être ici, pas cette inconnue. Cela suffisait amplement pour qu'elle n'ait en aucun cas l'obligation de se présenter. Mais elle fit quand même montre d'un semblant de courtoisie en prenant la peine de répondre aux premiers propos annoncés.

- "Je ne fréquente pas les humains..."

Raison peu équivoque pour un membre de l'adh, mais parfaitement valable pour la Banie qu'elle était. Elle ne prenait que rarement la peine d'échanger le moindre mot avec ce qu'elle ne considrait même pas comme des êtres vivants. Et lorsqu'elle avait à le faire, c'était sans y donner de suite.
Un humain d'aspect fragile... Trop vague description pour qu'elle puisse mettre y une image précise et un nom en particulier. Elle ne se souciait pas de ce qu'il advenait des humains qui croisaient le chemin d'un membre de l'adh. Sauf quand celui-ci est sous une protection particulière ou qu'il endosse un rôle important dans une quelconque organisation.

[H.j : mes excuses pour le retard ]

Comportement typique d'une bannie.
Elle aurait dû se douter qu'elle ferait face à un être débonnaire à la condescendance consommée...
Selon les jours ce type d'attitude lui portait sérieusement sur les nerfs et l'envie de faire ravaler toute cette outrecuidance lui vrillait les tempes mais à l'heure actuelle, elle avait certainement mieux à faire que de se comporter en gamine blessée.
Si elle avait été là pour son propre compte elle se serait peut être permis quelques fantaisies mais ce n'était pas le cas, alors mieux valait jouer le tâtonnement de terrain prudent avant de se jetter dans le gouffre.

A première vue la créature semblait peu encline à la faire avancer sur son schéma...Elle se montrait même d'ailleurs d'une méfiance presque irritante.
Mais l'Artiste avait décidé de se montrer patiente.
Si décemment elle ne croyait pas vraiment en une certaine chance de retrouver son protégé en vie, si ladite chance s'avérait pouvoir exister elle s'arrangerait pour le ramener tel quel.

"Moi non plus, ce qui ne m'empêche pas de les reconnaître lorsque j'en vois.
Il s'agit d'un humain de constitution fragile, doté d'une courte chevelure brune, de fines lunettes de vue à l'air toujours pressé par le temps.
Le teint pâle, la mine austère il dégage une impression de ringardise globalement.
Vous êtes sûre de ne pas l'avoir vu, ou vous êtes sûre de ne pas l'avoir vu 'vivant' ?"

A vrai dire elle se moquait bien de passer ou non pour une opportuniste ce ne serait pas la première fois, en l'enjeu en valait la chandelle car malgré tout le mépris qu'elle pouvait exprimer à l'égard de l'humanité, tout membre de l'Eden a son importance et une valeur qu'il vaut mieux exploiter au mieux.Saisissant l'occasion au vol, elle s'avança brusquement d'un pas pressé et entreprit de dépasser la bannie comme si sa présence n'affectait en rien le paysage.
Attitude purement provocatrice mais elle était passé maître dans cet art à double tranchant.

Provocation par les mots également. La première remarque aurait presque fait ressentir à la Bannie un sentiment de profonde stupidité. Mais elle préféra ne rien relever du tout. Oui, elle croisait des humains, mais ne leur accordait pas la moindre considération en vérité.

En revanche la description plus avancée arracha presque un sourire à la Bannie. Un sourire plutôt crispé, mais où pointait néanmoins un semblant d'amusement. Pauvre homme! Déjà être humain était déjà un défaut en soi, de son point de vue, mais en plus avec une apparence ainsi perçue, il devait vraiment être maudit.

Qui était-il? Elle fit l'effort de fouiller un semblant sa mémoire. Ainsi immédiatement, elle ne se souvenait pas l'avoir vu. Ou alors avait-elle directement supprimer son image de sa mémoire très sélective il est vrai. La description semblait lui rappeler vaguement quelqu'un. L'image d'un être traîné par un autre, sans plus, ce fut tout ce qui pouvait passer dans son esprit.

Puis ses pensées furent vite écourtées par la seconde "provocation". Elle ne bougea pas lorsque la jeune femme s'avança, pas plus que lorsqu'elle la dépassa de la sorte. Il n'y avait que ses yeux, mobiles et sinistres, qui suivirent le déplacement effectué. Elle inclina à peine la tête, ce qu'il fallait pour ne pas perdre de vue l'impudente.

"Possible que je l'ai apperçu... Mais cela reste vague. En tout les cas, je puis vous assurer qu'il ne traînerait pas par ici."

