Bureau de Mr Galineas

Dossier : « Réflexions d’insomnies numéro 26 »
Membre de l’Hinra : Galineas Camille
Code : *******

Seul dans son bureau, Camille contemple son écran, attendant que l’ordinateur charge les cryptages automatiques de ses dossiers personnels. Il vient de taper son code, comme d’habitude il doit attendre 38,12 secondes. Il l’a chronométré une fois, il y a un moment. Puis enfin il peut se libérer de ses démons internes en écrivant tout ce qui lui passe par la tête, toutes ses questions sans réponse qui le hantent et qui lentement s’accumulent. Il n’a trouvé que l’écriture pour palier à ce problème. Mais il y pali bien, c’est déjà cela.

Debut : 03h07.34
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Une nuit aseptisée, sans odeur, sans saveur, sans couleur …

Alors que d’habitude la musique emplie mes oreilles de ses mélodies douce, ce soir rien …Et pourtant je ne manque pas de choix, j’ai à ma disposition toutes les musiques que j’ai pus aimer un jour, certaines sonnant comme des souvenirs en ma mémoire, d’autre m’enivrant simplement de leur rythme. Mais non, décidément ce soir, rien ne m’attire. J’avais pourtant décidé d’écouter un peu de sophrologie, histoire de tester à nouveau cette expérience inutile, sais t’on jamais. A peine avais je mit le disque dans l’ordinateur que je m’en lassait déjà. Même Mozart, Berlioz, ou Vivaldi ne m’attirent pas en ce moment.

Vidé. Je me sens vidé. Comme un livre auquel on aurait arraché les pages et dont seul la couverture permet encore de se souvenir de son contenu, un titre grossier épinglé sur la tranche comme s’il pouvait en résumer son contenu. Mais sans ses pages, il restera vide, d’intérêt comme d’envie.

Alors j’écoute le silence. Depuis quand ne l’avais je plus écouté ? Une horloge qui sème ses tics et ses tacs au grés des heures qui passent, le vrombissement léger de l’ordinateur dans mon bureau, parfois une voiture les roues et les sabots des chevaux claquant sur le sol, à l’allure plus ou moins rapide selon l’état d’ébriété de son propriétaire. Le silence de la ville n’est silencieux qu’entre ces bruits, mais tout cela ne fait qu’appesantir les moments où il n’y a vraiment rien à entendre …encore une voiture qui passe …Seuls les claquement des touches viennent encore troubler le calme nocturne, les rares moments où mes doigts ne viennent plus heurter le clavier sonnant dans l’air en un vide accusateur, me rappelant qu’il n’y a plus que moi à cette heure qui ose venir troubler le silence pesant et artificiel du bâtiment. Il est 3h33 du matin. De réaliser cela je souris. 333, la moitié de 666. Pour un être que l’on traite facilement de démon c’est une drôle de coïncidence. Même si je suis certain d’être le seul à voir une coïncidence là dedans.

3h36 … tous dorment à cette heure. Tous sauf quelques courageux, certains réellement courageux, d’autres seulement mafieux et ayant besoin de calme pour traiter leur affaires qui auront sûrement une incidence sur la presse des jours suivant, que se soit dans la rubrique de la bourse ou dans la rubrique nécrologique. Je sais pertinemment que le monde ne vas pas si mal que ce que j’en dépeint, mais je n’ai que cette vision. Je devrais arrêter de vivre la nuit …la nuit, tout est noir …

De plus dans l’Hinra, il n’y a pas d’autres noctambules, où alors ils sont de garde en face de l’édifice. Il faut bien faire bonne figure, surtout face à la recrudescence des Tueurs. Ils en seraient presque devenus dangereux. Et la présentation de leur chef à notre direction … m’est avis que si elle gagne sur ce coup là, je vais voir du pays, et je ne serais pas le seul. Bientôt les gardes qui protègent les portes de ce lieu, me garantissant une sécurité un peu plus importante que si je vivais dans un appartement seront mes gardiens de cellule. Remarque, je me demande si ce n’est pas déjà le cas en fait ... Il n’empêche qu’avec elle les créatures non humaine, moi entre autre, seront parquaient, retiré de la vie politique, et sans doute exterminé si nous nous rebellons. Il vaudrait mieux que je me tienne à carreau si elle devait à ce poste. Ou alors il faudrait peut être que je la tue … ? Risqué … mais entre elle et moi je crois que je me préfère, et avec plusieurs longueurs d’avance. Si encore elle était jolie …

J’aurais peut être dû me présenter … ? Peut être …

Il faut que je travail dessus d’ailleurs, que je planche sur cette idée. Créer une croyance n’est pas aisé, et pas pratique. Enfin, je sais que j’y parviendrais …

Pour cette nuit, il vaut mieux que je m’occupe d’autres choses que de pensées aussi inutiles …

… pour cette nuit … en espérant que se soit la dernière … en espérant toujours que se soit la dernière …depuis au moins 26 nuits …

Camille Galineas
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Fin : 03h49.18

Après avoir validé l'enregistrement de son texte, Camille regarde s’afficher la jauge de temps indiquant que le cryptage est en cours. En moyenne, cette jauge apparaît 19,27 secondes, cette fois n’échappera pas à la règle.

Et le silence reprend le dessus. Sans bruit Camille s’avance vers sa fenêtre, regardant la rue. Il n’y à rien à voir, et ce rien prend tellement de place devant les yeux de Camille qu’il le contemple sans y penser. Dans quelques minutes il va sortir son arme de son holster, la démonter pièce par pièce, les vérifier une à une, puis les replacer. En suite il prendra sa deuxième arme, dans un double fond du tiroir gauche, et il fera la même chose, pièce par pièce. Il le sait. Il le sais parce qu’il fait cela chaque nuit depuis son embauche à l’Hinra. Mais il ne trouve pas grand-chose à faire d’autre, la direction étant totalement inactive ces derniers temps, si bien qu’il n’avait que quelques travaux à effectuer, rapidement expédier. En fait l’Hinra était tellement au ralenti qu’il n’avais pas encore reçut les papiers certifiant qu’il travaillait bien là l’année suivante, il devrait les avoirs reçut depuis le mois de Juillet. Les joies de l’administration …

Un grattement le sorti de sa rêverie. Un grattement sur sa fenêtre. Depuis plusieurs semaines il avait adoptés un chat noir qui venait le voir de temps à autre pour échanger quelques caresses contre un peu de nourriture. Enfin, c’était plutôt le chat qui avait adopté Camille en vérité.
En souriant, Camille ouvrit la fenêtre, le chat sautant dans le bureau en miaulant. Sans savoir pourquoi, Camille l’avait baptisé « Apostrophe », peut être parce que le jeune chat ressemblait à une petite tache noire se baladant au sommet des toits, une apostrophes citadine.
Il sortit d’un réfrigérateur un bol empli de lait et le posa sur son bureau, le chat se jetant dessus immédiatement en ronronnant tout son bonheur.

Camille le caressa doucement, et lorsque le félin eut achevé son dîner, il alla se blottir sur les genoux de son mécène, baillant à gorge déployer avant de se pelotonner en une boule de poils noir chaude.

Alors, aussi doucement qu’il le put, Camille sortit son arme de son holster, les outils qui lui seraient utiles pour le démonter et le remonter déjà sur son bureau, et dans la pièce rafraîchie par la bise nocturne filtrant par la fenêtre entrouverte, un doux ronronnement émanant du chat, il commença à démonter son arme, et à l’inspecter, pièce par pièce sous la lumière de son bureau.