Invitation polie à passer son chemin ou simple affirmation? Un peu des deux, mais c'était sans importance. Malgré sa méfiance et son orgueil, la Bannie ne voulait pas s'attirer des ennuis.

Les remarques, aussi acerbes qu'elles pouvaient être, ne firent ni chaud ni froid à la Bannie. Bien loin de se laisser réellement emporter par le simple ton d'une voix, elle resta immobile. Impassible, elle dardait maintenant sur l'inconnue un regard où seul une froide passivité pouvait se lire. Même si sur ses lèvres indéniablement droite pouvait peut-être être perçu l'ombre vague de ce qui avait été une expression de mépris.

"Je comprend que vous puissiez vous attacher à quelqu'un... Mais je ne comprend pas que ce soit à un... Humain."

Un sinistre dégoût était en revache clairement perceptible lorsqu'elle avait prononcé son dernier mot, comme si celui-ci même était une torture entre ses lèvres. Elle se détourna pourtant, faisant quelques pas dans la direction opposée. La conversation n'avait pour elle que peu d'intérêt. Un humain... Comme si cela pouvait mériter de la considération!

Elle cessa pourtant son avancée, se tournant à demi vers la présence importune qui cherchait son pauvre humain perdu par sa propre inconsceince. Même si malgré tout elle se demandait bien où exacetement elle l'avait apperçu, elle n'était pas vraiment certaine.

"Je ne surveille pas mes petits camarades... Mais si votre... ami ou quoi que ce soit d'autre est venu ici avec des intention néfastes, vous ne le reverrez plus jamais. Mais si il ne s'est contenté que d'une petite conversation sans trop grand risque, sans doute reviendra-t-il de lui-même un peu amoché dans le pire des cas."

A vrai dire, elle n'y croyait pas trop... Un humain faisant mumuse avec l'ADH... Si il n'a pas d'assurance de protection, il ne faisait en tout les cas pas long feu. A moins qu'il ait des informations interressantes à apporter, auquel cas il vivait peut-être deux ou trois jours...

"Savez-vous au moins dans quelles circonstances il a disparu et pourquoi il est venu se frotter à l'ADH?"

Une information supplémentaire devrait peut-être donner quelques informations de plus, même si une image plus précise se faisait dans son esprit de l'être en question, et d'un de ces nuages de fumée si caractéristique de ses petits jouets à elle.

Même si le ton ne montait pas, l'ambiance commençait un peu trop à chauffer au goût de la Bannie. Elle n'avait de compte à rendre à personne et encore moins à cette inconnue. Quand bien même elle avait une part de responsabilité dans la disparition de ce soi-disant humain, elle n'en ressentait pas la moindre culpabilité.

"La seule espèce asociale et communémant sauvage est l'être humain. Jusqu'à preuve du contraire, jamais encore je n'ai vu un Hors-la-loi faire preuve de cruauté gratuite sans raison valable donc... Votre subordonné doit faire un peu tâche parmi ceux de son espèce. Pour la peine je pourrais presque ne pas le détester."

Presque seulement, sa sympathie avait des limites fort peu lointaines à vrai dire. Elle cherchait encore, l'image plus net d'un humain de cette description s'effondrant dans un nuage de fumée devenant plus clair dans sa tête. Oui, peut-être l'avait-elle croisée, mais cela ne devait être que pour une de ses petites expériences sans grand risque.

"Si il est si innoffensif que ça, sans doute doit-il se terrer quelques part sous l'effet de la peur. Je doute qu'un membre de l'ADH ne s'amuse à massacrer un être plus faible que lui. Nous avons quand même un certain sens de l'honneur, quoique vous puissiez en penser."

Elle ne bougeait toujours pas, fixant la jeune femme droit dans les yeux sans ciller. Si elle voulait l'impressionner, grand bien l'en fasse, ici ce n'était pas ce genre de chose qui aidait à retrouver une créature perdue. Son expression changea l'espace d'un instant, oui elle se rappelait maintenant. Une petite expérience, un effet réussi, elle avait pris des notes et s'en était allée sans se soucier de la position dans laquelle elle avait laisser traîner le cobaye. De touta manière il ne risquait pas grand chose.

"Rassurez-vous, il reviendra de lui-même dans approximativement... 24 heures je dirais."

Qu'avait-elle à perdre? Rien de toute manière. Ce qu'elle aurait pu cacher à l'inconnue n'était pas très interressant, et visiblement elle en savait déjà beaucoup sur ses activités.

Ainsi donc le cheminement de ses pensées s'était avéré véridique.
Elle ne perdait pas son temps puisqu'à tous les coups la bannie avait croisé la route de celui qu'elle recherchait.
Elle était donc bien une scientifique et ne s'était même pas posé de questions sur la provenance de son "cobaye".

*Mais dans quel monde vivons nous ?*

En repensant au visage éclatant de naïveté du jeune homme elle sentit un étau se resserer sur le semblant d'âme qu'il pouvait bien lui rester.
Gaïa aspira une bonne bouffée d'air frais pour stopper la rouge sourde qui commençait à gronder sourdement en son sein.
La bannie lui parlait comme si en tant que membre de la race originelle des Hors La Loi elle ne savait pas que leurs accès de rage affamée les conduisaient la plupart du temps à l'étancher dans des carnages cauchemardesques.
Se moquait-elle de l'Artiste ou était-t'elle à ce point enracinée dans la doctrine de l'Adh qu'elle ne gardait plus assez de clairvoyance pour attribuer à tout objet son mal ?

Elle préféra ne pas répondre aux affirmations vénéneuses de Shadrileh, après tout si elle y croyait à quoi bon perdre du temps à argumenter sur l'utilité d'une espèce humaine qui il était vrai se trouvait assez stupide pour agir de manière cruelle et irraisonnée...
Mais après tout...N'étaient ils pas tous pareils dans leur bêtise ? Leur ignorance de la valeur de l'autre...Qu'ils s'entretuent donc et que la paix revienne enfin...

"Oh mais je veux bien vous croire, j'ai déjà vu en action des membres éminents de l'Adh et il faut que dire que j'en étais presque admirative. Ne nous voilons pas la face, comme dans tout groupuscule des sots gangrènent l'ensemble mais jamais vous ne ferez croire que l'Adh s'embarrasse de principes au point de ne pas éliminer purement et simplement un individu humain du fait de sa vulnérabilité...Vous les haïssez trop pour cela..."

La grande Hll, au teint de lune ferma un instant les paupières en avalant une grande bouffée d'air frais.
Elle maudit l'épaisseur de son manteau qui, au delà de toute sécurité ne lui garantissait pas un confort total en accentuant son impression de chaleur étouffante...Elle ne connaissait que trop cette impression, cette rage sourde qui montait silencieusement en son sein menaçant la bonne marche de sa raison...
L'air toujours aussi inexpressif, en proie à ses démons intérieurs un lourd silence s'abattit sur la scène pendant des secondes qui semblaient devenir une éternité.
Puis en une fraction de secondes, Shadrileh se retrouva avec le canon d'une arme à feu à l'aspect étrangement personalisé pointé sur sa tête.

"Je n'aime pas non plus tuer gratuitement même si parfois je m'y sens obligée alors je vous prierai de ne pas faire de gestes brusques mademoiselle, cette arme n'a rien de conventionnel et chacune des balles qu'elle contient à son petit effet, je suis la seule à connaître leur intégralité et croyez moi, vous n'apprécierez pas qu'une seule de ses balles vous atteigne.J'aurai préféré éviter d'avoir à dégainer mais on dirait que je n'ai pas trop le choix et je suis assez pressée."

Elle ouvrit les yeux et ses grandes prunelles d'argent appuyèrent les mots tranchants qui suivirent

"Où est-il ?"

Tout simplement...

Des menaces, alors qu'elle même n'en avait même pas voulu en user? Voilà qui lui était suffisemment dépaisant pour ne pas ressentir de crainte. Elle caressa l'envie de saisir cette arme libre d'accès dans son dos, mais la perspective de se prendre une balle droit entre les deux yeux ne la réjouissait pas particulièrement.

Elle resta immobile, ses poings se serrant instinctivement sous la colère qui l'envahissait sans peine, elle fixait la jeune femme ignorant délibérément l'arme pointée sur elle. Comment osait-elle la menacer? Dans cet endroit en plus! Elle qui n'avait rein fait de particulièrement mauvais à l'insecte qui était venu jouer avec le feu...

"Comme je l'ai déjà dit, j'ignore où il se trouve. Je ne perd pas vraiment mon temps à séquestrer des humains. Et au risque de me répeter, il doit sans aucun doute errer hagard le temps de se remettre d'un quelconque choc."

La scène lui revenait sans peine. Un humain traînant là où il ne fallait pas, une scientifique soucieuse de vérifier l'efficacité d'un de ses jouets, le reste n'était pas difficile à se souvenir. Oui, son jouet avait eu de l'effet. Une brève observation, une prise de sang lui avait suffit à ne pas garder le sujet enfermer. Malgré tout, elle n'aimait pas particulièrement s'attirer des ennuis, pas plus qu'elle n'aimait tuer sans raison.

En revanche ce dont elle se souvenait clairement à présent, c'était de l'efficacité de son produit qu'elle avait pu examiner dans l'échantillon sanguin. Le pavre gars avait dû rester au moins deux jours recroqueviller sur le sol à visualiser ses pires cauchemars. De quoi donner l'envie de prendre quelques vacances isolé une fois l'effet terminer.

Elle aurait presque eut la tentation de sourire non pas de sadisme étrangement, mais juste de fierté mal placé en repensant aux heures qu'elle avait passé sur un produit parfaitement réussi. Mais les circonstances actuelle, et surtout l'arme pointée sur elle lui passa vite l'envie de se risquer à ce petit écart.

"A l'heure qu'il est, il doit sans doute être chez lui, terré dans un coin. Vous n'avez qu'à aller vérifier. "

Loin d'être entièrement confiante, la Bannie n'avait pas esquissé le moindre geste lorsque l'arme s'était baissée accompagnant le soupir de la Hors-la loi. Bien sûr qu'elle avait dû voir chez cet humain. Mais avait-elle pensé à regarder partout? Sans doute pas.

Elle allait répliquer, ses lèvres débutant le mouvement d'un premier mot, mais l'arme se leva à nouveau Fixe, la Bannie écarquilla les yeux, pensant que la balle allait de toute évidence être pour elle, mais elle ne bougea pas, ne fit aucun geste pour s'écarter ou même désarmer la jeune femme. C'est sous la surprise de constater le bruit d'un crâne fendu autre que le sien qu'elle se retourna au moment où le corps sans vie s'écroulait sur le sol dans un bruit sourd.

Contemplant le massacre, il falllu un temps pour que les derniers mots de la meurtrière parviennent jusqu'aux oreilles encore assourdies de la Bannie. Lentement, elle se retourna, agitant inconsciemment le voile de ses ailes attrophiées, comme si des gouttes de sang étaient venu les entaché. Les lèvres pincées, son visage avait repris ses traits de froideur hautaine.

"Il doit être chez lui, mais vous n'avez pas regardé où il fallait."

Des paroles un peu sifflantes, la Hors-la-loi la prenait autant pour une idiote qu'elle supposait que la Bannie se moquait d'elle. L'agitation des voiles cessa, elle était à nouveau parfaitement fixe, comme oubliant les restes de cervelle qui parsemaient le sol et les murs à seulement quelques pas d'elle.

"Le gaz qu'il a inhalé provoque quelques illusions, mais déploie de façon inconsidérée le sentiment de terreur. Il doit être recroquevillé dans un placard ou sous son lit dans le plus parfait silence. Il a dû percevoir votre arrivée comme celle d'un monstre hideux et a préférer se cacher, ou peut-être même a-t-il quitté son propre appartement pour aller se terrer là où il se sent le plus en sécurité. "

Devait-elle lui dire que l'idée de ce type de jouet venait d'elle? Devait-elle dire qu'en fait, elle sélectionnait elle-même ses victimes en fonction de la race et de la situation? Devait-elle aussi signaler que le collègue humain s'était en fait trouvé au mauais endroit au mauvais moment?

La Bannie jeta un furtif regard vers les restes de cervelles qui avaient redécoré le mur dans un style quelque peu gore. Non finalement, mieux valait ne rien dire. Après tout, elle n'avait fait aucun mal à l'humain, techniquement parlant. Ses résultats prouvaient que les effets disparaissaient entièrement, et que plus rien de son cher gaz ne devait rester dans l'organisme du cobay dans les prochaines heures.

L'humain n'avait qu'à s'en prendre à lui-même... Si il n'avait pas fourré son sal nez dans des affaires qui ne le concernait pas, il ne lui serait jamais rien arrivé. Et puis la terreur est variante d'un spécimen à l'autre. Si celui-ci avait tant d'horreur refoulées, c'était son problème. Et puis pourquoi commençait-elle à s'en soucier après tout?

Elle regarda la Hors-la-loi s'éloigner, un grognement sourd de mécontentement lui échappant. Plus que la peur de mourire, le fait 'avoir été menacée la blessait dans sa fierté mal placée. Mais lorsque la jeune femme disparu de son champs de vision, elle s'en détourna définitivement, reportant son attention sur les restes gisant au sol du pauvre être à la tête explosée.

-" Vraiment dégueulasse.."

Mais elle n'était pas employée au ménage des ruelles, aussi enjamba-t-elle le corps en évitant de mettre les pieds dans une flaque de sang et de cervelle, s'éloignant à son tour dans les ténèbres, refermant au creux de ses reins l'étui de cuir qui renfermait son arme.

-"Pauvre type... T'avais qu'à pas traîner derrière moi..."